mercredi 31 octobre 2007

Journal de bord de l’équipée à Paris, cinquième jour.

C’est clair, j’ai perdu l’habitude. Perdu l’habitude de la foule qui court, qui fonce, qui bouscule, du métro, du bruit, de l’odeur… Certes, la vie culturelle est riche mais c’est bien tout. Je ne vais pas critiquer Paris, j’aime cette ville mais… en août !!

Les enfants sont ravis. Musée du Louvre, Invalides, Cité des Sciences, Cité nationale de l’histoire de l’immigration, Beaubourg (pardon « Centre Georges Pompidou »), les Halles…
Ils ont épuisés, ont mal aux pieds mais sont heureux. Je ne parle même pas du fait de partager repas et soirée avec mon oncle, ma tante et ma cousine, c’est la cerise sur le gâteau. Ce sont des divinités mes enfants ici.

Ce qui est épatant, c’est que quand ils parlent de leur mère, il n’y a pas de phrases assassines qui fusent : c’est un progrès. Je pense que ma cousine n’y est pas pour rien. C’est tellement mieux de ne pas mêler les enfants aux histoires des parents.

Nous rentrons un jour plus tôt que prévu. Je dois les déposer chez leur mère et revenir vendredi pour les obsèques.

Comme c’est agréable de les avoir pour moi tout seul mes enfants. Si j’osais je dirais que c’est un avantage indéniable de la séparation. Si j’osais… j’ose !!

lundi 29 octobre 2007

Marche avant, toute !!

Nous y sommes donc.
Séjour riche en souvenirs.
Plein de photos des étapes de la vie de la famille (au sens large). C’est à dire celles qui datent d’après l’invention de la photographie, fallait-il le préciser...

Ma « fille petite » a pu compléter une partie de l’arbre généalogique de la famille. Pour la partie qui est du côté de ma mère, je crois qu’elle ne le sera plus jamais.

C’est amusant, ma fille petite est en pleine recherche des origines de sa famille, et en particulier de mon côté. Qui était qui ? D’où venait-il ? Plein de questions. Ce n’est pas anodin. Je crois qu’elle cherche des repères la puce. J’ai eu l’occasion de le dire dans un article précédent : elle n’est plus la « dernière » née du côté de sa mère et 3 personnes ont été ajoutées du côté de son père. C’est pour le moins perturbant.

Ce séjour est étrange. Au moment où je déposais mon père chez sa sœur – qu’il n’avait pas vu depuis 7 ans (les personnes âgées se déplacent réellement peu, tout devient tellement compliqué) – nous apprenions le décès de mon parrain. Joie et tristesse à nouveau mêlées. Pas très vieux mon parrain. Je ne pense pas qu’il avait 60 ans. Il doit y avoir plus de 20 ans que nous nous étions perdus de vue. Comment se fait-il que je n’aie eu, petit à petit, plus aucune relation avec ma famille ? Je n’ai pas la réponse et je ne vais pas la chercher maintenant. Ce que je sais c’est que les filles de mon parrain, sa femme, sa sœur sont terriblement tristes ce soir. Vraiment, il faut profiter de ce que l’on a. C’est idiot de dire ça. Mais tous les évènements de ce type confortent mon opinion sur le sujet : prends, savoure…blabla blabla blabla, vous connaissez, j’ai déjà dit tout ça, mais je risque de me répéter, encore… non, je suis sûr de me répéter !!

Je suis seul avec mes enfants. Je crois que la dernière fois c’était en août 2006. C’est bien agréable. Il ne connaissent pas bien l’endroit, alors ils sont timides, fragiles. Comme je les aime. Difficile de décrire l’amour que l’on porte à ses enfants. Les parents comprendront ce que je veux dire. Le regard émerveillé et un peu angoissé que l’on peut porter sur eux.

Mon amie me manque, je dois l’avouer. Pourtant j’ai raté son appel ce soir. Téléphone sur « silence », ma spécialité. Je l’ai tout de même eu ce matin et dans l’après-midi. Mais j’ai manqué notre petit appel du soir. Juste se parler pour conclure la journée. Que c’est cucul. Mais que c’est agréable ! L’amour ramollit, certes, mais il apaise aussi.

Autre chose curieuse aujourd’hui. J’ai l’impression d’avoir été « spectateur ». Comme si je voyais, en spectateur, ce que je vivais. J’ai l’impression d’avoir « gravité autour » de ma vie de ce jour. L’explication ? Mais je pense que c’est simple, je me ménage. Je vais en dire un peu plus. Ici - je veux dire chez mon oncle et ma tante - presque rien n’a changé depuis des années. Alors, je revois, ou je peux revoir plein de personnes ou de moments qui ne sont plus. Mon arrière grand-mère, ma grand-mère, ma mère, notre ancienne famille quand la mère de mes enfants, mes enfants et moi venions leur rendre visite, des anniversaires, des fêtes du nouvel an, des réunions de famille... La petite table du salon, le canapé, la grande table, la cuisine et même la salle de bain, tout peut me rappeler des gens où des situations. Et pour tout vous dire, moi qui avance sans me retourner depuis des années, ça me dérange…

vendredi 26 octobre 2007

Qualité vaut mieux que quantité

Le grand voyage, c'est demain.
Grand voyage, mais pas en distance, non. Grand voyage dans le temps.
Je vais goûter des multitudes de madeleines de Proust. Et certains de mes enfants aussi.
Mon amie et ses enfants ne viendront donc pas. Nous n'avons pas le même système de garde pendant les vacances. Et puis, ce voyage où nous verrons « notre » famille et « nos » amis, n'aurait pas eu la même saveur pour eux. Il n'y a qu'un an que nous avons commencé à nous fabriquer des souvenirs communs. Avant, ce ne sont que des évènements de l'actualité que nous avons partager.
C'est amusant. Quand j'ai rencontré la mère de mes enfants, nous n'avions rien vécu ensemble. Le temps a passé et puis, un jour, nous avons fini par avoir passé pratiquement autant de temps ensemble qu'avec nos parents (nous nous sommes rencontrés au lycée et sommes restés ensemble très longtemps, l'équivalent de l'age d'un ado).
Notre petite famile recomposée n'existe que depuis à peine plus d'un an. Les aînés y vivront peu de temps. Les plus jeunes peuvent espérer y rester une dizaine d'années. Pour eux, ce pourrait être la famille où ils auront vécu le plus longtemps.
Quel est l'intérêt de ce message ? Juste d'expliquer que cette famille n'aura pas la même place et la même durée dans nos vies. Alors, quand on ne peut pas travailler sur la quantité, (la durée ici) on travaille sur la qualité, vous me suivez ?

mardi 23 octobre 2007

Un mauvais fils...

Et bien voilà. La vie c'est comme ça. Quand il vous semble de tout va mieux et qu'elle vous sourit, paf, un événement survient pour vous rappeler de ne pas vous endormir.

Ce qui suit, ne traite pas réellement de la recomposition d'une famille. Avant de commencer, une anecdote. J'ai reçu aujourd'hui une nouvelle voiture et les enfants de mon amie sont les premiers à y être montés. Je crois qu'elle est solide. Elle a résisté au test des vitres électriques, des pare-soleils, des tablettes, des poubelles, de tout en tas de choses dont j'ai compris le fonctionnement maintenant. Souhaitons que les tests que ne manqueront pas de faire les miens se passent aussi bien...
Voilà pour la parenthèse famille recomposée.

Donc, je vais bien et j'arrive même à penser à l'avenir. Je vous assure que pour moi, c'est pas mal. Un bel effort.

Seulement ma famille ne se limite pas à cette femme, ses enfants, les miens. Non. Il y a mon père qui vit à 5 heures de voiture et qui a bientôt 80 ans. Lui aussi c'est ma famille. Et les nouvelles ne sont pas bonnes. Je pensais le voir avec les enfants la semaine prochaine. J'irai d'abord le voir seul. Un de ses amis m'a dit qu'il perdait de plus en plus souvent la mémoire, était très amaigri et un peu « négligé ».

C'est curieux car je m'attendais à ce moment. Je le redoutais. Le moment où il va falloir que je trouve un autre logement plus près de chez nous. Vous me direz que c'est normal. C'est normal qu'un fils s'occupe de son père. Un bon fils pourrait même le prendre chez lui. Et c'est là le problème. Je vois bien que derrière les raisons que je trouve pour trouver un logement à proximité mais pas chez nous, il y a surtout des prétextes. Soit, nous sommes à 15 km de la première ville qui ressemble à quelque chose, soit, je pars en déplacement et mon père se retrouverait seul. Mais dans le fond, je ne souhaite pas que mon père vive avec nous. Depuis des années je peux à peine passer une semaine avec lui. Je lui en veux terriblement de ne jamais avoir fait le moindre cadeau à ses petits enfants. Rien, pas le moindre coup de téléphone pour les anniversaires ou pour Noël. Ça ne passe pas. Son égoïsme, sa façon de tout ramener à lui quand je lui parlais de quelque chose, c'est resté coincé.

Mais c'est mon père et je l'aime. Mais je ne suis pas proche de lui. Je l'aime à distance. J'aime partager un petit moment de temps en temps, discuter au téléphone. Ça me rend triste, c'est sûr. Je vois bien qu'un jour ou l'autre, il n'y aura plus de questions à se poser, qu'il sera trop tard.

Je suis sûr qu'il m'aime beaucoup et qu'il m'a beaucoup aimé. Mais les enfants ont besoin que l'on soit disponible pour eux, qu'on les écoute, qu'on les valorise. Ça, grace à lui (en quelque sorte), je l'ai compris. Quand mes enfants veulent me montrer quelque chose, j'y vais. Pour eux c'est important, très important.

Alors, je réfléchis, en essayant de laisser de côté mes émotions. Vaut-il mieux une maison de retraite où il y aura des gens toute la journée mais avec un côté un peu impersonnel ou bien libérer une chambre ici dans une maison où il n'y a personne de 8h00 à 19h00 ?
Première étape, joindre son médecin...

Finalement, le côté particulier d'une famille recomposée, c'est juste le noyau, le coeur. Tout ce qui gravite autour est terriblement classique.

samedi 20 octobre 2007

Et le ballon surgit de l'eau...

On ne va pas s'envoyer des fleurs (quoi que ce soit sympa !!) mais il y a un blog que je lis tous les jours : une certaine Kaki, trentenaire et célibataire. D'ailleurs quand elle dit vouloir se désintoxiquer d'Internet (ce ne sont pas ses mots), égoïstement, j'espère qu'elle n'y arrivera pas complétement...

En lisant son dernier article, je me suis souvenu de quelque chose. Je me suis souvenu de quelque chose que j'avais enfoui, dans les tréfonds de ma mémoire (ça sonne bien, non ? Ça a un peu une dimension dramatique).

C'est curieux l'être humain. Ce qui dérange, on se le cache. On se le cache tellement bien qu'on l'oublie (on croit l'oublier). Et puis un jour, plus ou moins sournoisement, ça refait surface. Ça « surgit » d'un coup. L'image qui me vient, c'est celle d'un ballon que l'on enfonce dans l'eau. Tant qu'on le maintient, il n'est plus visible. Quand il s'échappe, il remonte, violemment.

Je me suis donc souvenu que quand nous nous sommes quittés, mon ex-femme attendait un enfant. Elle ne l'a pas gardé. Elle suivait un traitement médical qui n'était pas sans risque pour le foetus. C'est ce qu'elle a dit.

Je me suis aussi souvenu que je ne l'ai pas cru. J'ai pensé : elle ne sait pas qui est le père.

Et puis, j'ai enterré.

vendredi 19 octobre 2007

Droit de quoi ?

Tout d'abord un coup de gueule. Il faut se défouler, c'est important.

Voilà deux matins que j'emmène la grande ado au lycée. Elle arrive à 9h00 pour un début des cours à 8h00 et moi à 10h00 au bureau.

Hier matin, c'était prévu : pas de train, grève intense.

Ce matin, ce n'était pas prévu. Les annonces disaient : grève finie. Quelques perturbations mais tout rentre dans l'ordre progressivement. J'ai du mal comprendre le sens de « quelques perturbations ». Pour moi ça ne voulait pas dire « pas de trains ».

Alors le droit de grève, je suis pour. Je n'oublie pas non plus que j'étais un peu rebelle quand j'étais plus jeune (ensuite, je suis rentré dans le rang – ou dans le moule, comme on veut. Avec 4 enfants, c'est plus facile d'avoir une vie de cadre qu'une vie de rebelle) et j'étais forcément contre l'exploitation, et contre le capital, et contre le système, et contre... etc, rien que du classique. Donc, droit des travailleurs, pas de doute la-dessus, il me reste au moins ça.


Mais quand :
- ma fille arrive en retard en cours deux fois de suite, et que forcément l'enseignante a prévu un DS – comprendre devoir surveillé le matin (elle ne doit pas savoir ce qu'est la grève. Pourtant, il me semble que... non rien, je vais être médisant);
- j'arrive en retard au bureau et que du coup, pour compenser, je pose des congés (mais je vais devoir bosser ce week-end pour rattraper mon retard);
- je regarde le décalage qu'il y a entre le droit de grève de certains et celui des ouvriers d'une usine (s'ils font la grève, ça gène qui ?),

je me dis qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Une sorte de décalage.

Vous me direz qu'il faut être solidaire : je répondrai « m... »..... je ne répondrai rien pour être poli !!
Vous me direz que j'aurais du m'organiser autrement (déposer ma fille ado à 7h00 au lycée pour pouvoir être de retour à la maison pour déposer les 2 autres en primaire et au collège à 8h20) : là encore je ne répondrai rien.

Imaginez juste un instant que des grévistes d'une entreprise décident d'occuper les voies dans une gare SNCF. Je me demande de quelle preuve de solidarité seraient capable les agents.

Droit de grève oui, droit de nuisance, non, certainement pas.

J'ai été « soft », fermons la parenthèse, ça risque de ne pas durer...

jeudi 18 octobre 2007

Un bébé !!

Et bien non. Il n'y aura pas de bébé dans cette famille recomposée, du moins pas un bébé des parents qui "recomposent". J'adore les enfants, je fonds devant les enfants. Quand la petite de mon ex-femme me prend la main pour aller se promener quand je dépose ou viens chercher mes enfants, je trouve ça adorable (oui vous avez bien lu, la petite fille de mon ex-femme. Cette gamine est adorable et elle n'a rien à voir avec notre divorce alors je n'ai aucun complexe et aucune difficultés à la trouver adorable !!). J'adorerais aussi voir le ventre de mon amie s'arrondir, sentir un petit machin commencer à bouger...

Les enfants (les miens, les siens) seraient contents. Ils aimeraient bien, ils en parlent parfois.

Mais voilà. Plus le courage.

Je crois qu'il y a un temps pour tout. Faire un enfant, c'est facile (c'est même assez agréable...). Le mettre au monde c'est plus dur (je vous assure que c'est assez dur pour le père aussi, même si ça n'a rien à voir avec la douleur de la mère, on est d'accord. On se sent parfaitement inutile, incapable de soulager la douleur de la mère, et forcément un peu responsable - sans la petite "graine" rien de tout ça) et l'élever, je n'ose même pas en parler... !!! Les angoisses des premiers mois (le doigt sous le nez pour sentir sa respiration) mais aussi le manque de sommeil, les couches, le mitosyl, le truc rouge dont j'ai oublié le nom (éosine ?), les biberons (le pot de lait qu'il faut trouver en urgence le dimanche), le siège auto, le lit pliant... J'arrête, vous connaissez.

Et quand ça devient plus grand, ça ne devient pas plus simple mais, mais, mais... mais ça devient un peu plus autonome et par conséquent, ça libère du temps aux parents !!

Alors, c'est dit, je suis devenu égoïste et les moments que je peux trouver pour faire des "trucs" rien que pour moi, sans culpabiliser, j'y ai pris goût !!
Les moments où l'on peut être tous les deux avec les enfants qui sont occupés plus loin (mais dans notre champ de vision forcément) et pas dans nos pattes, je les aime !!

Je vais même être encore plus dur : Les semaines sans garde où nous sommes tous les deux seuls, je ne voudrais pas les perdre.

Et pourtant, je vous assure que j'adore les enfants et que mon amie serait une parfaite jeune maman.

Mais comme en plus, elle est d'accord avec moi : on en reste là !!

mardi 16 octobre 2007

Les femmes sont attirées par les hommes engagés...

J’avais presque envie d’écrire un message sur ce sujet. Mais ce blog raconte les tribulations d’une famille recomposée. Il ne traite pas des relations homme femme. Pourtant, il y aurait beaucoup à dire. Mais après tout, ma relation d’homme non célibataire (même si pas marié) avec les autres femmes existe et fait partie de ma vie. Il n’y a rien de graveleux à raconter, désolé. Pas de maîtresse (inutile de rajouter « pas encore ») régulière ou même occasionnelle et pas l’intention d’en avoir non plus.
Je vois juste que toutes les règles sont par terre, piétinées. Tout est possible. On peut draguer une personne en couple (le fait qu’elle ait des enfants ne changeant rien), lui faire éclater son noyau familial, ça n’a pas d’importance. Les couples se font et se défont.

Quand j’étais célibataire, j’évitais les femmes mariées ou « engagées ». Il y a suffisamment de célibataires. Je vois beaucoup de femmes mal dans leur peau autour de moi. « Ça ne va pas dans leur couple », comme elles aiment le dire ou le sous-entendre. Mais ce n’est pas normal que de temps en temps les choses aillent mal ? De temps en temps, il y a des bas, comme dans tous les domaines. Et avec les enfants, c’est toujours rose ? Je ne crois pas. Mais les enfants, on ne les quitte pas (quoi que j’ai quelques doutes sur la fuite de certains des hommes que je connais. Leur départ ressemble beaucoup à une fuite de la vie de famille. Je n’ai pas d’exemples identiques chez les femmes de mon entourage). Une femme ne quitte pas ses enfants, mais elle quitte son conjoint.

Attention, je ne juge pas.
Je constate simplement que l’on pense plus facile de quitter son conjoint, de garder ses enfants seule, avec l’espoir de rencontrer quelqu’un avec qui la vie sera mieux (et qu’on ne me raconte pas qu’on ne pense pas rencontrer quelqu’un d’autre). On quitte quelque chose de simple et d’ennuyeux pour un océan de complexité. Gérer les enfants seul, se refaire une vie sociale, rencontrer quelqu’un, que ce quelqu’un accepte les enfants… C’est extrêmement compliqué et très aléatoire.

Qu’est-ce que ça veut dire tout ça ? N’est-ce pas simplement que « l’espoir fait vivre » ? Je ne l’écris pas dans le sens un peu cynique habituel. Réellement, tant que l’on vit, on a l’espoir d’une vie meilleure. Même si celle que l’on a est enviée par d’autres.

Pour ma part, j’ai appris à bien mettre en relief les bons moments. Ma vie est banale, je suis banal. Mais ma vie est pleine de petits moments que je suis heureux de vivre.

Alors quand une jolie femme mal dans son couple se rapproche un peu de moi, je compatis. Je suis flatté aussi (cela ne veut-il pas dire qu’elle est un peu séduite ?). Mais c’est tout. Car ce que cette femme a vécu et va vivre (car elle finira par quitter son mari), je l’ai aussi un peu vécu. J’ai été grisé par le célibat, par les liaisons, les rencontres. Mais je sais aussi ce que c’est de voir ses enfants perdus, de devoir réorganiser complètement sa vie pour tout gérer, de passer des soirées seul, de devoir reconstruire un réseau d’amis, d’être déçu, de perdre espoir… Blabla pourra t’on dire. Pas pour moi. Je ne resterai pas coûte que coûte avec mon amie, il ne s’agit pas de ça. Mais je sais que j’analyserai bien, je décortiquerai tout avant de prendre une décision radicale ou risquer de tout foutre par terre.

On peut aussi se dire qu’une coucherie à droite et à gauche dans le plus grand secret n’a pas grande conséquence et que – selon de nouvelles théories – elle peut même redynamiser un couple. Je suis vieux jeu alors, les nouvelles théories, je m’assois un peu dessus… quel vieux con je fais !!

dimanche 14 octobre 2007

Parent et "beau parent"

La relation avec les enfants de « l’autre » est complexe. Enfin, je pense qu’elle est complexe. Sur ce blog, je livre ce que je ressens. J’ai eu l’occasion de le dire, je ne suis pas « psy » ni « pédopsy ». Je suis juste « l’homme » de la famille recomposée. J’ai donc un rôle d’homme, c’est ce qu’on attend de moi. Mais je n’ai pas un rôle « de père » avec tous les enfants de cette famille. Par rapport à un schéma classique, ici, le père n’est pas complètement le père et il en est de même pour la mère. Je crois que l’on peut résumer ainsi : je suis « un père » mais pas « le père » (de toute la marmaille qui vit sous ce toit).

Le relation est donc pleine de nuances, et plus il y a de nuances, plus c'est complexe.

INJUSTICE
Je crois que ce que les enfants attendent en premier lieu, c’est de la justice. Comme partout (à l'école par exemple), ils ont en sens très poussé de l’injustice. Il faut donc être « juste ». Si vous créer une association contre les punitions collectives, faites moi signe !!

Les enfants de mon amie n'ont pas reçus l'éducation des miens (sans jugement de valeur. L'éducation est juste différente). Il faut impérativement établir des règles communes. Mais elles doivent provenir des deux éducations, dans la même proportion.

Par exemple, le premier réveillé laisse dormir les autres. Il peut regarder la télé (avantage) mais ne doit pas provoquer le réveil des autres (contrainte), même s'il rêve de jouer avec eux.
De temps en temps, on peut regarder la télé en mangeant (avantage) pour une sorte de soirée pizza/ pique nique mais c'est très exceptionnel (contrainte).
On reste propriètaire de ces affaires (avantage) et c'est normal, mais si on souhaite utiliser celles des autres, on doit prêter sans discuter (contrainte) même si les objets appartenaient à des « anciens » domiciles.

Ce n'est pas toujours facile d'établir des règles communes. Mes enfants ne comprennent pas que ceux de mon amie puissent commencer à manger avant que leur mère ne soit à table. Ce point reste à régler. Je pense que ce sera fait dans 2 semaines, je compte écrire des règles communes, après en avoir discuté et les avoir expliquées (ce sera une tache des « parents »).
Ce qui serait injuste, ce serait de ne reprendre (de gronder) que ses propres enfants. En ce qui me concerne, c'est plutôt à ça que je dois faire attention. Mes enfants ne doivent pas combler les imperfections des autres : eux aussi ont le droit (je dis bien « ont le droit ») de ne pas être parfaits.

PATIENCE
Ensuite, ils n’ont pas choisi la situation (je me répète !!), il faut être « patient ».
Immanquablement, quand « ça chauffe », les enfants veulent fuir : retourner à leur ancienne vie ou bien aller chez leur autre parent. Il faut s'expliquer, désamorcer la crise. Je crois que j'arrive assez bien à comprendre la détresse dans laquelle ils se trouvent (je pense que ça doit ressembler à ce que je ressens parfois au bureau quand je me dis qu'il faut que je cherche un autre poste. Sans doûte quelque chose de similaire, mais en pire).
Ça ne veut pas dire qu'il faut céder. Il faut juste expliquer, mais dans le calme (ce qui n'est pas toujours facile).

DECALAGE et RE-EQUILIBRAGE
Quoiqu'il en soit, ce qui est difficile à gérer, c'est le décalage entre la relation de père et de quasi-beau père. On ne veut pas que les enfants de l'autre se sentent laisés mais on ne veut pas non plus que ses propres enfants se sentent frustrés dans leur relation avec leur père ou mère. Il faut reconnaître les différences des relations (relation privilégiée du parent avec ses enfants, relation plus fragile du « beau-parent » avec les autres enfants) mais sans géner ni léser personne.
Le câlin du soir - ou la discussion en tête à tête avec les plus grands - est un moment intime où chaque enfant retrouve son parent pour lui seul. Je fais une bise aux enfants de mon amie dans leur lit mais je ne reste pas : je leur témoigne donc du respect et de l'affection mais de façon très simple. Je reste plus longtemps avec mes enfants : je suis leur papa, rien qu'à eux, nous sommes seuls. Moment très important.


Bon, cette semaine de déplacement m'a épuisé et les enfants étaient très « dynamiques » ce week-end. Je vais donc finir ici ce post !

jeudi 11 octobre 2007

Plaisir et bonheur...

Difficile de parler de la « petite » famille recomposée quand on a juste le temps de passer prendre une douche à l’hôtel avant de ressortir pour le restaurant.

Pour avoir des nouvelles de mes enfants (sauf la grande majeure), j’appelle un numéro (celui de leur mère). Pour avoir des nouvelles de la grande majeure j’appelle un autre numéro. Pour avoir des nouvelles de mon amie et de ses enfants, j’appelle un troisième numéro. Les divorcés qui recomposent une famille ne pourraient-ils pas avoir un forfait spécial ? Je plaisante bien sûr, pas très grave tout ça.

Encore raté l’appel de mon amie. Cette fois c’est ma faute, mon téléphone était sur vibreur dans ma veste…et je l’avais enlevée au restaurant. Pas terrible. J’espère qu’elle ne pensera pas que, comme le dit l’expression, c’est « loin des yeux, loin du cœur » ! J’ai hâte de la voir cette jeune femme !! Je vais lui écrire un sms. Elle l'aura à son réveil demain.

On devrait avoir une prime de risque quand on part ainsi une semaine complète : on met en danger son couple quand c’est trop répétitif. J’en suis conscient maintenant. Comme quoi les « claques » que vous envoie la vie sont parfois utiles. Entre se ménager des moments seul et en ménager aux autres et être absent 5 jours et 5 nuits, il y a une différence. Curieusement, je n’ai pas peur que ma douce et tendre rencontre quelqu’un d’autre (ne pensez pas que je suis trop sûr de moi, mais plutôt qu’elle est honnête et que j’ai confiance en elle) mais qu’elle se mette à s’inquiéter : on sait que les hommes en vadrouille ont parfois un comportement de prédateurs, difficile de dire le contraire. Mais vraiment, après un peu plus de 2 ans de « papillonnage », je ne suis plus tenté. C’est trop « fugace » comme plaisir. D’ailleurs, c’est toute la différence entre le plaisir et le bonheur…

je manque donc je suis...

Anniversaire d'un de mes enfants aujourd'hui. J'ai même failli me tromper sur son age : ça pousse et vous pousse tellement vite ces petites choses là !! J'ai pu lui envoyer un sms : parfois c'est bon le technologie. Pourtant c'est la même contre laquelle je râle quand je reçois 60 messages dans le journée. C'est curieux comme les choses peuvent avoir une saveur différente quand elles vous servent.

Mon amie m'a appelé mais je n'ai pas pu répondre : j'ai laissé vibrer le téléphone dans ma poche pendant le repas avec des clients. J'ai juste regardé discrètement son nom s'inscrire sur l'écran, je savais que c'était elle mais je voulais le voir. J'en ai éprouvé un réel plaisir : il y avait quelque part quelqu'un qui pensait à moi. C'est tellement égréable. De plus quelqu'un qui me fait confiance (et qui ne me laisse pas vraiment indifférent...) et qui sait que si je n'ai pas répondu c'est parce que je ne pouvais pas le faire dans le cadre où j'étais, avec ces clients là, et non parce que j'étais dans une situation compromettante. La confiance : la base, le fondement. C'est une sorte de respect aussi.

Amusante aussi la question des enfants (que j'ai appelé dans la journée): "tu rentres quand ?". Avec ce ton semblant dire : "tu es loin, tu nous manques". Et pourtant, qu'elle est la différence par rapport à une semaine classique sans garde ? La distance, c'est tout. Comme si le fait d'être loin donnait une autre dimension à la séparation. Je n'ai pas le courage de développer, il faut que j'aille dormir, j'ai un rendez-vous demain matin mais c'est un peu comme quelque chose que l'on n'a pas et dont forcément on éprouve l'envie, et dont on a pas besoin quand il est là (les termes ne sont pas très bien choisis mais vous avez compris le sens). Le fait de savoir que "en cas de besoin c'est là" est rassurant. Pour conclure, je dirais donc que je suis "rassurant"pour mes enfants : c'est bien normal, non ?

mardi 9 octobre 2007

Résistance !

Me voilà donc dans ma chambre d'hôtel pour une semaine complète. C'est triste une chambre d'hôtel. Je rentrerai tard tous les soirs, pas le temps de me morfondre. Mon amie va pouvoir partager de longs moments avec ses enfants. Les miens sont chez leur mère de toutes façons, pas de regrets à avoir. Mais je dois avouer que je trouve de moins en moins de charme à mes déplacements même quand c'est dans un hôtel Intercontinental ou Marriott au bout du monde (en l'occurence, ce n'est pas le cas !!).

J'aime notre chez nous. J'y suis bien. Je n'éprouve plus la nécessité de partir comme avant. Vous me direz que c'est l'age... (je ne suis pas si vieux que ça !! Du moins, ce n'est pas mon impression !!). Non réellement. Je passe moins de temps au bureau, je suis content de rentrer. Je me rends compte que toutes ces heures passées au travail cachaient un "mal-être".

Hier soir, grace à internet et msn, j'ai fait de l'anglais jusqu'à minuit avec la grande majeure. Je n'étais pas peu fier de lui servir à autre chose que de moyen de paiement... Le vieux a peiné sur John Donne mais a apporté quelque chose !! On apprend à se contenter de peu. Et avoir l'impression d'être encore dans le coup pour ses enfants est réconfortant.

Je reste une référence en math et en anglais ! Ouah !! je suis fier (je l'ai déjà dit). Bien sûr quand mon fils me dit qu'il m'imagine mal faire ses entrainements de judo, je déchante !! Dis donc fiston, je cours encore plus vite que toi, plus longtemps, je suis plus souple, j'ai plus de forces... attends un peu avant de vouloir me manger la soupe sur la tête. "Papa" va faire de la résistance !!

dimanche 7 octobre 2007

Garde et vie professionnelle

Un des inconvénients de la séparation et de la garde alternée - en ce qui me concerne en tout cas - c'est que je regroupe mes déplacements les semaines pendant lesquelles je n'ai pas les enfants. Et ces semaines là, nous pouvons être seuls avec mon amie.

Vous me direz qu'avec une garde classique, on a très peu de moments pour respirer. Sans doute. Quoi qu'il en soit, dans une famille recomposée, pouvoir se retrouver un peu à deux est à mon sens nécessaire. Les enfants sont d'abord très exigeants et ensuite, franchement, même si tout se passe bien, s'ils pouvaient n'avoir leur parent rien que pour eux, ils n'hésiteraient pas. C'est dire qu'ils vous "mettent un peu la pression" comme le dit si bien l'expression.

Je l'ai dit, je le répète encore, les enfants ne choisissent pas grand chose: ni la séparation, ni le divorce, ni l'arrivée d'autres personnes dans leur cercle de vie le plus intime. Inutile de culpabiliser pour autant. Il faut les ménager, d'accord, mais les parents ont aussi droit au bonheur. Recherche du compromis, comme partout ou recherche d'un équilibre si l'on préfère.

J'affectionne (nous affectionnons) tout particulièrement ces moments où nous sommes seuls tous les deux. C'est égoïste ? Mais ce que j'ai appris pendant ces dernières années, c'est qu'il faut éviter de se sentir coupable quand on pense à soi. Il faut être bien dans sa peau (bien dans sa tête) pour affronter sereinement le quotidien.

samedi 6 octobre 2007

Nul n'est parfait...

Comme un homme ne peut pas être parfait (ne me dites pas que vous en doutiez...), pas de post ce soir pour cause de match (de rugby je précise !!!).

jeudi 4 octobre 2007

Des choses fragiles

Je parlais des anciens. C'était sur un autre blog.

Cet été, nous ne sommes pas partis avec les enfants. J'avoue que quand je vois le temps qu'il a fait, je ne regrette pas de ne pas avoir dépensé le prix d'une location (ça revient assez cher quand on est nombreux !!). Du coup, je pensais le faire à la toussaint. Partir du côté de Marseille pour nous balader à Cassis, à la Ciotat, aux Lecques, à Six Fours... enfin par là.

J'ai passé toutes mes vacances pendant des années dans ce coin. C'est un peu magique pour moi. Evidemment, beaucoup de choses ont changé. Par exemple, je ne reconnais plus du tout Les Lecques, mais alors plus du tout ! Les accès à La Ciotat aussi ont été complétement modifiés. Reste que Cassis et la route des crêtes restent ce qu'ils sont.

C'est amusant comme aller avec ses enfants dans un endroit que l'on a fréquenté quand on avait leur age a un côté excitant.

J'avais donc pensé partir une semaine là bas.
Et puis, j'ai réfléchi.

Les quelques membres de ma famille qu'ils me restent (et avec qui j'ai encore des contacts) sont agés. Très agés.

Nous avons discuté avec les enfants. Nous irons les voir. La mer, la côte, peuvent attendre. L'année prochaine le voyage sera toujours envisageable. Peu de chance que tout cela disparaisse.
En revanche, les anciens...

Tout le monde se réjouit de ce séjour. Il va y avoir des larmes, d'émotions, de bonheur.
Peut-être n'est-ce pas seulement le côté éphémère de l'existence qui me pousse à me rapprocher et à rapprocher mes enfants de leur famille « paternelle ».

Il y a 3 ans que j'ai divorcé. Lors d'une séparation, les rapports que l'on avait avec la famille de « l'autre » deviennent plus complexes. On perd complètement de vue certains. On sent comme un malaise avec d'autres. On perd son statut de beau-frère, oncle, gendre, cousin par alliance. On est dépouillé de beaucoup de choses. Ce qui m'a peut-être poussé à me rapprocher des « miens ». Peut-être.

J'entretiens toujours de très bon rapports avec les grands-parents, oncles et tantes "maternels" des enfants. Leurs statuts n'ont pas changé vis à vis de mes enfants. Mais, indéniablement, quelque chose est différent.

Je ne suis pas nostalgique non plus. Le temps passe et il vaut mieux l'accepter. Lutter est un combat perdu.

J'ai juste pris conscience de la fragilité (dans tous les sens du terme) de certaines « choses ».

mardi 2 octobre 2007

1 an

J'ai croissé mon ex-femme (il faut que j'arrête de l'appeler comme ça !) enfin la mère de mes enfants. Il apparaît que les filles – les grandes – sont jalouses de mon amie. Complexe d'Oedipe ou d'Electre peu importe. Il est vrai qu'elles ne sont plus les seules « femmes » de ma vie. Ça doit être énervant d'avoir un papa amoureux. Je crois que c'est mieux qu'un papa qui va mal !

Je vais faire attention à ce qu'il n'y ait pas trop de motifs à être « jalouses ». Ce que je crois surtout c'est que la grande majeure nous fait une réaction à la vie d'étudiante. A ne pas négliger non plus.


Ce soir nous étions 7. Nous avons fêté notre première année ensemble avec mon amie. Ça a été rapide : le temps de récupérer tout le monde en sortant du travail, je suis arrivé à 18h30 à la maison, à 19h00 je repartais avec mon fils pour cause d'activité sportive et nous sommes rentrés vers 21h00.
Enfin, repas dans les rires. J'ai décortiqué des crevettes pour un des enfants de mon amie. Ça m'amuse toujours de m'occuper d'autres enfants en même temps que des miens. Ambiance agréable, nous avons raconté des bétises. J'aime quand ça se passe comme ça. C'est tellement beau des enfants qui sont heureux.

Que vous dire de plus ? (je sais vous n'avez rien demandé !)
Le bonheur se raconte moins bien que les soucis. Le bonheur se partage plus difficilement, on parle sans problème de ses soucis, moins de ses joies (parfois par pudeur ou correction).