samedi 18 septembre 2010

Déplacement, jour 20.

Il y a des gens qui partent 6 mois en Afghanistan. Alors 3 semaines à l’étranger "pasteurisé" sans repasser par la maison, il faut tout de même relativiser, il y a pire. Je ne risque pas ma vie chaque minute. La prochaine fois, je pars à Bogota. Ce sera différent. Pas non plus l’Afghanistan mais très moyen comme destination. J’ai déjà des collègues qui se sont fait kidnapper mais c’était au Mexique. Il faut innover, c'est ce qu'on nous dit...

C’est calme chez nous. Chez nous en France. Ça gesticule certes, mais c’est calme malgré que mai soit souvent agité (c’est une tentative d’humour…).

Lundi je revois 2 de mes poussins. Et je pense faire un saut à la grande ville dans la semaine pour voir mes grands poussins avant notre week-end.

Dois-je avouer que je pense aussi à Ma-dame ? Mais je resterai correct (ici au moins). Non Ma-dame, vous n’êtes pas qu’un simple objet de désir, mais vous l’êtes aussi, inévitablement, c’est différent.

J’aime ce blog finalement où je pourrais raconter toute ma vie en restant caché. Ultime lâcheté peut-être. Frisson aussi. Peur du précipice. Tiens, et si je versais des pages d’intimité – sans sombrer dans le vulgaire – dans ce blog pour parfaire mon exhibitionnisme ?

La censure, penser à la censure.

mercredi 15 septembre 2010

Toujours le temps qui court

Pas envie de travailler, du coup j’ai trainé sur Internet et je suis tombé par hasard sur des morceaux de musique qu’un copain du groupe dans lequel je jouais il y a... plus de 15 ans?… a posté.

Putain la claque (pardon mais ça vient du fond du cœur), qu’est ce que j’ai fait de ma vie ? Rien…

Une pomme

j'ai trouvé une pomme dans une corbeille de fruits à la réception de l'hôtel. Je suis content.

mardi 14 septembre 2010

Déplacement, jour 14 : Epurer

Je suis pudique. Je ne raconterai pas ce qui c’est passé il y a une semaine. Mais j’ai eu très peur. J’ai pensé revenir car c’était en France et concernait un de mes enfants. Tout va mieux. Cet enfant m’a dit de ne pas revenir, sa mère m’a dit de ne pas revenir, ses frères et sœurs m’ont dit de ne pas revenir mais ma conscience me disait de revenir. Le week-end qui suivra mon retour, je partirai avec mes deux grandes. Nous serons tous les trois pour prendre le temps de nous retrouver, de passer du temps rien qu’entre nous, au bord de la mer.

Je ne suis pas rentré et je me sentirai toujours coupable. Le retour coûtait 1500 dollars et les billets actuels étaient perdus ainsi que tous les frais déjà engagés.

Et si j’étais rentré, cela aurait été quelqu’un d’autre qui se serait senti coupable.

En attendant c’est moi.

Je rentre un dimanche. Ma-dame et moi essayons de faire en sorte d’avoir la soirée de dimanche rien que pour nous car la semaine nous aurons nos enfants et le week-end suivant je ne serai pas là. Comme je passe un week-end avec les grands, il faudra que je fasse quelque chose avec les plus jeunes. Mais ce ne sera pas forcément un week-end car il est convenu que nous vivons plus ou moins ensemble (à peu près une semaine sur deux en théorie). Et ma-dame ? Quand passerons-nous en week-end ensemble hors de nos murs ?

Comment tout concilier ?

Je ne peux pas négliger mon travail non plus. Il nous fait vivre et de nos jours les erreurs et les manquements coûtent chers. Il n’y a pas de deuxième chance.

Ce qui compte le plus ce sont mes enfants. Il n’y a rien de plus précieux à mes yeux. Mais ma vie n’est pas faite que de mes enfants.

J’ai eu l’occasion de l’écrire plusieurs fois mais l’adage « loin des yeux loin du cœur » est une connerie. « Loin des yeux, reste l’essentiel près du coeur».

Ayant renoncé de façon salutaire à faire en sorte que la sauce recomposée prenne, je vais m’atteler à partager des moments de grandes qualités avec ceux que j’aime, mais séparément.

dimanche 5 septembre 2010

Déplacement, jour 6

Le plus chiant, c’est de manger tout seul au restaurant.
Mais il y a pire, nous sommes d’accord.

Manque de bol, week-end de 3 jours pour les indigènes. Ça me laissera du temps pour lire mes messages et mettre à jour mes dossiers.

Ma petite tribu vit loin de moi. Fiston est rentré au lycée et est bien content. A l’occasion d’un professeur absent (FD, on est d’accord ? Ce n’est que le deuxième jour de cours, ils sont 33 ou 35, je ne sais plus et il manque déjà un prof. C’est bancale l’éducation nationale, on est d’accord ? Le pays va mal, on ne m’enlèvera pas ça de l’idée. Normalement on devrait investir pour les générations futures...), il a pu sortir et se balader avec ses potes en ville (la ville, pas le village. Le collège est au village mais le lycée et à la ville). Je sens qu’il va se sentir pousser des ailes le petit gars. Va falloir surveiller.

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J’ai cru que c’était du poivre. Alors comme j’aime le poivre, j’en ai mis en bonne quantité et partout. En fait c’était du piment… Maintenant, j’ai soif. Curieux, non ?

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Il y des machines et des sèche-linges à l’hôtel. C’est bien parce qu’il n’y a pas de service de lingerie pendant le week-end (c’est vrai, partout, la qualité se perd….). Et comme il y a aussi une table à repasser et un fer dans la chambre (en plus du frigo de la télé et du micro-ondes), je vais pouvoir m’occuper dimanche…

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La clim n’est pas ce qu’il y a de plus récent dans la chambre. Elle tourne en permanence. Et elle n’est pas discrète du tout, c’est le moins que l’on puisse dire. J’ai des bouchons d’oreille, comme pendant les vacances. Le seul problème c’est d’arriver à entendre le réveil…

mercredi 1 septembre 2010

Déplacement, jour 2

Deuxième jour.
Seulement 2 avions pour venir ici, pratique.
Je suis passé par Roissy, c'est vraiment minable comme aéroport et comme organisation. Le bus qui devait nous déposer à l'aérogare est resté bloqué à cause du "merdier" qu'il y avait sur la voie d'accès. Indigne d'un aéroport international. A l'arrivée ici, tout était propre, bien indiqué. L'agent de l'émigration parlait un français parfait, sans le moindre accent. Impressionnant et peu commun !

Il fait plus de 30°, ciel bleu, un vrai bonheur. Manque la mer. Suffisamment de fenêtres dans les salles de réunion pour deviner la chaleur : la couleur du ciel, les ondulations autour des voitures et des surfaces exposées au soleil.

Je me suis levé à 5h00 et j'ai couru pendant 45 minutes, dehors, ce qui n'est pas commun ici. A 6h00 il faisait encore bien nuit. Une indigène qui venait aussi de courir m'a demandé si je revenais de l’extérieur ? A ma réponse positive elle m'a dit que c'était trop humide pour elle. J'ai dit que je comprenais et mon hochement de tête a décroché des gouttes de sueur qui ruisselaient sur mon visage (et sur le reste du corps mais ça, ça ne se voyait pas !), ce qui était comme un double acquiescement.

J'aime me retrouver seul. J'ai besoin de passer du temps seul, de prendre du recul. Ce calme me fait du bien. L’homme descend du singe mais je dois avoir des origines d’ursidés.

Ma-dame et moi avions tout de même le cœur un peu lourd de nous séparer pour 3 semaines. Mais je ne suis pas parti pour 6 mois non plus, cela reste très acceptable. Le manque de l’autre renforce aussi l’amour que l’on éprouve pour lui. Du moins, il en fait prendre plus facilement conscience.

Quant à mes enfants, à par ma plus jeune fille, je crois bien que je pourrais vivre à l’étranger : ils ont grandi et s’éloignent. Ils s’éloignent normalement, sans heurts, grandissent, acquièrent plus d’autonomie de jour en jour. C’est ainsi.

J’ai faim. Avec le décalage horaire, au début, on a faim n’importe quand. Et puis, pour les hommes, on a un rasage difficile. C’est comme se raser au milieu de la journée, la barbe est plus dure. Ce n’est pas bien scientifique mais c’est un fait. Se raser le matin ou dans l’après-midi n’est pas pareil. Je ne sais pas si c’est pareil pour les jambes des femmes. Il faudra que je demande !!