mardi 31 mai 2011

Le début d'une longue aventure...

Demain je suis en congés. J’ai pris un des 50 jours qu’il me reste. J’ai accumulé un peu de retard dans mes congés et comme la société ne veut pas les payer et ne peut pas les supprimer simplement, ils trainent.

Je suis en congés mais j’ai rendez-vous à 7h40 à la gare. Je vais y rencontrer le fiston - il grandit sacrément celui là - qui a besoin d’argent. Normalement je ne donne pas suite facilement aux sollicitations de dernières minutes. Mais là, c’est différent…

Je lui ai demandé combien il voulait. La réponse m’a fait considérer la chose comme importante. Il m’aurait dit que c’était pour aller au fast food, je n’aurais pas cédé si vite et j’aurais sans doute sermonné et développé sur le thème « dans la vie, il faut savoir anticiper et faire les choses au bon moment. Je ne serai pas toujours là pour te dépanner au dernier moment ».

J’ai écouté la réponse, été salement attendri et ai simplement confirmé que je serai là. En plus, il m’a indirectement demandé conseil. Le jeune louveteau fait appel au vieux loup.

- combien veux-tu ?
- je ne sais pas, c’est pour faire un cadeau à une fille.
- ... Ok, je passe te prendre à la gare à 7h40.
- Merci papa.
- T’inquiète pas mon fils. A demain.

Fiston, fais moi penser à t’expliquer comment les filles nous mènent par le bout du nez sous leurs airs d’êtres fragiles et parfois accommodants…

vendredi 27 mai 2011

la clef

Il suffit que je retrouve la clef du cadenas. Je pourrai ainsi répondre aux commentaires et continuer l'histoire. C'est prévu pour bientôt...

lundi 16 mai 2011

La vie n'est pas un rêve en somme...

Pas d’enfants cette semaine. Je vais en profiter pour me faire un plateau télé/ ordinateur/ musique/ téléphone ce soir. Je mets tout en même temps et n’écoute ni ne regarde rien. Besoin de bruits et de lumières tout en restant seul.

Comme je n’ai pas fait les courses, ce sera un petit plateau. Je ne ferai d’ailleurs pas les courses avant le retour des enfants. Quand je n’ai pas à le faire, j’évite de sortir. Il faudra que je m’occupe des poubelles et d’un passage à la déchetterie. C’est dommage, j’aurais pu rester enfermé demain. Enfermé mais avec la fenêtre ouverte. Juste le bruit du vent dans les haies et les arbres et le chant des oiseaux. Une journée entière à ne parler à personne. Un luxe.
Evidemment, le bureau risque d’appeler. Je verrai si le message est réellement important. Et je rappellerai si c’est le cas.

Je ne me raserai pas non plus. Je me laverai – je me lave toujours, un principe - je mettrai un vieux jean sans forme, un de ceux que mes enfants détestent (« papa ! Tu veux pas t’acheter un autre jean ? Ils ressemblent à rien les tiens !), un vieux T-shirt, un vieux pull le matin. Des vieux machins. Je pourrais ajouter pour un vieux machin. Mais ce serait excessif.

Les enfants partent. C’est la vie. Deux adultes. Jeunes adultes mais adultes. Deux ados. Ils partiront bientôt eux aussi. Il me reste moins d’années à vivre avec eux que d’années que nous avons passées ensemble. Et encore, les dernières années ont été des demi-années.

Je vais vivre complètement seul dans… combien ? Six ans ? A 53 ans je vivrais seul. Je ne sais pas si j’en ai peur. Je vis déjà seul la moitié du temps. Et cela même si nous partageons quelques soirées toutes les deux semaines avec ma-dame, entre zéro et quatre soirées tous les 15 jours suivant les périodes. Il doit y avoir beaucoup de couples qui ont des arrangements de ce type.

La vie a un côté « tracé » un peu désagréable. La mienne, parce que je le veux bien, a cet aspect. Elle est prévisible. Ce qui change avec le temps qui passe, c’est que l’on cesse de croire que l’on pourrait donner une autre direction à notre existence. Non, en fait, on se dit qu’il faut arrêter de croire que l’on pourra toujours modifier « plus tard » le court de notre vie. Et je crois que c’est le fait de savoir que si l’on n’agit pas tout de suite, ce sera définitivement trop tard qui pousse à renoncer. Pour certains, c’est le renoncement. Pour d’autres, c’est la fuite ou la fuite en avant, le changement.

Ne pas agir à mon âge, c’est renoncer. Lorsque l’on est plus jeune, ne pas agir c’est attendre. Mais arrive un jour ou « c’est trop tard ». Car on cesse d’y croire. Curieusement, je n’ai pas l’impression que l’on ressente une profonde douleur. C’est juste un cap. Un constat. Un verdict. La sentence est tombée, je renonce à compter d’aujourd’hui, enfin d’hier.

Mais à quoi renonce-t-on donc ? On renonce par exemple à ne pas accepter la banalité de l’existence que l’on mène. On renonce à dévier de la route. On renonce à lutter pour ce qui semble perdu. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a plus de joies, plus de plaisirs. Non, il y a juste des joies et des plaisirs que l’on connait déjà.


Je suis devenu raisonnable et je m’ennuie car je suis devenu ennuyeux. Le week-end prochain mes chers enfants, vous serez là. Nous essayerons de rendre la maison plus agréable, de la préparer à être accueillante pour les six années à venir.

Voilà, j'arrive enfin.



Juste une illusion

vendredi 13 mai 2011

Etre...*



Être, émerger du silence
Voir briller au soleil
Les givres de mon coeur
Présage d'un printemps meilleur

*posté à nouveau après le méga-plantage de Blogger..

jeudi 12 mai 2011

L'armoire

J’ai enfin fini la chambre du fils. Nous sommes maintenant tous les trois à l’étage supérieur, c’est plus agréable. Il continue à utliser la salle de bain du bas et je suis content que ce ne soit pas une grosse contrainte pour lui car la perspective de devoir instaurer et gérer des plannings d’utilisation entre lui et sa sœur m’inquiétait un peu…

Il a un lit mezzanine qu’il m’a fallu un peu de temps à démonter mais un peu moins à remonter , il m’a aidé. Sa chambe fait 20 m². Elle est coupée par une paroi qui sépare la partie couchage de la partie bureau ordinateur.

Quand j’ai eu fini de monter la machin lit, je me suis dit que j’aurai du mettre l’ancien lit mezzanine neuf de sa jeune sœur (il lui parait trop grand pour sa nouvelle chambre… qui a dit que les filles adolescentes étaient, comment dire, « exigeantes » ?) car le-dit possède en plus un canapé lit dépliant. Ceci lui aurait permis d’avoir un coin « salon » - peu lumineux certes – mais bien pratique pour jouer à la WXYbox quand il l'a chez moi et ou reçoit des copains. Seulement, redémonter les deux trucs, les déplacer, les reconstruire me semble au-delà de mes forces.

Hier en fin d’après midi, nous avons déplacer et réassemblé une grande grande armoire dans la chambre du bas libérée. Libérée ou presque car le fils y a oublié environ 1,5 T d’affaires. Des choses « anciennes » qu’il ne souhaite plus avoir dans sa chambre mais qu’il ne faut pas jeter pour autant… Je ne lui en veux pas, je suis aussi un peu (beaucoup) comme ça. J’ai du mal à éliminer ce qui pourrait servir, ce qui a un soupçon de valeur sentimentale, ce qui... etc. Mais au final, cela représente un volume non négligeable à caser.
La visseuse a indiquée « batterie faible » pendant les opérations pour finir par ne plus fonctionner du tout. Cela a commencé à me mettre de bonne humeur…
La difficulté à bouger les grands montants et panneaux dans le bazar environnant a continué à me metttre de bonne humeur…
Et quand à la fin, j’ai vu qu’une pièce centrale servant au maintien et au coulissage des portes était montée à l’envers – je ne l’ai pas vu tout de suite, c’est l’impossibilité à remettre les portes qui m’a fait observer ce détail subtil – j’ai été de très mauvaise humeur…

J’ai préféré attendre que la batterie de la visseuse soit chargée pour me lancer dans la «correction » du problème : la perspective de dévisser puis revisser une vingtaine de vis au tournevis les bras en l’air ne me tentait pas. Sans doute un manque de goût pour l’effort.
La petite opération qui devait ne prendre que 30 minutes en aura pris 4 fois plus. Quand j’ai fini, le fils avait fort prudemment quitté la scène : mon répertoire de gros mots doit commencer à dater un peu, il n’avait rien à apprendre. Et puis, il sait que quand les choses chutent sur le sol ou s’entrechoquent, elles produissent des bruits qui ne sont pas forcément mélodieux.

Vendredi soir et samedi je reste seul. Je ferme les fenêtre et les volets – je ne voudrais pas être dénoncé par les voisins et risquer l’internement pour comportement inquiétant – et je continue le bricolage et les déplacements d’objets.

mercredi 11 mai 2011

dimanche 8 mai 2011

Early wake up

J’ai lu depuis 4h30 ce matin.

Vers 6h30, j’ai basculé le lourd volet métallique. Astucieux ancien principe qui permet de se protéger du soleil l’été tout en laissant rentrer la lumière. Incliné de la sorte, il m’a laissé voir un jour gris. Mais les chants des oiseaux ont été plus forts, comme pour atténuer la déception apportée par ce jour blafard. Calme matinée dominicale printanière où l’on redécouvre les bruits de la nature après avoir passé des mois à garder portes et fenêtres closes pour se protéger du froid.

Ce matin, pas de petit déjeuner à préparer pour le grand-père. Lui ai-je pardonné ? Lui pardonner quoi d’ailleurs ? D’avoir été peu présent ? Mais l’a t-il seulement été ? Peu présent avec mes enfants oui, c’est certain. Peu intéressé par leurs vies et les étapes qu’ils franchissaient, c’est une évidence. Mais par la mienne ? Mon ex-femme ne me reprochait-elle pas il y a des années ses intrusions trop fréquentes dans notre quotidien ?

Il y a des choses que je n’oublierai pas. Comme cette fois où, bénéficiant d’une permission exceptionnelle, je me suis vu refusé l’accès au domicile familiale car mon père recevait une amie. Et alors ? Et ne m’est-il pas arrivé de dire à mes enfants à l’occasion d’un week-end que je souhaitais le passer avec ma-dame car je ne l’avais pas vu depuis 2 semaines ? Il a eu sa part de souffrance lors de l’agonie de son épouse.

Je crois que c’est surtout le manque d’intérêt qu’il a semblé porter à mes enfants qui reste inscrit de façon indélébile dans notre histoire entre nous. Je lui ai pardonné dans une certaine mesure. Je l’appelle à nouveau « papa », je lui frôle la joue de ma main.

A suivre…

samedi 7 mai 2011

Impasse (ta route)

Demain, je raccompagne mon père à Paris avec grande-majeure. Il n’a plus de médicaments et doit voir son médecin. Je lui ai dit que je pouvais appeler le médecin pour qu’il transmette une ordonnance mais je me suis vu opposer un « non c’est plus simple » puis un grand silence et un regard fixé dans le lointain. Le grand-père est têtu, très têtu.

Je dors très mal. L’idée de l’abandonner dans son taudis pour au moins deux semaines me rend malade. Je vois que sa démarche devient plus hésitante, que son équilibre est moins stable et… il conduit !

J’ai honte. Je n’ai pas cherché d’appartement pour lui ici. L’idée de devoir me battre pour qu’il en trouve un correct me semble au dessus de mes forces. Et puis, je ne l’imagine pas arrivant à se situer dans un environnement complètement nouveau. Il sera perdu. Il se perdra. Ma maison est en ville mais pas en centre ville. Il y a une épicerie, une boucherie, une maison de la presse, mais pas de restaurant. Car mon père mange normalement à l’extérieur tous les midis. Une façon de se changer les idées et de voir du monde. Comment pourrait-il reconstruire cela ici ? Je ne peux donc pas le garder chez moi : je n’y suis pas tout le temps et j’ai passé exceptionnellement deux semaines en vacances et « home office » pour préparer à manger le midi et le soir et allumer la télé (car avec ces deux télécommandes et sa « box », notre système est bien trop compliqué pour lui. Résultat des courses, même en me levant à 5h30, j’ai accumulé un retard incroyable.

Le garder chez moi ? : Pas possible, trop monotone pour lui et trop excentré.

Lui trouver un appartement ? : oh my god ! Comment pourrait-il s’habituer ?

Le laisser chez lui ? : Bien trop dangereux et in hygiénique.

Une maison de retraite ? : Mais vous n’y pensez pas !

Je vais lire.