samedi 15 mars 2014

place réservée

Pourquoi cela me hérisse-t-il tellement le poil ? Toutes ces petites choses m'insupportent. Il faudrait ne pas y prêter attention puisqu'elles n'entraînent pas d'autres réactions de ma part qu'un agacement profond mais parfaitement stérile.

Dire quelque chose ? Faire quelque chose ? Oui sans doute. Il faudrait oser l'affrontement, s'exposer, peut être se mettre en danger. Mais non. Rien qu'une espèce de lâcheté, rien, comme les autres, témoins et simples spectateurs.

Je me suis souvent demandé comment je réagirais si j'étais témoin d'une agression comise par plus fort et où plus nombreux que moi. Comme quand une femme se fait agresser dans un wagon plein. Oserais je risquer le passage à tabac ou pire ? Car le dialogue n'aurait aucune chance de s'établir avec ces nouveaux barbares, ultra violents, ne croyant en rien d'autres que le jugement de leurs semblables. Quand je dis barbares, je ne pense à une aucune origine éthnique, à aucun flux migratoire - il est sans doute utile de le préciser - évidemment, je pense à la cruauté et à la sauvagerie des actes.

Il y a ceux la et il y a ceux couverts de crasse. Crasse intellectuelle, crasse morale. Petits agissements inciviques,  irrespectueux des autres et de l'environnement. Comme jeter les papiers par terre, ne pas mettre son clignotant, doubler dans une file d'attente,  cracher, se garer sur deux places ou sur une place pour handicapé .
C'est ça, se garer sur une place pour handicapé avec une grosse BMW, les cheveux gominés et une paire de Rayban sur une tronche de gros con suffisant. Une belle paire de gros cons d'ailleurs.

Alors je n'ai rien dit, rien fait. Je suis monté dans ma voiture et je suis parti.
Ensuite, j'ai pensé à mes enfants. Tous seront là demain. on fêtera mes 600 mois. J'ai détendu mon visage, fais disparaître - juste atténué en fait - la barre que j'avais sur le front.

Non, pas aigri. Déçu de laisser faire. Déçu d'être lâche. Déçu de m'en remettre aux "autorités" pour gérer tous les débordements et par la même de renforcer une société qui surveille trop ses citoyens sous prétexte d'insécurité.  Car attendre que "les autorités" règlent tout, même les petites incivilités,  c'est provoquer leur démultiplication (plus de moyens, plus de puissance) et mettre en danger la liberté individuelle. Certes, le raccourci est rapide, mais il me semble juste.

Liberté d'expression, liberté d'opinion, liberté de mouvement c'est très bien, c'est à préserver. Liberté de nuire, c'est différent. La liberté, c'est l'affaire de tous.











3 commentaires:

  1. J'ai pris une paire de baffes un jour - j'étais plus jeune - en demandant à un type de se lever pour laisser sa place à une dame âgée dans le tramway... et je t'avoue bien qu'avec l'âge, j'ai tendance à passer mon chemin et les laisser es crétins nuire en toute liberté...

    A moins de ne voir vraiment rouge. En fait ça dépend de mon humeur... si on est Lundi et que le type (ou la nana) me chauffe vraiment, je suis encore capable de lui rentrer dans le lard à mon grand âge.

    Par exemple, dans une file d'attente... quand un loustic débarque et passe devant les 10 clampins bien braves qui respectent sagement l'ordre des arrivants... là je suis capable d'ouvrir mon bec assez facilement.

    Un jour je me prendrai une autre paire de baffes c'est clair...

    Bisous et Bon Lundi !

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    1. Dis- toi que bientôt c'est à nous qu'on proposera une place... tu pourras prendre ta revanche :P

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  2. "et je t'avoue bien qu'avec l'âge, j'ai tendance à passer mon chemin et laisser les crétins nuire en toute liberté..."

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