lundi 10 novembre 2014

au loin, la fin



Moi ça m’angoisse.

C’est d’une tristesse infinie de vieillir.

Se voir se flétrir comme un fruit trop mûr.

Aucune méthode de conservation n’arrête le phénomène. On se rabougrit. On se fripe, on se ramollit.

Les jeunes n’aiment pas les vieux parce qu’ils leur rappellent ce qui se trouve au bout de la route. Le corps et la tête qui deviennent frileux. Pâle reflet de notre existence éphémère, future poussière.

Cruel. Revers de la médaille. Avec la conscience nous avons appris la mort.

Mais ça devrait nous rendre modeste de savoir que nous sommes chacun une quantité négligeable et périssable. Pourtant…

50 ans passés à faire quoi ? Encore plein de rêves dans la tête qui n’auront jamais été autre chose que des rêves et qui finiront par s’effacer et disparaitront complètement avec moi.

J’y pense chaque jour un peu plus. J’ai peur je crois. Voir venir cette fin, en découvrir les marques, ne plus pouvoir faire semblant d‘avoir le temps, c’est à peine supportable.

Comme je comprends ceux qui ont voulu échapper à cette lente agonie. Je n’aurai pas le courage. Je trouve des excuses, les enfants, mon père, mon amie. Et quoi ?

Et puis tout ce gâchis. Arrogance, suffisance, inconscience aussi.
Et rien n’est plus à refaire, c’est fini. On ne peut pas revenir, même plus vieux, pour faire différemment : ce qu’on a manqué, ce qu’on a abimé, cassé, négligé est définitivement passé.
Car tout ce qui nous entoure est dans la même spirale, la même course infernale.

Le temps que je n’ai pas passé avec mes enfants quand ils étaient petits ne peut pas être revécu. Maintenant n’est pas avant et mes absences quand ils avaient besoin de moi ne peuvent être corrigée par une présence actuelle.

Le temps perdu ne se rattrape jamais. C’est connu, su, mais assimilé trop tard.

4 commentaires:

  1. Point trop d'accord mais tu l'écris bien :-)
    Et si tu te contentais d'admirer ta vie et l'homme que tu es devenu ?
    Et si tu t'accordais toute cette valeur méritée ?
    Et si tu profitais de tout le temps qu'il te reste pour faire ce que tu fais de mieux : t'occuper des tiens comme tu le fais depuis des années !!!
    Et que fais-tu de ces gens invalides mais pourtant très jeunes qui accomplissent de si belles choses avec des corps amoindris non par le temps mais par la maladie ?
    Et pourquoi ta journée de demain ou d'après demain ne pourrait-elle pas devenir l'un des jours les plus accomplis de ton existence ?
    Qui sait ?
    Tu n'as pas fini !
    Tu n'es pas mort !
    Et tu es en excellente forme !

    Pourquoi veux-tu toujours atteindre l'impossible quand le possible suffirait ?
    Pourquoi ne vis-tu qu'hier et demain ?
    Hier c'est dépassé et demain c'est dans les boules de cristal !
    Non ?
    Gros bisous !

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    1. Pourquoi ? Pourquoi ? Et bien, parce que... je n'aime pas ce goût amer que j'ai dans la bouche.

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  2. Puis-je ? non ça c'était le terme de politesse en fait je ne sais vraiment comment en naviguant je suis tombée ici. Oui c'est vraiment bien écrit, mais bon sang, c'est faux ! Seule nous rabougrit la maladie... 50 ans ce n'est pas vieux, encore moins pour un homme. Le mien aurait 60 si un vieil homme n'aurait pas balancé sa voiture dans un ravin il y a trois ans. Et Dieu qu'il était parfait dans son corps de terrien, à faire pâlir les jeunes coqs... Le libre arbitre nous l'avons tous, il faut alors faire le nécessaire pour ne pas regretter dans dix ans ce que l'on à fait ou pas fait dix ans avant...

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