samedi 5 juillet 2014

Est-ce que tu me trouves beau ?



Oh, un blog à l’abandon.

Le quotidien mérite d’avoir un minimum d’intérêt pour être raconté.
C’est amusant, à force d’utiliser la messagerie et ma tablette et par conséquent leur satané correcteur d’orthographe, j’ai tapé la deuxième phrase de ce texte sans mettre d’accent…
Mais le correcteur de Word n’est pas aussi perfectionné.

Rien à raconter ? Ce serait un mensonge. Aussi banal et sans relief que nos vies soient – la vôtre ne l’est peut-être pas – il y a toujours quelque chose à raconter.
La façon dont la tartine est tombée, le lacet qui s’est cassé, l’assiette que l’on a ébréchée,  le steak qui a trop cuit dans la poêle, plein de choses qui font que la journée ne se déroule pas exactement comme on l’avait prévue.

Depuis combien de temps n’ai-je pas écrit ? Au moins depuis aussi longtemps que je n’ai pas lu d’autres blogs.
Serai-je en train de m’écarter du virtuel ? Non. Je ne prends plus le temps d’écrire. Je pensais que la tablette me permettrait d’écrire plus facilement. Mais non, le clavier tactile est peu pratique.

Il faut changer la pile du pacemaker. Il reste un mois d’autonomie.  Il n’est pas dépendant.  Mais ne pas la changer serait lui faire prendre un risque. Le cardiologue m’a demandé s’il fallait le faire. Il posait la question à cause de l’état de démence de type Alzheimer dont mon père souffre. Démence de type Alzheimer…
Il est heureux. Il peut vivre encore, profiter de petites joies.

Evidemment, s’il « partait maintenant », il partirait dignement. Ce qui l’attend à plus long terme, c’est soit une démence profonde, soit une aggravation de son lymphome. Ce serait bien moins digne. Légume et corps amaigri couché sous perfusion.
Sordide ? Scandaleux d’avoir des pensées pareilles ? Il n’y a qu’en politique que tout est beau.
Hypocrisie, démagogie, érigées en système.
La question méritait sans doute d’être posée et la réponse était facile à donner : on change la pile, évidemment.
Comment pourrais-je « condamner » mon père maintenant  pour le protéger de son état à venir ?
Impossible.

Mes chers enfants. Mes adultes, ou presque. Quel souffrance d’être arrivé à cette étape de ma vie où je vais vivre sans eux à mes côtés. Quel réconfort aussi de les voir devenir plus indépendants, plus confiants, plus curieux du monde extérieur.

Mon amie est une belle femme. Elle porte merveilleusement bien sa quarantaine passée de 3 ans dans quelques jours. Nous nous voyons 2 fois par mois… Je ne cherche pas une autre femme, je ne cherche même pas à la tromper. Bien sûr, je continue à regarder les formes qui passent, ici où là, plus ou moins loin, plus ou moins près.
Et je désire toujours plaire. Plaire aux autres et me plaire. J’ai perdu 2 kg pour effacer ces poignées d’amour que je n’apprécie pas. Je fais 8 mm d’abdos le matin, je ne mange plus de gâteaux, plus de chocolat, plus de bonbons. Privations dans un sens mais je me sens mieux. Futile, ridicule à 50 ans de vouloir plaire, je l’assume. Ne pas avoir honte de son corps, surtout quand on porte un maillot de triathlon. Et deux kg de moins, ça se sent. Je ne cours pas ou ne monte pas les côtes en vélo vraiment plus vite mais je sens une différence.

Sans doute encore une façon de me prouver que je peux encore changer les choses. Qu’il n’est pas trop tard.
Et plaire… Plaire aux femmes. J’aime tellement les femmes. J’aime quand elles se montrent comme elles sont vraiment. Quand elles vous font l’honneur de se dévoiler, de se mettre à nu (au sens figuré bien que je ne craigne pas non plus quand c’est au sens propre, je suis vieillissant mais toujours aussi adepte).
Et voir que je les intéresse moins est une autre souffrance.

L’avenir… Il ne m’attire décidemment pas.

Je passe tellement de temps à m’entrainer que je ne dessine plus, ne fais plus de musique, n’écrit plus. Mais c’est un choix. Et tout ça pour arriver juste à me maintenir à mo niveau actuel. Ma marge de progression est pratiquement inexistante. 9 à 10h de sport par semaine,  ça semble beaucoup mais c’est peu. Surtout quand on a choisi une discipline très exigeante.

Une course abandonnée – je me suis trompé de parcours en natation … - une autre ou je finis exactement au milieu de ma catégorie – ce qui n’est pas mal pour moi – une demain que je crains car je me suis coincé le dos jeudi après un déménagement et que la douleur est encore présente, puis une plus longue dans une semaine et encore beaucoup d’autres j’espère.

Des vacances qui se profilent et même si je ne pars pas, je sais que je vais les apprécier.

Les jours qui se suivent. Le temps qui passe. La vie qui passe.

J’entends les oiseaux. C’est apaisant. Cette nuit j’écouterai les grillons. Leur crissement a un parfum de vacances pour moi.

Parfois dans la journée, le dimanche, quand je m’allonge sur mon lit, j’essaie d’imaginer les cris des enfants au bord de la mer. L’intensité qui varie en fonction du sens du vent. Le bruit des cigales, l’odeur des pins.

L’imagination, une bouffée d’oxygène.

9 commentaires:

  1. Intelligent, intéressant, élégant, séduisant...ah oui, beau, ça marche aussi :-). Bon courage pour la course de demain et les suivantes...et pour le reste de ta vie. Prends soin de toi et de ceux que tu aimes.

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    1. Karin : Merci. Mais comment juger tout ça d'après quelques articles ? :) Repasse avant la fin du reste de ma vie. Toi aussi, prends soin de toi.

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  2. De souvenirs, il y a à peine quelques années tu l'étais encore...
    Ben quoi? XD

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    1. Kaki : ça c'est gentil :) Merci ! (en espérant que les années qui sont passées aient été clémentes...)

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  3. Mais tu donnes dans la jeunette dis-donc... 43 ans la Dame ;-) un Joyeux Anniversaire à elle !
    Et une bise à ton Papou en passant...
    Tu reviens dans 1 mois ou 2 ? :-))

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    1. Man : Ce sera fait. Et je suis repassé plus tôt que prévu. J'espère que ce n'est pas grave ;)

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    2. Pour la bise, il serait tellement content si c'était toi qui venait lui faire. L'homme apprécie toujours autant les femmes, surtout plus jeunes que lui :)

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  4. Etonnant ! Mis à part le fait que je suis heureux en couple depuis 30 ans, j'aurais pu écrire les mêmes mots, votre talent de poète en moins. Tad

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  5. 50 ans , c'est le bel age ! L'expérience est là et une très longue partie du chemin reste encore à accomplir. L'on est (enfin !!) débarrassé des inquiétudes de la jeunesse et l'on se concentre sur l'essentiel : ce que l'on aime et c'est ce que vous faites ! je dis çà, j'en ai dix de moins que vous mais , déjà , je ressens comme vous que les années passent , que j'ai , tout comme vous, toujours envie de séduire les femmes (sans tomber dans le narcissisme de mes vingt piges) . Un billet qui me "parle" et lorsque vous évoquez votre père malade, je repense à ma mère qui est partie il y a un peu plus d'un an . la douleur, le chagrin puis une incroyable force qui me pousse à avancer dans la vie et à faire ce que j'aime en me foutant des futilités qui m'ont longtemps bouffé l'existence. Merci pour cet écrit.

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