Il y a eu la création d'une famille, puis un divorce, du "papillonnage", une famille recomposée et une nouvelle séparation. Et maintenant ?
"Et comme les autres entre deux âges,
J'ai perdu mon livre d'images,
Alors... commença le passé"
J’ai certainement déjà eu l’occasion de l’écrire mais je ne
sais pas décrypter leurs messages. Regards, attitudes ou mots sont pour moi
sujets à tellement d’interprétations différentes que je ne me risque plus à
essayer de comprendre leur signification.
Bien des fois je me suis complètement trompé. Généralement,
ma modestie – non, elle n’est pas feinte, ce n’est peut-être pas l’impression
que je donne – ou l’estime limitée que j’ai de ma personne, m’a fait
interpréter de façon négative des signaux que l’on m’avait envoyés et qui
étaient tout le contraire. J’ai donc souvent pris la fuite alors que la belle
espérait autre chose. Malheureux...
Les rapports humains sont complexes, les codes pas toujours
explicites. J’ai souvent rêvé de rapports plus simples (je ne parle pas de rapports sexuels, fallait-il le préciser ? Quoi qu'en la matière, parfois... mais passons) dans lesquels on
dirait au moins ce qui est positif sans gêne et sans fioriture. « Vous êtes jolie », « vous
avez beaucoup de charme », « tu es très élégante » et cela sans
terminer par « ça te dirait de tirer un coup ?» ou « on va chez
toi ou chez moi ? ». Complètement utopique.
Un peu naïf et fleur bleue le monsieur. Trop romantique
aussi sans doute. Désuet, dépassé, obsolète, bientôt à la casse. Demain, dans
le premier TGV du matin qui me permettra de passer la journée à Paris et de
rentrer par un des derniers de la journée - ô joie - si une « enchanteresse »
me regarde, plutôt que d’essayer de deviner si le regard est doux, amusé,
curieux ou même vide et bovin – ça arrive - j’avancerai vers elle et je lui demanderai très
simplement : « qu’est-ce-ta ? Tu veux ma photo ? ». Au
moins je saurais…
Grand succès, je n’y croyais plus et cherchais des moyens
moins « diplomatiques » pour arriver à mes fins. Mais en fin d’après-midi,
nous y sommes arrivés, il a pris une douche.
La mode de cet hiver semble sympathique. J’aime beaucoup ces
jambes gainées de couleurs sombres qui se dévoilent entre une paire de botte et
une jupe courte ou un short. Les jambes des femmes… Les femmes… leurs formes, leurs
tenues.
Les jambes des femmes…
Ma maison ne ressemble à rien. Ce n’est pas nouveau. Il
faudrait faire des travaux. Il faudrait. Il faudrait dépenser des sous pour ça.
A la fin décembre il ne me restera rien. Tout l’argent mis de côté sera parti en
impôts. Mieux vaut en payer, c’est ce que je me dis. Qu’il me reste un capital
à céder aux enfants, que le chômage qui se dessine à l’horizon ne m’oblige pas l’émietter.
Rien de concret, juste la certitude que
l’industrie n’a pas d’avenir chez nous. J’ai regardé sur Eurostat l’évolution
de l’emploi dans l’industrie, le nombre de personnes employées plus
précisément. Edifiant, on pourrait presque calculer quand il n’y aura plus d’emplois
dans l’industrie. Quant à l’emploi des séniors, inutile d’en parler. Il suffit
de regarder autour de soi. Combien de personnes de plus de 55 ans nous
entourent-elles dans le milieu industriel ? Qui sont les nouveaux
embauchés dans les entreprises ? Certainement pas des séniors. Sont-ils
des jeunes qui sortent de formation ? Je change de sujet, cette impression
de gâchis, de tromperie et de bêtise m’énerve trop. Ce pays voit-il ce qui l’attend ?
Je ne crois pas.
Les jambes des femmes, encore…
Nous avons fait une cinquantaine kilomètres à vélo avec un
camarade et une jeune demoiselle d’une quinzaine d’année. Temps gri set
pluvieux. Nous avons roulé moins longtemps, moins loin et moins vite que
certaines fois. Mais c’était bien sympathique. La demoiselle m’a épaté. Jeune
enfant volontaire et courageux. J’ai pensé au regard que cette adolescente pouvait
porter sur deux vieux de 48 ans. Quand j’avais 15 ans, une personne de 48 ans
était un vieillard. Elle ne sait pas le combat quotidien qu’il faut mener pour
ne pas glisser sur cette pente de plus en plus raide qui conduit au trou et à l’oubli,
pour bien penser à ouvrir les yeux, à respirer, à remplir les sens de la vie.
Les jambes des femmes, toujours…
Réflexion encourageant d’une de mes filles alors que je lui
disais mon niveau sportif moyen en comparaison de certains vétérans du club de
sport. « Mais il ne font certainement pas du dessin et de la musique aussi
bien que toi eux… ».Oui ma fille
chérie ? Ton père est un touche-à-tout qui n’excelle dans rien mais n’est vraiment
mauvais dans aucune discipline. C’est vrai que l’on m’a souvent dit « tu
en as déjà fait ? Ah bon ? Tu te débrouilles bien ! ».
Suis-je aussi un père moyen ? Sans doute. Mari moyen, amant moyen,
camarade moyen, citoyen moyen, salarié moyen.
Plusieurs couleurs ternes font-elles un arc-en-ciel ? J’en
doute. J’imagine que c’est une source de frustration pour les autres. Car rien
n’est profond dans ce que je fais. Je survole, je glisse, je plane, rien à creuser.
Les jambes des femmes éternellement présentes.
Repère, témoin invariable de la magie de la vie. Dévoilées,
devinées, cachées, mais toujours présentes et obsédantes. Quand je suis dans
une grande ville, je vois ces jambes qui passent, se croisent. Mon regard
pourrait passer des heures à les suivre, d’une passante à une autre. A chaque
croisement, repartir dans l’autre sens. Comme suivre le flux et le reflux des
vagues. On suit une vague qui se retire, le regarde s’éloigne, alors une
nouvelle arrive, que l’on suit jusqu'au rivage.
J’aime les femmes. Pas comme un objet à consommer ou
posséder. Même si découvrir un corps est magique, même si le toucher est un
délice, même si le sentir vibrer et vibrer avec lui est un bonheur, tout cela est
du domaine sexuel. Mais la beauté d’une femme éveille plus qu’un désir sexuel.
Comme un tableau, une œuvre d’art qui vous envoute et dont on ne peut pas
détourner les yeux, elle captive.
Les jambes des femmes comme leitmotiv. Non, pas seulement
les jambes, la femme en général…
Il faut que je sois à 8h45 à la piscine pour l’entrainement
du samedi. Je devrais être sorti vers 10h30.
En arrivant à la maison, accompagner
mon père à la douche - pas une mince affaire même s'il ne pèse que 60 kg - récupérer vêtements et draps et faire tourner une
machine (plusieurs : le blanc d'un côté les couleurs de l'autre, évidemment...).
Prendre les sacs de recyclage, passer aux
bennes et aller faire les courses.
Certains chargent des applications très
sympas pour leur téléphone. Moi j’en ai chargé une qui permet de faire des
listes de courses, de scanner les articles dans les rayons pour les fois
suivantes et de suivre l’évolution des prix. Il faut bien ajouter du jeu dans
les tâches les moins intéressantes.
A midi, si je rentre pour midi, ce qui m’étonnerait,
ce sera sans doute plutôt vers 12h45, j’essaye d’emmener tout le monde manger
un morceau en vitesse quelque part. En sortant du repas, nous passerons dans un
PMU pour que mon père prenne ces 45 euros hebdomadaires de jeux à gratter. « Un
de chaque s’il vous plait » dit-il au buraliste, qui ouvre des grands
yeux, puis me regarde. « Oui, un de chaque, je confirme ». Nous essaierons de
passer dans un PMU où nous sommes déjà allés… cela simplifie les choses.
Mon
père rentrera faire la sieste – le veinard – et j’irai avec mes deux plus jeunes
pas si jeunes faire les magasins. Jules et Pimkie, ça c’est certain. Pour le
reste nous aviserons…
Ilme
faudrait bien un pantalon décontracté – un pantalon plein de poches, pas classe
mais tellement confortable, le mien est déchiré, c’est la honte de sortir avec
moi quand j’ai ça – et une veste chaude du genre de celles que l’on trouve dans
les surplus militaires. En étant en plus mal rasé, c’est la certitude d’être
tranquille ! Mais je ne suis pas certain d'avoir le courage de prolonger les visites de boutiques...
Pour la suite, je préparerai un repas simple
ce soir. Aucune envie d’y passer du temps. Ensuite j’ouvrirai mon pc, je
dessinerai. Viendra le moment de prendre un livre et de se coucher.
Dimanche, si le temps le permet je commencerai
par du vélo. 2 heures à essayer de suivre des personnes entrainées ! Puis
lessive, puis repas à l’extérieur, puis ménage, puis…. Je vais tout de même caser
une sieste dans tout ça. Il faudrait aussi que je cours...
« Tu la voyais pas comme ça ta vie… »,
non, mais c’est ainsi !