vendredi 5 août 2011

Echo

C’est tout de même une drôle d’impression de solitude. J’ai hâte de rentrer. Cela ne changera pas grand-chose mais je pourrai travestir mon ennui avec des sorties.

Cette impression de solitude est obsédante. Je voudrais des messages, des signes à donner et recevoir, de l’affection à échanger sous forme électronique quand la distance est trop grande. Je voudrais parler de « nous deux » avec l’autre. Cette grisaille n’arrange rien.

Déjà une semaine de vacances écoulée. Je devrais être heureux, content de partager des moments avec mes enfants, de ne pas avoir à aller au bureau, de pouvoir laisser les messages s’accumuler sur ma messagerie pro sans y répondre. Cet un exercice à priori trop difficile. Cette sensation de vide est réellement obsédante.

Pourtant, je n’ai pas l’intention de quitter ma-dame. Je souffre de son manque d’expansion. Comment peut-on ne pas vouloir changer une situation qui vous fait souffrir ? Cela dépasse mon côté rationnel. Alors je me pose des questions, toujours les mêmes. Par exemple,  est-ce l’amour ou la peur de me retrouver vraiment seul qui me fait accepter la situation ?

Je crois que c’est assez compliqué car une personne est aussi liée à un environnement. Il y a des personnes, des lieux  qui font partie de ce que l’on partage avec elle. Généralement, lors d’une rupture, on perd la personne et un pan plus ou moins important de notre vie. On perd des amis, sa famille, les lieux auxquels elle est associée.

Je n’ai pas la réponse. Je vois juste le temps qui passe, la fin des vacances, de ce moment que j’imaginais être un répit, arriver et je réalise qu’il me faut du bruit et des activités comme des écrans de fumée pour ne pas sentir cet isolement.

5 commentaires:

  1. Amour.
    Avec ce mot, on explique tout, on pardonne tout, on valide tout parce que l’on ne cherche jamais à savoir ce qu’il contient. C’est le mot de passe qui permet d’ouvrir les cœurs, les sexes, les sacristies et les communautés humaines. ...

    C’est un mot qui ment à longueur de journée et ce mensonge est accepté, la larme à l’œil, sans discussion, par tous les hommes. ....Ce que l’on appelle « amour » naît du réenforcement de l’action gratifiante autorisée par un autre être situé dans notre espace opérationnel et le mal d’amour résulte du fait que cet être peut refuser d’être notre objet gratifiant ou devenir celui d’un autre, se soustrayant ainsi plus ou moins complètement notre action. Ce refus ou ce partage blesse l’image idéale que l’on se fait de soi, blesse notre narcissisme et initie soit la dépression, soit l’agressivité, soit le dénigrement de l’être aimé.''

    H. Laborit

    Je crois que vous êtes déjà seul.

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  2. Sophie : Dur constat... Et je ne suis pas d'accord avec la fin (même si Henri Laborit est bien plus intelligent que moi), enfin pas complètement. La souffrance peut s'installer assez longuement sans se transformer en dépression, agressivité ou dénigrement. Et puis, il y a le simple oubli qui n'est pas un dénigrement à mon sens. Sans compter que l'on peut tomber amoureux de qqn d'autre, ce qui efface (au moins un peu) l'objet de souffrance.
    En fait, c'est une analyse curieuse. Je ne peux pas développer ici, mais je pense que l'on peut facilement ne pas être d'accord et trouver que cela est trop froid et semble plein d'aigreur. Mais c'est très intéressant (évidemment...). Merci pour ce commentaire !
    lpqr

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  3. Je ne vous connais pas et je n'ai pas la prétention de juger de vos choix.

    Vous savez certainement ou vous vous en allez.

    Mais je trouvais triste la paranthèse ECHO que vous avez raconter dernièrement.

    Je ne vois pas toutes les autres ou vous être certainement heureux :)

    Sophie

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  4. Sophie : Je n'ai pas pensé que vous me jugiez. J'ai trouvé cette analyse de H. Laborit très intéressante. Forcément elle ne me plait pas... Evidemment. La parenthèse est triste, ce n'est pas une impression. Est-ce que je sais où je vais ? Pas si sûr. Je change des choses dans ma vie, ce qui prouve que je ne suis pas parfaitement heureux. Le bonheur... Je ne suis pas malheureux, je ne crois pas. Est-ce que ne pas être malheureux fait que l'on est heureux ? Non plus... Je suis, c'est déjà ça. Enfin je crois que je suis !
    lpqr

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