samedi 29 mars 2014

De toutes "mes" forces ?


Hier soir,  nous sommes allés voir "de toutes nos forces" de Tavernier (Nils), qui raconte comment un père et son fils handicapé moteur ont fait l'ironman d'Embrun. De nombreux liens décrivent le film et cette course, je ne le ferai pas. La finir est un exploit à lui seul. Il faut un physique et un mental. Voilà une course que je ne pourrai jamais faire. Il faut grimper un col en vélo puis courir un marathon, tout ça après la natation bien sûr.

Nous étions plus de 80 personnes, triathlètes de tous âges ou simples parents dans la salle.J'avais proposé à mon amie de venir. Elle est venue.

Si je ne lui avais pas pris la main, elle serait restée de son côté. Je suis fatigué de son attitude. J'ai demandé si elle faisait la tête. "Non" a-t-elle répondu. Alors c'est grave.

Ces derniers jours, je me sens prêt à la méchante explication qui précipitera la chute. Quelle soit peu démonstrative,  soit. Qu'elle soit préoccupée, j'entends bien. Je ne suis pas parfait, certes. Mais il y a des limites. Et ce n'est pas nouveau.

Je l'appelle tout à l'heure. Apres la natation et la course a pied. Aucun message avant.

C'est dommage car j'éprouve réellement quelque chose pour elle. Mais  je ne suis pas prêt à vouloir faire vivre cette relation de toutes "mes" forces... Ma carapace n'est pas si forte que je n'éprouve ni besoin de tendresse et d'amour. Et si elle ne veut pas donner,  j'irai trouver autre part.



vendredi 28 mars 2014

Ligne de conduite, ligne de partage...

Je suis très partagé entre l'envie de retrouver la liberté d'un célibataire et le désir de sauvegarder, de m'investir dans ce drôle de couple dont je suis une des pièces. Je vais supprimer un de mes entraînements pour pouvoir passer une soirée par semaine avec mon amie.

Très partagé entre l'envie de vivre d'autres aventures,  même brèves, et la volonté de rester fidèle à ma ligne de conduite, ma morale, qui m'interdit tout écart.

Partagé entre "profiter de la vie" (qui file à toute vitesse) et des moments que d'autres femmes semblent prêtes à m'accorder, parcourir d'autres corps,  échanger de la tendresse ou de l'excitation animale ou respecter mes engagements à celle qui me fait confiance, ne pas lui mentir.

Je voudrais ne rien regretter. Faire des choix, la vie est une suite de choix. Je ne vois pas de bon choix. Toujours cette idée de regrets ou de remords.




mercredi 26 mars 2014

Croisons les doigts

Miss ado ira en internat l'année prochaine. Je croise les doigts pour que le changement de fréquentations attendu modifie son attitude et ses goûts. Je trouve qu'une dose de vulgarité commence à faire tâche...

Je croise les doigts pour que le fils soit retenu pour continuer dans son école.

Je croise les doigts pour que grande ainée reste sur son petit nuage.

Je croise les doigts pour que seconde ainée ne se lance pas dans des aventures impossibles décidées sur un coup de tête.

Je croise les doigts pour trouver le courage de travailler plus et continuer à gagner des points pour ma retraite.

J'ai des crampes à force de croiser les doigts...

mardi 25 mars 2014

1000 + 11 + 2×100 je retiens 86

Plus de 1000 km, environ 11h de voiture, 100€ de péage, 100€ d'essence,  4h de réunion,  repas inclus. Levé à 3h30 et comme par hasard, c'est aujourd'hui que miss ado rentre de sortie scolaire, à minuit. Sur 11h,  j'ai dû en passer 9 à brailler sur une longue playlist que j'ai faite sur "dix heures". Je devrais avoir mal à la gorge, aux jambes et aux oreilles sous peu.

Rentré à temps pour décrocher le téléphone. Un appel de vieux amis pour mon père qui ne sait décrocher qu'une fois sur 10 pour lui fêter un joyeux anniversaire : 86 ans aujourd'hui. J'avais fort heureusement garder une grosse boîte de chocolat cachée. J'ai pu lui offrir en attendant mieux.



dimanche 23 mars 2014

Un dimanche

Levé en retard, j'ai avalé mon petit déjeuner rapidement et courru dans la douche. Tout ça pour sauter sur mon vélo, prendre la pluie, être trempé et souffrir pendant 40 km avant de décider de rouler 20 autres km tout seul, à mon rythme. C'est pendant ce genre de sorties que je me demande pourquoi je fais ça ? Quel but ? C'est comme si je voulais sans arrêt prouver quelque chose. Mais là, en l'occurrence,  je ne peux rien prouver. Rien prouver d'autre que quand on n'a pas un passé de sportif régulier, on n'arrive pas à grand chose.

Les filles étaient là.  Elles sont reparties.  Je reste seul avec mon père. Ça me démoralise.

J'aimerais que mon amie soit sportive, nous pourrions au moins partager ces moments. Amusant comme je me rends compte que l'on a besoin d'être à deux dans la vie.

jeudi 20 mars 2014

les petits papiers

La maison, l'étage, est décorée de petits papiers. Des consignes, des rappels. Car la maladie d'Alzheimer efface et provoque des réactions parfois surprenantes. C'est l' altération du raisonnement qui surprend après le constat de l'absence de mémoire immédiate. En fait. Le stade actuel est plutôt la présence d'un sentiment d'information ou de situation vécue que je sais mal décrire. C'est un peu comme après un rêve ou les images s'effacent mais un sentiment persiste. Il "sent" que nous venons de dire où faire quelquechose mais ne peut dire quoi.
C'est extrêmement frustrant pour lui.

mercredi 19 mars 2014

Télé et triste réalités

Avec un troupeau de crétins mixte et bien foutu, on peut faire une émission de télé.  Il faut que les hommes montrent leur torse et leur abdomen et les femmes leur fesse et leur poitrine moulée dans un tshirt 3 tailles trop petit.

J'ai croisé un jeune père de trois enfants - que sa femme enceinte suivait comme elle pouvait - qui s'occupait de sa petite fille. 3 ou 4 ans, pas plus. Il essayait de la raisonner.  Il lui a dit : "Maintenant tu fermes ta gueule Marie Cécile*, sinon je vais te faire sonner ta tête". C'est beau l'amour.

Il y a une épidémie de crétinisation ou c'est juste par reproduction naturelle ? Il faudrait penser à distribuer gratuitement les préservatifs...


*le prénom a été changé

dimanche 16 mars 2014

Le monde appartient à ceux....

...qui se lèvent tôt paraît il.  Même si c'est pour aller chercher leur ado en boîte de nuit ? Non ? J'aurais dû m'en douter. Finalement, au retour, c'est comme gérer une insomnie. Voilà qui promet un dimanche plein d'énergie.

samedi 15 mars 2014

place réservée

Pourquoi cela me hérisse-t-il tellement le poil ? Toutes ces petites choses m'insupportent. Il faudrait ne pas y prêter attention puisqu'elles n'entraînent pas d'autres réactions de ma part qu'un agacement profond mais parfaitement stérile.

Dire quelque chose ? Faire quelque chose ? Oui sans doute. Il faudrait oser l'affrontement, s'exposer, peut être se mettre en danger. Mais non. Rien qu'une espèce de lâcheté, rien, comme les autres, témoins et simples spectateurs.

Je me suis souvent demandé comment je réagirais si j'étais témoin d'une agression comise par plus fort et où plus nombreux que moi. Comme quand une femme se fait agresser dans un wagon plein. Oserais je risquer le passage à tabac ou pire ? Car le dialogue n'aurait aucune chance de s'établir avec ces nouveaux barbares, ultra violents, ne croyant en rien d'autres que le jugement de leurs semblables. Quand je dis barbares, je ne pense à une aucune origine éthnique, à aucun flux migratoire - il est sans doute utile de le préciser - évidemment, je pense à la cruauté et à la sauvagerie des actes.

Il y a ceux la et il y a ceux couverts de crasse. Crasse intellectuelle, crasse morale. Petits agissements inciviques,  irrespectueux des autres et de l'environnement. Comme jeter les papiers par terre, ne pas mettre son clignotant, doubler dans une file d'attente,  cracher, se garer sur deux places ou sur une place pour handicapé .
C'est ça, se garer sur une place pour handicapé avec une grosse BMW, les cheveux gominés et une paire de Rayban sur une tronche de gros con suffisant. Une belle paire de gros cons d'ailleurs.

Alors je n'ai rien dit, rien fait. Je suis monté dans ma voiture et je suis parti.
Ensuite, j'ai pensé à mes enfants. Tous seront là demain. on fêtera mes 600 mois. J'ai détendu mon visage, fais disparaître - juste atténué en fait - la barre que j'avais sur le front.

Non, pas aigri. Déçu de laisser faire. Déçu d'être lâche. Déçu de m'en remettre aux "autorités" pour gérer tous les débordements et par la même de renforcer une société qui surveille trop ses citoyens sous prétexte d'insécurité.  Car attendre que "les autorités" règlent tout, même les petites incivilités,  c'est provoquer leur démultiplication (plus de moyens, plus de puissance) et mettre en danger la liberté individuelle. Certes, le raccourci est rapide, mais il me semble juste.

Liberté d'expression, liberté d'opinion, liberté de mouvement c'est très bien, c'est à préserver. Liberté de nuire, c'est différent. La liberté, c'est l'affaire de tous.











mardi 11 mars 2014

Horizon borné

Lui parler, il faut lui parler. Mais c'est difficile. Chaque sujet finit immanquablement par une anecdote le concernant directement et déjà répétée 100 fois.
Je ne parle pas. Ou presque pas. je prépare à manger, je lave, je fais les courses, je reste devant la télé avec lui,  mais je ne parle pas.
Je supporte comme je peux, pas toujours très bien, les bruits de bouche et de chaussons qui traînent sur le sol. Supporter, c'est bien le terme. C'est politiquement incorrect d'utiliser ce verbe. J'aime ce qui est politiquement incorrect. Dans la médiocrité environnante et galopante, c'est un luxe.
J'aime les fesses des femmes. c'est incorrect de le dire. J'aime leurs jambes aussi. Par contre, on peut parler des jambes. Mais pas des fesses. Les fesses, c'est sexuel. Les fesses sont au dessus des jambes - quand la personne est debout, car quand la dame à les jambes en l'air, les fesses sont dessous - mais le décence veut que l'on n'évoque pas les fesses des femmes. Je me demande d'ailleurs où se situe la limite ? Jusqu'à qu'elle hauteur de cuisse peut on monter ?

Vivre avec un autre adulte n'est déjà pas facile quand la cohabitation est choisie. Vivre avec son père, diminué intellectuellement, égoïste de part son éducation est ce que j'appellerais, une épreuve. Bien sûr, il y a pire. Je pourrais être malade, au chômage et avoir 50 ans...

Alors, je vais continuer à nettoyer les chiottes et à regarder les fesses des femmes. Et leurs jambes. Et leur tête. Et le reste de leur corps. Et leurs attitudes, leur langage corporel. Ce sont les bornes de ma vie. D'un côté les chiottes, de l'autre les femmes. Mes enfants sont au dessus de tout. Ils sont en dehors de tout système. 





lundi 10 mars 2014

Le mardi au soleil

Le lundi au soleil, non, mais le mardi, oui et pour 4 jours. J'ai posé des jours. ma messagerie professionnelle explose mais je vais profiter de la présence du fils, de seconde majeure et peut être de miss ado une journée. Grande majeure sera la ce weekend. Elle est en stage mais elle est surtout amoureusse ! Son petit cheri va la voir tous les weekends. Je suis heureux. Elle commence à avoir sa propre vie, indépendante de celles de ses parents. Le virage c'est amorcé il y a un peu plus d'un an. c'était inespéré.  Bien sûr, je réalise que nos vies se séparent mais c'est ainsi que les choses doivent se faire. Me vient en tête cette merveilleuse chanson de Reggiani dont je ne suis plus sûr du titre. "Ma fille mon enfant, je vois venir le temps..." Je ne le vois pas venir, il est là le temps où tu vas changer de pays, d'horizon.
. Je vais aussi m'entraîner un peu plus. Les enchaînements vélo course à pied sont une souffrances. J'ai couru 5 km hier après 60 km de vélo - dont plusieurs "grimpettes" - et en arrivant, les jambes douloureuses, je ne suis demandé comment je pourrais courir 10 km. Et plus, je n'avais pas nagé.  Curieux ce "besoin" de ... de quoi d'ailleurs ? De se faire mal ? De tester ses limites ? Cette prétention de vouloir plus que la moyenne, de se dégager du lot ? Car le plaisir n'est qu'après l'effort.  Courir avec les jambes lourdes et douloureuses n'est pas réellement un plaisir. Ce stupide besoin de se dépasser qui fait que je néglige le quotidien,  le banal.

Vivre. On a détecté un cancer du poumon au père de mon amie. Chimiothérapie,  rayons. Un choc. La tumeur est grosse, inopérable. Le traitement la réduite, la veine cave est moins comprimée.

Vivre tant qu'il est temps. Savourer. Cest aussi apprendre à laisser filer le temps. Accepter de se poser parfois, sans regrets, sans remords.

Vivre, profiter de ce qui est possible. Et trouver la limite de l'acceptable pour ne pas se perdre...




lundi 3 mars 2014

(a)ménagement

Je prends chaque weekend comme s'il s'agissait des vacances.  J'attends sa venue comme un coureur qui voit la ligne d'arrivée et donne tout dans son sprint final.
La semaine, je fais pour le weekend, des projets que je ne tiendrai pas. C'est sans importance.  C'est juste pour donner artificiellement de l'amplitude aux deux jours. Et puis surtout, quand il est là, je laisse le temps couler, comme s'il allait durer plus de deux jours. No stress. Je veux faire la sieste ? Je fais la sieste. Finie la peur de perdre son temps, de le gâcher. 
Dans la semaine je me ménage des moments de détente ou d'évasion. Je regarde la télé ou des films sur ma tablette quand je prépare à manger ou pour couvrir les bruits de bouche de mon père.
Je mange dans ma voiture, sur mon parking le midi et je ferme parfois les yeux pour récupérer des mauvaises nuits.
Je vais au sport trois soirs par semaine et je fais 2 à 4 autres activités sportives le weekend,  souvent enchaînées (natation et course à pied ou vélo et course a pied).

Ça marche à peu près. Je tiens. Je me sens "bien", stable,  solide.

J'essaye de peindre sur toile. J'essaye de me lâcher, de laisser faire l'instinct.  Si c'est moche,  je  sèche au sèche cheveux et je retouche par dessus. Je peins au couteau.

J'apprends à économiser ce qu'il me reste je crois.
Ce qu'il me reste de temps, de force, d'envie.