jeudi 29 janvier 2015

Petites annonces

"Certes, l'arbre à bientôt 51 ans, mais sa sève est encore jeune".
Non, le "tronc" et la "sève", c'est pas une bonne idée.

"Si tu aimes te lever tôt pour aller regarder l'homme avec qui tu es faire du sport, si tu aimes l'écouter gratter sa guitare, si tu aimes le voir dessiner, alors ne cherche plus, tu as trouvé, je suis celui qu'il te faut". C'est ça, et  puis pourquoi pas lui demander de m'apporter mes pantoufles aussi ?

"Contempler la mer, la montagne, se promener main dans la main, le coeur en paix, vibrer à l'unisson...", stop ! Une belle photo d'un coucher de soleil orangé sur une mer trop bleue et se sera parfait.

"Si tu es bien foutue, un peu folle parfois, tendre souvent, pas chiante..", non, il faut y mettre plus de forme, et puis éviter de parler du physique d'abord...

 "Si tu aimes les poils...."

"Je ne sens pas des pieds mais je ronfle : on ne peut pas tout avoir !"

Mouais.

Enfin voilà, je suis célibataire, c'est officiel...

mercredi 28 janvier 2015

Single

Je suis un grand procrastinateur. Un très grand procrastinateur...

Mais aujourd'hui j'ai avancé.

Une association va passer tous les jours de la semaine vers l'heure du repas, pour s'assurer que mon père va bien, qu'il ne va pas oublier de manger et pour faire un peu de ménage.
Il me faudra pendant ce temps trouver une maison de retraite. Cela va me donner un peu de répit.
C'est une question de sécurité.

Et puis mon amie et moi avons discuté. Calmement, comme des adultes, sans haine, sans animosité.. Le constat est commun, nous ne nous amusons pas. Plus d'étincelles, plus d'impatience, pas d'effort. Sans être malheureux, nous ne sommes pas heureux. L'autre ne nous apporte pas le réconfort qui nous manque.
Nous nous donnons un délai pour en rediscuter, pour la forme, mais nous allons nous séparer.

C'est mieux ainsi.

Mais j'avoue que le long célibat qui va suivre me fait peur.

Car il sera long. Rencontrer des gens n'est pas simple et mon milieu sportif est assez masculin.

La nouvelle jeune sportive et moi échangeons des sms toute la journée. Elle a un copain. Depuis juillet. Tout va bien dans leur relation. C'est très clairement annoncé Elle écrit de la sorte à trois personnes : Sa meilleure amie, son copain... et moi. Une jeune femme peut donc communiquer de façon - comment dire ? - assidue avec un homme plus âgé, sans arrière pensée.

Il n'y a pas d'âge pour apprendre...

lundi 26 janvier 2015

Produit frelaté

Tout d'abord, il me semblait inconvenant d'écrire à partir du 7 janvier ; Ces épanchements nombrilistiques sont tellement peu importants en comparaison de ce qui c'est passé.

Je ne développerai aucuns des nombreux sujets qui ont résulté des tueries. Je parle peu d'actualité ici, c'est un choix.
Comme beaucoup d'entre vous, j'ai été très perturbé pendant plusieurs jours. C'était comme si un monde venait de s'écrouler. J'ai toujours du mal à décrire ce que j'ai ressenti et pensé. J'en ai eu les larmes aux yeux plusieurs fois.
La mobilisation du dimanche qui a suivi, m'a ému aussi. J'ai trouvé ça beau. Dans la rue, voir côte à côte des gens qui n'auraient jamais pensé qu'ils partageaient quelque chose, réunis sans distinction d'aucune sorte, c'était magique. Une humanité pleine d'humanité (je me comprends).

Depuis, la médiocrité a repris la place qu'on lui laisse, le rêve est fini. Mais, on aura au moins vécu un "élan", un "espoir", une "lueur", un "truc de ouf"...

"Period" comme disent les anglophones.

****************

Bon sang, que la route que je suis me semble triste et sans intérêt.
J'évite de regarder les photos des enfants, elles me rappellent la seule époque agréable et riche de ma vie. Elles me rappellent aussi tout ce que j'ai laissé passer, disparaître, tout ce qui m'a échappé de leurs petites vies merveilleuses, inconscient prétentieux, soucieux d'une réussite que je n'ai finalement jamais atteinte.

Si je regarde ma vie, j'y vois moins de 20 ans que j'aurais dû savourer intensément.
Mon enfance n'était pas drôle. Elle a été rapidement triste.
De 8 ans à 21 ans, j'ai vu ma mère s'affaiblir, perdre son autonomie lentement, souffrir et souhaiter mourir.
Grande ainée est arrivée quand j'avais 24 ans, presque 25. Puis seconde aînée, puis le fils et enfin miss-ado.
Adorable petite troupe, tellement vive, tellement fatigante, tellement vivante.
Mais j'ai trainé mes angoisses et mes traumatismes pendant des années, certain de pouvoir tout gérer seul, alors que je gangrenais ma famille. Fuyant le bonheur, inconsciemment mais surement, aveuglé par ma quête de reconnaissance, coincé dans des principes idiots, j'ai miné ce qui aurait dû être un foyer heureux. Colérique, intransigeant, prétentieux (je me répète), j'ai tout gâché.
Au bout de 16-17 ans, usée par cette merde infâme que j'étais et que je suis encore parfois, contre tous ses principes, contre toute sa famille, elle est partie. Et bon sang qu'elle a eu raison.
Car je crois que je n'aurais jamais changé.
Et voilà 11 ans que je rame.

Non, vraiment, cette vie m'ennuie. J'ai beau me débattre de temps en temps, je crois que je n'arriverai jamais à me pardonner.

Et si je dois trouver une solution pour mon père, c'est pour sa sécurité surtout. Il n'est coupable de rien. Je lui en veux d'être un tel poids dans ma vie mais il n'y est pour rien.
Et ce n'est pas pour "expier mes fautes" que je le garde chez moi. C'est parce que je ne fais rien, parce que je ne décide rien. Je gesticule, je cours, mais finalement, je ne fais rien.

Je suis un illusionniste. Un charlatan aussi. J’embobine, je séduis et les emballages colorés sont vides

Mais j'ai 4 enfants. Je ne veux pas qu'ils aient de peine. Je les aime. Plus que tout.
Les aider, être là, les soulager. C'est mon seul devoir.



mercredi 7 janvier 2015

Charlie Hebdo

Charlie Hebdo.

Tout a déjà été dit. C'est ignoble.





lundi 5 janvier 2015

Time is NOT on my side



Et un jour, je n’eus plus que des enfants majeurs…

vendredi 2 janvier 2015

Optimisation

La société dans laquelle je travaille a déplacé son siège en Suisse pour réduire ses impôts. C'est parfaitement légal. Et je trouve ça parfaitement anormal et immoral.

La course aux bénéfices, quand ils ne servent qu'à augmenter les dividendes aux actionnaires, va nous engloutir. Les richesses ne sont partagées que par une infime proportion de l'humanité. Ce n'est pas la règle des 80/20 (80% des richesses sont détenues par 20% des gens) mais certainement la règle des 95/5...
Le chômage nous étrangle et justifie tout : L'arrogance des employeurs, l'exploitation des employés pour ne citer que les deux conséquences les plus évidentes.

Et que l'on me dise que j'ai tort.
C'est du "marche (bosse et tais-toi) ou crève (pars ou sois licencié)" dans beaucoup d'endroits.
On améliore la sécurité mais les conditions de travail se dégradent d'année en année.
Ah la sécurité au travail. Comme c'est beau. Les presque-accidents, les comités pour la détection des risques psycho-sociaux, j'en passe et des meilleurs. Quelle poudre aux yeux
Ce n'est pas la presse qui va t'écraser, c'est l'ambiance. La course aux résultats. On ne désigne pas ceux qui n'atteignent pas leurs objectifs, on met en avant ceux l'ont fait.
C'est comme pour désigner un volontaire. Ce n'est pas lui qui fait un pas en avant, ce sont tous les autres qui font un pas en arrière.
C'est sournois, c'est malhonnête. Les carriéristes sont légions. On nous parle d'éthique mais on trouve des prétextes bidon pour virer les gens.
Non, ce n'est pas du progrès social. C'est une jungle.

Et la jungle quand on vieillit, on n'aime plus, à supposer que l'on ait aimé un jour.
On n'aime pas parce que l'on voit que ça nous mène dans le mur.

Moi, un système où la majorité ne travaille qu'à enrichir une minorité, ça ne me plat pas.
Un système où les étudiants rament de stages en CDD et peinent à se loger, ça ne me plait pas (un exemple parmi tant d'autres. J'aurais pu citer les "travailleurs" dont le salaire ne permet pas de vivre décemment).
Un système où les gens ferment leur gueules pour ne pas perdre leur emploi, ça ne plait pas.
Un système où les gens voient le dé tricotages  des acquis sociaux comme un progrès, ça ne me plait pas.
Et régulièrement, nous votons, de façon bien démocratique, pour que ce système continue, jusqu'à ce qu'il explose. Jusqu'à ce qu'il nous explose au visage. Car les perdants sont toujours les mêmes.




Mais j'irai travailler lundi, j'apporterai des chocolats pour la nouvelle année et j'y retournerai mardi et les autres jours de la semaine, juste qu'à ce qu'on me vire.


"Tu la voyais pas comme ça ta vie" mais tu n'as rien fait pour qu'elle soit différente !
 

Tout ne sert à rien

C'est parfois l'impression que l'on a : "Tout ne sert à rien". Il faudrait nuancer. "Tout" quoi ? "Tout" le monde ?
L'impression d'inutilité et de manque d'intérêt de ce que l'on fait. C'est ça que je veux dire.
Ce n'est donc pas "tout" ni "tout le monde".
Et puis je suis utile à certains. A mes enfants, à mon père par exemple.
Suis-je utile à autre chose ? Je ne suis indispensable à rien ni personne. C'est une évidence car même si ceux que j'ai cité - et d'autres je l'espère - souffriraient de ma disparition, la vie, leur vie continuerait.
Il faudrait plutôt que je dise "ce que je fais ne me sert à rien". Mais c'est encore faux. Très simplement, je respire et cela m'est utile à vivre. C'est juste pour démontrer que cette phrase est fausse.
Alors pourquoi pas "ce que je fais ne m'intéresse pas". C'est déjà mieux.
Pour être tout à fait exact, il faudrait que je dise "la plupart des choses que je fais ne m'intéresse pas".
Et je pourrais discuter si "la plupart" ou "la majorité" devrait être employé.

Tout ça pour dire que, globalement, je m'emmerde souvent.

jeudi 1 janvier 2015

2014, pour finir



Mon père
Il faut qu’il comprenne qu’il n’y a pas que la crotte qui porte bonheur…
Vers 16h, il a demandé au fils (le mien) s’il avait un médicament pour le mal au ventre. Mon fils a dit qu’il allait aller me chercher. En retournant dans sa chambre, il a à nouveau glissé et s’est retrouvé à moitié assis sur le sol contre son lit. Le fils (toujours le mien) m’a appelé. Mon père s’est hissé pratiquement seul sur son lit – je lui ai demandé de ne pas faire le poids mort après avoir vérifié qu’il ne s’était pas fait mal - et s’est plein de maux de ventre. Constipation ai-je compris. Je lui ai donné un médicament pour la douleur – une chute est toujours douloureuse à 86 ans – et fait boire une tisane du genre, comment dire, pas « pisse-mémé », plutôt « désiphonage ». Je lui ai dit de rester tranquillement sur son lit en attendant que je revienne. Après avoir déposé le fils (dois-je préciser ?) chez sa mère, je suis rentré à la maison. J’ai grimpé l’escalier sans prendre le temps d’enlever mon manteau et je suis arrivé à l’étage. L’odeur qui y régnait m’a fait dire « il n’est pas complètement bouché, c’est rassurant ». J’ai pensé à ce que l’on appelle flatulences malodorantes.
Quand il m’a vu, il m’a dit « ça va mieux ». Je n’ai pas eu le temps de me satisfaire de cette réponse. J’ai d’abord noté qu’il s’était changé – et donc qu’il s’était levé. Puis, dans un regard circulaire,  j’ai vu le slip souillé sur le sol, le pantalon taché accroché à la poignée de la fenêtre et la chemise maculé sur la commode…
J’ai compris pourquoi il allait mieux. J’ai un peu plus que râlé. J’ai demandé s’il trouvait normal de de se « ch…  dessus » quand on est adulte, que ce n’était pas à moi de m’occuper de cela. Et puis j’ai mis mes gants en caoutchouc, pris un sac poubelle et jeté le slip, le t-shirt et la chemise. Je me suis calmé, je lui ai demandé de descendre à la douche et je l’ai aidé à se laver. J’ai apporté des vêtements propres. J’ai éprouvé  peine et pitié. Un être faible, diminué, pas responsable de sa condition, c’est ce qu’il est devenu. Une personne qui perd son identité et sa dignité, petit à petit, sournoisement.
J’ai aussi acquis la conviction que la maison de retraite était la meilleure solution et qu’en attendant, il faudrait l’aide d’une association.

Mon amie
Je commençais à envisager une séparation et puis… nous nous sommes vus. Pas très longtemps, deux jours et deux nuits. Mais c’était agréable. Alors j’ai changé d’avis. Je ne trouve finalement aucune urgence à ce que nous nous quittions.
Il est acquis que je ne la changerai pas. Il est aussi acquis que je souffrirai à nouveau bientôt de son caractères « réservé ».

J’ai sans doute peur de l’inconnu mais je ne peux surtout pas m’empêcher de la trouver belle. La plastique est trop importante pour moi. Je le sais mais qu’y faire ? J’ai bien tenté par le passé de m’attacher à des qualités plus intellectuelles ou spirituelles mais la quasi absence d’attirance physique ne me permet pas d’éprouver le minimum d’excitation sexuelle nécessaires à une relation de couple épanouie (ou épanoui, ça revient à peu près au même).
Non pas que la ravissante idiote soit mon style, non, loin de là, mais le pur esprit ne me conviendrait pas.
Par chance, j’ai des goûts esthétiques qui me font trouver belles les femmes qui possèdent plus de charme que de beauté pure. La bimbo aux mensurations parfaites ne m’intéresse pas. En revanche un nez « trop grand », un visage « trop émacié », un corps « trop plat » ne sont jamais détachés du reste des caractéristiques physiques de la personne et c’est bien le charme global qui opère et me séduit. « Le charme » tout simplement. Mes explications et exemples sont assez inutiles : une femme charmante est belle.
Mon amie n’a pas une poitrine de top model, elle a un nez qui n’est pas fin, elle un côté masculin mais elle m’est belle. Et ses grands yeux maquillés me font littéralement fondre.

Cette jolie brune qui porte merveilleusement bien ça quarantaine passée me tient. Pas par ses mots ou ses attentions, non, par son charme. C’est une sorte d’envoutement. Ce n’est pas vraiment rationnel quand on y pense. Sans doute ce que l’on appelle les mystères de l’amour…

Je pourrais tout aussi m’interroger sur ce qu’elle me trouve…

Une jeune sportive
Et voilà que je m’entraine à nouveau avec une jeune sportive, célibataire. On se donne rendez-vous pour des entrainements communs de natation, course à pied et « run and bike » tout dernièrement (un vtt pour deux). C’est la fille d’une camarade du club de triathlon. Sa mère et moi avons à peu près le même âge et par conséquent… elle a celui d’être ma fille… Elle a 29 ans.
Quand je lui propose une sortie, je le fais directement : « je vais courir à telle heure, tel endroit, ça te tente ? ». Quand elle me propose une sortie c’est généralement de façon un peu indirecte : « je vais aller courir à telle heure, tel endroit ».  Ou bien ‘j’irai nager vendredi à 12h00’. Elle prend donc soin de ne pas m’inviter directement à la rejoindre.
C’est une jeune femme blonde, avec un passé de gymnaste ou équivalent, qui a toujours couru. Selon l’expression consacrée, elle est « bien foutue ».
« You’re a lady, I’m a man » (et le reste de la chanson n’a pas lieu d’être citée) et c’est lorsque que nous avons croisé un membre du club un dimanche matin à la sortie de la piscine – il partait, nous arrivions – et que j’ai lu son étonnement sur son visage en nous voyons ensemble (les gens font des raccourcis dans la vie : nous arrivons ensemble un dimanche matin, hors créneau d’entrainement du club, c’est une femme a qui l’on ne connait pas de copain, je suis un homme, nous avons donc une « relation ») que je me suis demandé ce que pouvait être une relation entre deux personnes de 21 ans d’écart.
Oh, cela n’a rien d’extraordinaire. Mais j’essayais d’imaginer deux personnes à des stades très différents de leur vie – au-delà de l’âge, j’ai 4 enfants presque tous adultes, elle n’en a pas, j’ai vécu deux longues histoires avec d’autres femmes, elle certainement pas plus d’une et certainement pas aussi longue – partageant une relation amoureuse. Nos attentes ne pourraient pas être les mêmes : Je n’ai pas le désir de construire une nouvelle famille. Nos amis auraient eux aussi une génération d’écart : J’aurais aussi l’âge d’être le père de ses camarades. Et le regard des autres, leurs commentaires : « Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire, elle au printemps lui en hiver ? ».

Je crois que le regard des autres serait dur à affronter. L’image du « vieux dégueu » dure à supporter.

Mais j’imaginais aussi le plaisir de partager des activités, des passions, de partir en week-end pour courir la même épreuve.

J’ai dit à mon amie que je m’entrainais avec la fille d’une triathlète. Elle m’a demandé son âge. Elle a répondu : « ah, mais ce n’est pas une gamine… ». Non, ce n’est pas une gamine. C’est une femme. Et je suis un homme. Mais nos terrains de rencontre ne sont pas des chambres… Ma Dame,  je suis content que tu aies pu considérer qu’il y avait un risque, car je l’ai senti dans ta réflexion. Cela veut dire que tu me penses capable de séduire d’autres femmes… Reste à savoir si tu es consciente que dans un couple, les deux doivent s’attacher à entretenir l’intérêt que l’autre leur porte…

En attendant, nous irons bientôt nager puis courir.

Mais tout ça, c'est pour 2015...