jeudi 1 janvier 2015

2014, pour finir



Mon père
Il faut qu’il comprenne qu’il n’y a pas que la crotte qui porte bonheur…
Vers 16h, il a demandé au fils (le mien) s’il avait un médicament pour le mal au ventre. Mon fils a dit qu’il allait aller me chercher. En retournant dans sa chambre, il a à nouveau glissé et s’est retrouvé à moitié assis sur le sol contre son lit. Le fils (toujours le mien) m’a appelé. Mon père s’est hissé pratiquement seul sur son lit – je lui ai demandé de ne pas faire le poids mort après avoir vérifié qu’il ne s’était pas fait mal - et s’est plein de maux de ventre. Constipation ai-je compris. Je lui ai donné un médicament pour la douleur – une chute est toujours douloureuse à 86 ans – et fait boire une tisane du genre, comment dire, pas « pisse-mémé », plutôt « désiphonage ». Je lui ai dit de rester tranquillement sur son lit en attendant que je revienne. Après avoir déposé le fils (dois-je préciser ?) chez sa mère, je suis rentré à la maison. J’ai grimpé l’escalier sans prendre le temps d’enlever mon manteau et je suis arrivé à l’étage. L’odeur qui y régnait m’a fait dire « il n’est pas complètement bouché, c’est rassurant ». J’ai pensé à ce que l’on appelle flatulences malodorantes.
Quand il m’a vu, il m’a dit « ça va mieux ». Je n’ai pas eu le temps de me satisfaire de cette réponse. J’ai d’abord noté qu’il s’était changé – et donc qu’il s’était levé. Puis, dans un regard circulaire,  j’ai vu le slip souillé sur le sol, le pantalon taché accroché à la poignée de la fenêtre et la chemise maculé sur la commode…
J’ai compris pourquoi il allait mieux. J’ai un peu plus que râlé. J’ai demandé s’il trouvait normal de de se « ch…  dessus » quand on est adulte, que ce n’était pas à moi de m’occuper de cela. Et puis j’ai mis mes gants en caoutchouc, pris un sac poubelle et jeté le slip, le t-shirt et la chemise. Je me suis calmé, je lui ai demandé de descendre à la douche et je l’ai aidé à se laver. J’ai apporté des vêtements propres. J’ai éprouvé  peine et pitié. Un être faible, diminué, pas responsable de sa condition, c’est ce qu’il est devenu. Une personne qui perd son identité et sa dignité, petit à petit, sournoisement.
J’ai aussi acquis la conviction que la maison de retraite était la meilleure solution et qu’en attendant, il faudrait l’aide d’une association.

Mon amie
Je commençais à envisager une séparation et puis… nous nous sommes vus. Pas très longtemps, deux jours et deux nuits. Mais c’était agréable. Alors j’ai changé d’avis. Je ne trouve finalement aucune urgence à ce que nous nous quittions.
Il est acquis que je ne la changerai pas. Il est aussi acquis que je souffrirai à nouveau bientôt de son caractères « réservé ».

J’ai sans doute peur de l’inconnu mais je ne peux surtout pas m’empêcher de la trouver belle. La plastique est trop importante pour moi. Je le sais mais qu’y faire ? J’ai bien tenté par le passé de m’attacher à des qualités plus intellectuelles ou spirituelles mais la quasi absence d’attirance physique ne me permet pas d’éprouver le minimum d’excitation sexuelle nécessaires à une relation de couple épanouie (ou épanoui, ça revient à peu près au même).
Non pas que la ravissante idiote soit mon style, non, loin de là, mais le pur esprit ne me conviendrait pas.
Par chance, j’ai des goûts esthétiques qui me font trouver belles les femmes qui possèdent plus de charme que de beauté pure. La bimbo aux mensurations parfaites ne m’intéresse pas. En revanche un nez « trop grand », un visage « trop émacié », un corps « trop plat » ne sont jamais détachés du reste des caractéristiques physiques de la personne et c’est bien le charme global qui opère et me séduit. « Le charme » tout simplement. Mes explications et exemples sont assez inutiles : une femme charmante est belle.
Mon amie n’a pas une poitrine de top model, elle a un nez qui n’est pas fin, elle un côté masculin mais elle m’est belle. Et ses grands yeux maquillés me font littéralement fondre.

Cette jolie brune qui porte merveilleusement bien ça quarantaine passée me tient. Pas par ses mots ou ses attentions, non, par son charme. C’est une sorte d’envoutement. Ce n’est pas vraiment rationnel quand on y pense. Sans doute ce que l’on appelle les mystères de l’amour…

Je pourrais tout aussi m’interroger sur ce qu’elle me trouve…

Une jeune sportive
Et voilà que je m’entraine à nouveau avec une jeune sportive, célibataire. On se donne rendez-vous pour des entrainements communs de natation, course à pied et « run and bike » tout dernièrement (un vtt pour deux). C’est la fille d’une camarade du club de triathlon. Sa mère et moi avons à peu près le même âge et par conséquent… elle a celui d’être ma fille… Elle a 29 ans.
Quand je lui propose une sortie, je le fais directement : « je vais courir à telle heure, tel endroit, ça te tente ? ». Quand elle me propose une sortie c’est généralement de façon un peu indirecte : « je vais aller courir à telle heure, tel endroit ».  Ou bien ‘j’irai nager vendredi à 12h00’. Elle prend donc soin de ne pas m’inviter directement à la rejoindre.
C’est une jeune femme blonde, avec un passé de gymnaste ou équivalent, qui a toujours couru. Selon l’expression consacrée, elle est « bien foutue ».
« You’re a lady, I’m a man » (et le reste de la chanson n’a pas lieu d’être citée) et c’est lorsque que nous avons croisé un membre du club un dimanche matin à la sortie de la piscine – il partait, nous arrivions – et que j’ai lu son étonnement sur son visage en nous voyons ensemble (les gens font des raccourcis dans la vie : nous arrivons ensemble un dimanche matin, hors créneau d’entrainement du club, c’est une femme a qui l’on ne connait pas de copain, je suis un homme, nous avons donc une « relation ») que je me suis demandé ce que pouvait être une relation entre deux personnes de 21 ans d’écart.
Oh, cela n’a rien d’extraordinaire. Mais j’essayais d’imaginer deux personnes à des stades très différents de leur vie – au-delà de l’âge, j’ai 4 enfants presque tous adultes, elle n’en a pas, j’ai vécu deux longues histoires avec d’autres femmes, elle certainement pas plus d’une et certainement pas aussi longue – partageant une relation amoureuse. Nos attentes ne pourraient pas être les mêmes : Je n’ai pas le désir de construire une nouvelle famille. Nos amis auraient eux aussi une génération d’écart : J’aurais aussi l’âge d’être le père de ses camarades. Et le regard des autres, leurs commentaires : « Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire, elle au printemps lui en hiver ? ».

Je crois que le regard des autres serait dur à affronter. L’image du « vieux dégueu » dure à supporter.

Mais j’imaginais aussi le plaisir de partager des activités, des passions, de partir en week-end pour courir la même épreuve.

J’ai dit à mon amie que je m’entrainais avec la fille d’une triathlète. Elle m’a demandé son âge. Elle a répondu : « ah, mais ce n’est pas une gamine… ». Non, ce n’est pas une gamine. C’est une femme. Et je suis un homme. Mais nos terrains de rencontre ne sont pas des chambres… Ma Dame,  je suis content que tu aies pu considérer qu’il y avait un risque, car je l’ai senti dans ta réflexion. Cela veut dire que tu me penses capable de séduire d’autres femmes… Reste à savoir si tu es consciente que dans un couple, les deux doivent s’attacher à entretenir l’intérêt que l’autre leur porte…

En attendant, nous irons bientôt nager puis courir.

Mais tout ça, c'est pour 2015...


5 commentaires:

  1. Voilà que tout rentre à peu près dans l'ordre... Je vous souhaite une merveilleuse année 2015 ;-)

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    1. Rien ne rentre dans l'ordre ou le quitte. Je dirais que tout continue comme avant. Et si je reste c'est que je le veux. Elle ne me fait pas de chantage, nous n'avons pas d'enfants ou de de biens communs. J'ai souvent dit à des amies qui se plaignaient de leur conjoint : "si tu restes, c'est que tu le veux". C'est finalement très simple... Mais ce n'est évidemment pas entièrement satisfaisant car je sais que la chute fait mal... ;) Je te souhaite aussi une merveilleuse année 2015.

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  2. Tu pourrais l'épouser et vivre de nouveau avec elle ! Et on viendrait à la noce !
    Ou pas.
    Bonne Année Tombeur :-)

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    1. Tombeur non. Agréable sous certains aspects, certainement. Et non, je ne vais pas l'épouser. Elle ne veut pas et moi non plus. J'y ai pensé il y a longtemps mais elle ne voulait pas. Vivre ensemble ? Pas tant qu"elle a ses filles et moi mes enfants même si ce n'est que de temps en temps. Bonne année Man (je n'ajoute rien ;) ).

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  3. Bonjour,

    Excusez moi de vous contacter par ce biais, je n'ai pas trouvé le moyen de vous envoyer un message privé.
    Je suis journaliste pour France 2 et prépare actuellement une émission sur les pères célibataires et les super papas qui font tout pour leurs enfants. J'aimerais entrer en contact avec vous afin de vous proposer d'apporter votre témoignage.
    N'hésitez pas à me contacter par mail à vmabille@reservoir-prod.fr

    Merci infiniment par avance.

    Bien à vous

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