dimanche 20 septembre 2009

De grands yeux

Ce n’est pas la première fois que je le dis. Et ce n’est pas non plus la première fois que je lui dis. Mais avec cette nouvelle coupe de cheveux, j’ai trouvé cela plus frappant encore. Et que dire de ses grands yeux que ce léger maquillage met admirablement en valeur ? Et de sa fine silhouette ? Non, réellement ma-Dame a ainsi un côté Audrey Hepburn à vous faire chavirer… j’en reste encore ému.

Qui l'eut cru ?

Aujourd’hui, à l’occasion d’un évènement religieux, Nous étions, mes enfants, ma-Dame, ses enfants, mon ex-femme, son mari, leur fille, ses filles, mes ex-beaux-frères, une ex-belle sœur, ses enfants, mes ex-beaux parents, tous assis à la même table (grande), dans une ambiance détendue, agréable, presque « familiale ».
Avant cela, la veille, sans occasion particulière, nous étions, ma-Dame, ses filles, mes quasi-beaux-parents, chez eux, à la même table (de taille moyenne), dans une ambiance détendue, agréable, presque « familiale ».

Comme la vie est surprenante…

mardi 15 septembre 2009

La dure condition de père...

Ô rage, Ô frustration, j’ai marché, acheté dans des magasins de bricolage, passé une partie de mes temps libres – le reste consistant à m’occuper de notre maison - à poncer, repeindre des meubles, coudre, garnir des coussins. J’ai rempli et vidé ma voiture jusqu’à ce que tout y rentre, j’ai fait des kilomètres le soir, après des heures d’une soporifique conférence téléphonique qui ne m’a laissée que l’envie de souffler avec un bon verre de vin que je n’ai pas pris car je devais conduire, passé une heure sous un évier pour brancher lave-vaisselle (récupéré) et machine à laver (récupérée). Et qu’ai-je obtenu ? A part une grande satisfaction personnelle ? Une ambiance détestable, une remarque désagréable quand il a fallu couper le courant pour le dernier branchement – pas voulu mourir, c’est tellement bon le bricolage, je veux pouvoir ruiner mon temps libre régulièrement avec ça… - une envie folle de fuir l’endroit en abandonnant les pizzas que nous avions apporté avec ma-Dame. Effectivement, à 22h00, nous sommes partis comme des voleurs, ma-Dame et moi, pour rejoindre notre «nid », en laissant mes filles et le copain dans l’appartement de la grande ville qu’ils occupent maintenant.

Je sais que mes deux grandes se supportent difficilement mais j’aurais aimé une trêve pendant que je m’occupais de leur intérieur. Et même, soyons fous, j’aurais espéré un peu plus de reconnaissance que le mini « merci » lancé de la porte, sur le palier. Mais j’en demande trop.

Et c’est avec les mains sales, mes outils dans le coffre et passablement énervé que j’ai conduit pour rentré, pour passer une mauvaise nuit dans une maison où 70% des pièces me rappellent que je peux oublier pour un bon moment où sont les instruments de musiques et les affaires de dessins.

Et finalement, nous avons fini ma journée, en passant, ma-Dame et moi, une toute petite soirée chez nous, en dégustant à 23h00, une délicieuse pizza qui sortait du frigo –pas du congélateur, l’honner est sauf - … et c’était bien « bon » !

mercredi 9 septembre 2009

Déplacement

Je ne comprends pas pourquoi le voyage est si long. C’est faux. Je dois nuancer. Le voyage est long car la solution choisie n’est pas la plus courte. Mais la plus courte est la plus chère et l’entreprise aime que nous réduisions les frais. Le temps perdu en transport, l’inefficacité au travail résultant de la trop grande fatigue et de l’inconfort ne sont pas pris en compte. C’est souvent le cas dans bien des domaines : on ne considère qu’une partie des choses, on « survole » et l’on ne saisit pas toutes les conséquences possibles d’une décision ou d’une situation. C’est par exemple le cas pour la politique de l’emploi dans notre pays. Il est évident que diminuer les effectifs des administrations et des sociétés majoritairement publics pour grossir ceux du chômage est un mauvais calcul. Mais l’indicateur suivant les économies budgétaires n’est pas associé à ceux indiquant ou reflétant les variations de taux de criminalité, taux de dépression, suicide ou d’évolution de la consommation d’antidépresseurs.

La solution économique pour un voyage est la plus risquée. Et je ne parle pas du risque lié à l’état des équipements de transport car l’actualité récente nous a montré que les compagnies les mieux côtés pouvaient, comme les compagnies poubelles, perdrent des avions en mer.
Non, la plus risquée car le moindre petit grain de sable met en « péril » le reste du voyage. Pour exemple, les économies amènent bien souvent à voyager sur plusieurs compagnies. Que l’un des avions arrive en retard et c’est l’étape suivante qui n’est plus assurée. La compagnie qui a en charge cette étape considère simplement que vous avez manqué votre vol et que sa responsabilité n’est pas engagée : elle n’a pas affrété l’avion retardataire. A vous de trouver une autre solution, à vos frais.
C’est ainsi que j’ai mis 24h pour rentrer de mon dernier déplacement, là où 12h auraient pu suffire.

dimanche 6 septembre 2009

Vacances-2

Oui, la fin d’une époque. Tout du moins au niveau familial. Il est évident que ces quatre là ne peuvent plus vivre ensemble. J’ai gouté là nos dernières vacances à cinq. Bercé d’illusions et refusant d’affronter la réalité, j’avais cru que nous pourrions passer une semaine calme entre nous, noyau presque complet de ce qui fut notre famille – au sens où l’on a longtemps conçu le terme comme étant un ensemble composé des parents et de leurs enfants communs – pendant de nombreuses années. Malheureusement, j’aurais du me souvenir qu’il est impossible de demander grâce ou patience à un troupeau fougueux. La vie est une suite d’images quand on regarde en arrière et celles que j’ai accumulées pendant cette semaine me sont précieuses. Mes enfants, mes joies et mes souffrances, même sous les cris, j’ai savouré votre présence.

Nous venions chercher le calme à la montagne. Le site de réservations de dernière minute précisait le confort mais pas l’emplacement précis. Je ne suis pas complètement dupe et je me doutais bien que ce sont des « emplacements » invendus de chaîne d’hôtellerie ou de résidences de vacances que l’on brade. Après des vacances « tout inclus » onéreuses, il était raisonnable de chercher une solution plus économique. Le risque inhérent à ce choix, en ne passant que par des cites très connus, était très acceptable.

Nous n’avons pas été déçu, ni par le logement, ni par le site. L’appartement donnait sur les pistes. Les restaurants – je ne me lasse jamais d’aller au restaurant, c’est un lieu neutre – se trouvaient à quelques mètres. La cuisine était fonctionnelle. Je pus y retrouver le plaisir de « cuisiner » pour les enfants. Faute de nous retrouver dans un chalet perdu, nous étions au moins face à la montagne, au départ des chemins, dans une résidence qui ne semblait pas plus qu'à moitié pleine.

Quand j’ai vu les premières casquettes portées visière sur le côté ou retournées sur la tête – je veux dire par là visières dans le cou mais je ne doute pas que la stupidité, c’est à dire la mode et le besoin d’appartenance à un groupe, conduira certainement à ce que les casquettes soient réellement portées à l’envers un jour – j’ai eu quelques craintes. Il n’y avait pas « beaucoup » de casquettes mais malheureusement elles sont souvent le signe, dans notre pays, de crasse intellectuelle et de violence.
Après tout, elles permettent d’identifier les hordes barbares, c’est bien pratique. Il faudrait d’ailleurs trouver des signes distinctifs à tous les parasites humains des hommes (la liste est longue de ceux qui sont une nuisance pour leur prochain…).

Les deux premières nuits furent calmes. La troisième, alors que nous commencions à nous endormir après une journée « au bon air », des hurlements de bête retentirent. Je ne sais pas les décrire. Des mots humains hurlés sur un air provocateur. Du balcon j'aperçus quelques personnes dont « La » bête la plus bruyante. C’était facile, elle portait un survêtement blanc – un signe – et une casquette de même couleur. Les paroles étaient difficilement compréhensibles, pourtant, rapidement, l’abruti se mit à répéter des insultes contre l’équipe de football de Marseille : une histoire d’enculés de l’OM je crois ou quelque chose de similaire. Un voisin lui demanda s’il allait bientôt fermer sa gueule, ce qui eu pour effet de l’exciter encore plus. Les autres animaux du groupe étaient sous le charme de ce mâle sans doute en rut. Ils crièrent, sifflèrent, firent quelques remarques au râleur et lui proposèrent d’aller se faire enculer. Je ne sais pas s’il était adepte mais il se tut. Les hurlements redoublèrent d’intensité, mais le crétin beuglant eut de la chance, car avant même de s’être cassé les cordes vocales, un groupe sortit de l’obscurité et apostropha le nuisible pour lui demander ce qu’il reprochait à l’OM. Les cris cessèrent. Une discussion commença. Le groupe du gueulard se trouva vite encadré par un groupe plus nombreux. Après quelques minutes, le groupe minoritaire et calmé fit retraite, la queue entre les jambes j’imagine, même si à la seule lueur des lampadaires et avec leur déguisement on ne pouvait l’assurer. A bonne distance du groupe d’obédience Oèmesque, les Péhessegéistes – je le compris par les bribes de phrases échappées lors de leur conversation – reprirent de courage et lâchèrent dans un dernier galop une bordée d’injures où il était encore questions d’enculés (surprenant de voir à quel point la sodomie fascine ces gens. Il y aurait une étude à mener sur ce sujet).
La nuit suivante, il fallut attendre 3h00 du matin pour profiter du calme de l’environnement. Mais nous nous étions faits à l’idée que nous étions trop exigeants dans notre désir d’avoir du calme le soir, à la montagne, au bord des pentes. Trop exigeants ou naïfs. Il était illusoire de croire que les vacanciers de la montagne aient plus de qualités que ceux de la plage. La majorité des vacanciers est composée de ceux qui représentent la majorité de la population. Et si 10% de la population relève de la médecine vétérinaire, il en est de même pour 10% des vacanciers. Peut-être la proportion est-elle plus faible. Peut-être est elle plus forte. Quoiqu’il en soit, au dessus de 2400 m, ce sont les piqures des taons qui nous ont gênées, pas les gueulards et comme à 1600 m, l’altitude du logement, il n’y avait pas de taons, je me dis qu’entre les deux, il doit y avoir une sorte de havre de paix. Voilà 800 m qu’il nous faudra explorer.

J’ai eu une amie – passablement cinglée du reste – qui s’efforçait de trouver le bon côté de toutes les misères qui pouvaient lui arriver (ce n’est pas en cela qu’elle était cinglée évidement). Je crois qu’elle aurait dit que se sentir isolé dans un milieu hostile, bête, violent était finalement une bonne chose. Ne va-t-on pas souvent chercher l’isolement en vacances ?

Et puis cela ne changera rien au fait que j’étais seul avec mes enfants.

samedi 5 septembre 2009

Vacances-1

Dimanche 23 août

Il me reste au moins le soleil. C’est surtout le ciel d’un bleu profond que je regarde. Ce matin, vers 8h00, sur ma moto, je voyais ce beau bleu soutenu, comme une promesse au bout de la route.
Pourtant, au bout de la route, il n’y avait que mon bureau. La nécessité de synchroniser des fichiers m’y conduisait mais certainement aussi le désir de me « remettre dans le bain ». Une façon d’enterrer les vacances. Comme j’aime les vacances, comme j’aime l’été. Les longues journées, mes enfants, le corps bronzé de ma-dame. Je pense que tout a été dit, écrit, chanté sur les vacances, mais cette parenthèse où l’on s’enfouit un peu en soi, où l’on écoute les pulsations de notre corps, où notre rythme se révèle lentement, jour après jour, reste un moment personnel magique. J’ai parfois l’impression de ne vivre que pour cela, pour ces moments magiques.

Combien d’images se sont inscrites pendant ces instants et m’accompagneront dans ma vie ?
Le passage devant la porte de la location avec au bout la plage vierge matutinale, ma lente course qui la longe, l’odeur des pins, la sueur qui me coule sur le front, puis la mer, la fraicheur de l’eau, mon souffle régulier pour faire durer le plaisir de cette lente progression, les yeux fixés sur le fond.

Le petit déjeuner, seul, avec le mauvais café, si agréable à boire, étudiant sans scrupule les autres habitants temporaires de l’endroit.

Les visites des vieilles pierres. La musique dans la voiture, la complicité avec mon fils, nos cris, nos échanges entre « mâles », avec nos expériences si différentes de la vie, du contact avec les femmes.

Les mouvements de mes ados, leur lente métamorphose.

Les repas au restaurant, la faune attablée, les accents, les bruits, les remarques.

La plage le soir, à l’heure ou les candidats au cancer de la peau la quitte.

Le retour en voiture, la nuit, épuisant, pour une courte étape à la maison. Le dur rappel des travaux restant encore à faire.

Le trajet en voiture vers la montagne avec mes quatre enfants, l’émerveillement de voir les cascades, la limite de la végétation, des restes de glaciers.

Notre seule vraie randonnée en montagne, notre progression difficile, 20 pas par 20 pas sur la pente raide. Ma peur d’avoir été trop confiant dans nos capacités physiques et mentales, la joie d’avoir franchi l’étape.

En haut, les taons et leurs douloureuses piqures, le sang, la déception de ne pas pouvoir « casser la croute » après l’effort et d’avoir du laisser la place à ces insectes voraces, mais toujours la joie d’avoir franchi l’étape.

Nos parties de Trivial Pursuit. Ma dernière victoire facile, ma chance indécente et inexpliquée à réussir à ce que le dé s’arrête sur le chiffre annoncé dans la majorité des cas après une pseudo « transmission de flux ».

Le sourire des ados sur leur luge d’été après les cris et l’exaspération générale du début de journée.

La fin des vacances, la route du retour à travers les cols, notre pique-nique sur le bord de la route, ultime étape de nos 3 semaines en forme de parenthèse, la fin d’une époque…

jeudi 3 septembre 2009

« …Ce fut après un été particulièrement meurtrier que le gouvernement prit conscience que les mentalités changeaient et qu’un bouleversement secouait cette vieille société française.
Evidemment, la prise de conscience était bien tardive et les forces de l’ordre furent d’abord dépassées par les évènements avant d’en devenir les malheureuses victimes.

Seul point positif, « l’égalité », pilier fondateur - tout comme la liberté et la fraternité étaient sensées l’être - fut réelle. Sur les 19 jeunes qui furent assassinés, si 15 étaient des habitants des « banlieues » comme on aime le dire – c'est-à-dire de citées sans âme – 8 parmi eux étaient issus d’une immigration récente généralement d’origine nord africaine et 7 étaient français depuis plus de 8 générations. C’est dire si l’égalité entre français de souche et issus de l’immigration était respectée. Les 4 « non-banlieusards » étaient de jeunes parisiens en vacances qui avaient pour fâcheuse habitude de circuler à vive allure à travers un village provençale où ils avaient une location saisonnière en rentrant de la plage.

Fait aussi nouveau, l’origine sociale des « assassins » était plus représentative de celle de la société qu’elle ne l’était habituellement dans ce genre d’affaire.
Les médias de gauche ne purent d’ailleurs écrire leur sempiternel article sur les anciens militaires qui « pétaient les plombs » une fois rendu à la vie civile. Même si 45% des justiciers justiciables avaient effectués leur service militaire, aucun n’avait choisi d’entrer dans l’armée - ou dans la Police.
Parmi les tueurs, il y avait trois cadres d’entreprise (un comptable, un responsable commercial, un technicien de bureau d'éudes), un responsable d’agence bancaire, deux enseignants (ce fut un rude coup pour ce milieu), cinq commerçants et cinq ouvriers.
Le meurtre des quatre parisiens s’avéra être parfaitement prémédité par un groupe d’habitants du village. Toutes les responsabilités ne sont pas parfaitement établies pour l’instant mais il semble bien que le boulanger et son épouse, un cadre de société d’assurance, deux retraités (un couple) de la SNCF et l’adjoint au maire (divers droite), agriculteur, participèrent à la réalisation du plan.

Il fut possible de dire que le phénomène touchait la société dans sa totalité, quelque fut l’origine sociale, la religion et les convictions politiques. L’égalité dans la violence suivit celle qui s’exprimait dans la bêtise. Le manque de respect des uns et des autres fut remplacé par le manque de respect pour la vie.

C’est à cette époque que nous décidâmes de moins sortir et de nous regrouper. ..»