dimanche 20 décembre 2009

Pas simple

Comme tout serait simple si je ne l’aimais pas…
Comme tout serait simple si elle ne m’aimait pas…
Mais ce n’est pas le cas. Alors comment faire pour supporter cette cohabitation, ce petit bout d’enfer ?
Nous réfléchissons…

Résolution

Résolution après la goutte d’eau.

La résolution : sortir de cette histoire.
La goutte d’eau : ma-dame qui ne veut pas que nous laissions notre chambre à mon père sous prétexte qu’elle y a ses affaires et que comme il se lève tard, c’est contraignant pour elle.
Elle a donc proposé que grande-majeure cède sa chambre. Et grande-majeure a refusé car elle estime que mon père devrait rester à l’étage et ne pas avoir à descendre les escaliers. Elle a bien compris que ma-dame ne voulait pas prêter la nôtre.

Et moi j’ai honte. Finalement mon fils et moi avons monté dans sa chambre le lit de nouvelle majeure – dont la chambre est toujours en travaux – pour son grand-père.

Mon fils dormira dans la chambre en chantier sur son matelas posé au sol et moi je dormirai dans la même pièce sur son matelas. Je ne foutrai pas les pieds dans notre chambre tant que mon père sera là.

Quand on pense qu’il y a deux chambres en haut, celle des filles de ma-dame, qu’elles ne sont pas là cette semanie mais que nous n’avons pas le droit d’y entrer et que mes enfants s’entassent en bas, je trouve la situation ridicule.

Ras le bol d’avoir les filles de ma-dame à l’étage et mes enfants en bas.
Ras le bol de cette histoire et la goutte d’eau fait que la résolution est là : on arrête ce cirque qui ne rime à rien.

On va laisser passer les fêtes et ensuite, on tire un trait.

samedi 12 décembre 2009

Evidence

Aujourd’hui

Vu un de mes chefs. Promotion. J’ai un domaine de responsabilité élargi : Tout sauf le continent Nord-Américain. Mais aussi 6 mois d’observation (en fait, nous sommes en observation permanente mais là je dois prouver que je suis l’homme de la situation). Plutôt une bonne nouvelle. En théorie, je peux m’installer où je veux. Ou je pourrais. Ou j’aurais pu…

Ce soir, soirée de fin d’année de la société. Repas dansant pour être plus précis. Et, sans exagérer, j’étais assis entre 2 des plus jolies femmes de l’entreprise.
Je voyais les gens rire, danser. J’ai fait ce que je pouvais. J’ai plaisanté. J’ai parlé.
Mais quand on m’a demandé si je voulais danser, j’ai répondu que je ne dansais pas au bureau. Je ne suis pas sûr que le sens ait été compris… (ben, on est pas au bureau ?! T’as raison, on est juste « avec » les gens du bureau).

Et puis avant le fromage, je suis parti. Je crois que mes deux voisines ont été vexées. Je l’ai vu à leurs traits. Non pas qu’elles étaient flattées d’être à côté de moi (ce sont elles les belles femmes, pas moi !), mais plutôt vexées par l’interprétation que l’on pouvait faire de mon départ (il s’en va car il s’ennuie). Je présenterai des excuses. C’est un pied de nez amusant que ce départ : « J’ai du bol d’être assis là ? C’est vrai ! Allez hop, je me barre ». Mais ce n’était pas le but. J’ai croisé un collègue qui m’a dit un truc du genre : « t’étais assis à côté de Valérie, elle est vraiment canon ». C’est vrai, il a raison, elle est « canon » Valérie. Tous les mâles bavent devant Valérie .

Seulement, en voyant tous ces gens, j’ai pensé à mes enfants que j’irai chercher demain. J’ai pensé à la maison. J’ai pensé à celle qui y habite avec moi. J’ai pensé à l’inutilité de cette soirée et à ce qui est important pour moi. Partir était une évidence…

jeudi 10 décembre 2009

Fuites, fuite.

Pas beaucoup de nouvelles car l’ambiance est assez terne, comme le temps.

Nous nous retrouvons dans le même bateau – la maison – sans plus être convaincus d’avoir fait le bon choix. La nostalgie de la période où nous étions seuls avec nos enfants nous envahit.
Le ciment, ce n’est plus l’amour, c’est la maison. La complexité d’une vente et d’une recherche d’un autre logement nous maintient au même endroit
Nous n’arrivons pas à nous faire aux enfants de l’autre, nous n’arrivons pas à nous faire à l’éducation des enfants de l’autre.

Les sujets de discorde se multiplient, le navire prend l’eau.

Certes, nous nous aimons. Mais nous ne nous aimons pas dans notre rôle de parents, chacun des siens. Il est impossible de faire abstraction de la relation que l’autre a avec ses enfants. Il est impossible de ne pas surveiller que nos propres enfants ne soient pas lésés par rapport à ceux de l’autre. Il est difficile d’être juste car on ne trouve pas l’autre juste. J’aime la femme, pas la mère, pas la belle-mère. Elle aime l’homme, pas le père, pas le beau-père.

Il resterait tant d’années à passer ainsi que la tâche semble impossible. Comment trouver la patience, le courage ?

Et que faire ? Prendre le large et fuir plus loin ? Et mes enfants ? Ils ne peuvent pas me suivre, enfin pas les plus jeunes.
Vendre ? Emprunter encore ? Je ne sais pas. Il faut que je décide.

lundi 30 novembre 2009

Trois

Ce soir nous avons testé une géométrie (notre communauté est à géométrie variable, variante) inconnue : mon ado(e) (plus vraiment préado la demoiselle), ma-dame et moi.
Sympa !
Dommage que je sois resté jusqu’à 20h40 au téléphone avec l’étranger. Ou plutôt non, tant mieux ! Les deux dames ont pu manger ensemble. J’aime quand ma-dame s’occupe de mes enfants ! C’est bon pour les liens !

jeudi 26 novembre 2009

Lune de miel...

Avant hier soir, à l’étranger avec des clients.

Repas avec le patron de la société, son adjointe (sa fille) et son directeur financier.

Tout se passe bien, nous parlons de choses et d’autres. Le directeur financier et la fille se lance dans une discussion sur leurs goûts cinématographiques : le financier n’aime pas les fictions – c’est sans doute aussi pour ça qu’il est financier... La fille adore et me demande si j’ai vu 2012. J’avoue que oui, j’y suis allé avec mon fils, je ne suis pas très intellectuel de ce côté (ou de ce côté là non plus…) et j’adore les effets spéciaux. Elle est enchantée de trouver un allier, le film n’est pas encore sorti ici, mais c’est pour bientôt, elle ira. Comme je ne suis pas fana de foot non plus – un des autres sujets évoqués – elle est contente. Elle me raconte qu’elle était en Thaïlande la semaine précédant le Tsunami, pour sa lune de miel. Parfait (si l’on peut dire). La fin du repas arrive, nous rejoignons la voiture et avant de monter, elle me demande devant tout le monde si je veux aller prendre un verre à l’hôtel. Là, une petite lumière rouge s’allume dans ma tête et commence à clignoter. Elle ne saisit pas complètement ce qu’elle me dit en anglais car si je traduits au plus juste c’est : « si vous voulez prendre un verre ou aller dans votre chambre, c’est comme vous voulez » (la lumière clignote un peu plus et une deuxième s’allume). Elle rajoute « eux doivent travailler mais on peut prendre un verre » (là, c’est une rampe de spots qui s’allume). Je me tourne vers les autres – qui semble ne rien entendre – j’essaye d’analyser, je me dis que le mieux c’est de dire non mais que je ne peux pas dire ça comme ça et je dis bêtement que « c’est comme vous voulez » à l’assemblée. Pas de réponse…
Nous roulons, abordons d’autres sujets et arrivons à mon hôtel.
La fille dit « ils vont retourner au bureau, on va prendre un verre » et la, le père déclare dans la langue locale que je ne comprends pas un truc qui doit ressembler à « non, non, non, il n’en est pas question » et sans doute quelques amabilités…
Je suis raccompagné par le directeur financier dans le hall pendant que le père et la fille continue à « discuter » dans la voiture.
Arrivé dans ma chambre, je me suis dit «putain quelle merde ! ». Je sais. Pas très poli mais c’est venu comme ça...
Plus revu la fille par la suite.
J‘en ai profité pour demander quelques résultats de foot lors des autres repas…

La prochaine fois qu’une femme me parle de sa lune de miel, j’éructe. Histoire d’être tranquille.

jeudi 22 octobre 2009

Tranches

Des bouts, des petits bouts, toujours des petits bouts... de message.

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Il y a des hauts et des bas.
Avec la fatigue (je travaille entre 12 et 14h par jour), je suis plus réceptif au « négatif ». Je le sais mais il faut des efforts colossaux pour arriver à « inverser » son état d’esprit et appréhender les choses différemment.
Par exemple, je ne supporte plus cette frénésie pour cette merde de série qui passe le soir à 20h10 sur la troisième chaîne. Hier soir, Ma-dame rentrait avec ses filles de leur activité sportive. Elles sont descendues de voiture dans la rue, avant que leur mère ne manœuvre pour rentrer dans la cour, pour pouvoir courir et se planter devant la télé.

Cette merde est une obsession. Nous mangeons avant et si ce n’est pas possible, tout à coup, Ma-Dame est d’accord pour que le repas soit pris devant la télé dans le salon. C’est ce qui c’est passé hier soir et a déclenché la mauvaise humeur de Ma-Dame. Je voulais qu’elle reconnaisse le fait suivant : tu me dis que je peux manger devant la télé avec mes enfants pendant que tu vas chercher les tiens car les tiens mangeront devant la merde (je n’ai pas dit ça…) en rentrant, nous sommes d’accord ?

Je veux bien que l’on regarde des trucs débiles (encore faudrait-il regarder aussi autre chose). Mais cette obsession m’est insupportable. Quand la télé vous dicte votre rythme, c’est grave.

J’ai interdit les discussions sur cette série.

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Envie folle de sortir de cette histoire. Vendre la maison. Partir.
La fuite n’est pas une solution…

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Un collègue d’un autre service avec lequel je travaille très souvent à voulu jouer au plus fort avec son supérieur. Il a eu le tord d’avoir un comportement déplacé avec une fille de son service (il l’a dragué le crétin). Il va dégager dans les jours qui viennent. Même si je n’ai pas toujours apprécié ses manières, je dois avouer qu’il avait d’excellents résultats. J’ai pensé à sa femme et ses 3 enfants.

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Et que trouverais-je de mieux plus loin ?

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J’ai hâte de faire venir mon père pour Noël.

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Une bonne grosse fête se profile à l’horizon : un couple d’ami fête ses 100 ans (la somme de 3 âges bien sûr). Nous serons une centaine évidemment. Je vais boire comme un trou. Pas au point d’être malade, mais au point de rire bêtement de tout.

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Cochonnerie de voiture moderne. 45 minutes pour changer deux ampoules de phares. J’en ai encore des bleus sur les mains et les bras. La notice dit « allez au garage » : sans phares, la nuit, c’est certain, c’est une bonne idée. Et peut-on intenter un procès en cas d’accident ?

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C’est tout de même terriblement dur la recomposition. Un peu de grisaille, un peu de fatigue, des divergences et l’on voudrait baisser les bras. Et l’on trouve mille raisons pour le faire… Et l’on est deux à le penser en même temps…

lundi 12 octobre 2009

Ma-Dame a voulu m’empoisonner.

Elle m’a proposé une tisane « après-repas ». Il est vrai que depuis que je la connais, je bois des tisanes ou des thés parfumés (il y a un temps ou j'appelais ça des p...-mamie...). Cette boisson chaude, à boire très lentement, calme. Parfois, le parfum est surprenant, pas très agréable. J’ai remarqué que beaucoup de tisanes « aux fruits rouges » avaient une odeur qui se rapprochait de l’urine de chat.
Je n’ai pas été étonné en entrant dans la cuisine. Je me suis seulement dit que la tisane devait être à base d’ur… pardon, à base de fruits rouges (« fruits rouges » de chat bien sûr). J’ai laissé le sachet dans la tasse, j’aime les tisanes fortes.
J’ai aspiré le liquide, une grande goulée, je ne crains pas le chaud. J’ai avalé. Et c’est seulement à ce moment là que j’ai compris : je venais de boire du vinaigre blanc à la tisane…

Lorsque que la bouilloire électrique a trop de tartre, elle y met du vinaigre blanc et le fait bouillir. Normalement, elle vide le vinaigre et rince la bouilloire. Normalement. Mais pas cette fois…

dimanche 11 octobre 2009

Une page de vide

Ah, ces périodes pendant lesquelles je me dis que ce blog va mourir…
L’impossibilité d’être plus présent me fait envisager des solutions radicales. D’autre part, je ne peux m’empêcher de penser à l’utilité de l’exercice.
Il y a bien sûr l’équilibre personnel apporté par l’évacuation sous anonymat des rancœurs, problèmes et craintes liés à cette situation de cohabitation. Se confier, exprimer ses angoisses est réellement « utile ». Mais, il y a le risque d’être reconnu – cela est déjà arrivé – qui finalement ne permet pas d’écrire ce que l’on veut comme on le voudrait.

Il y a aussi le secret espoir que quelqu’un, quelque part, se dira, en lisant un des articles, « ah, eux aussi ils ont ses problèmes ! » et qu’ainsi il se sentira moins seul est éventuellement conforté dans sa recherche de solutions pour rendre moins bancale sa situation. Je ne considère pas apporter de réponses. Mais personnellement, me savoir moins seul rend ma « condition » plus supportable. Si je devais prendre une image, je prendrai celle là : votre enfant vient vous voir en vous disant que les croutes de sang de son coude le grattent. Vous lui dites que c’est la même chose pour tout le monde, que les croutes, ça gratte, mais que comparée à d’autres gênes, celle la est très supportable et qu’il doit lui accorder moins d’importance.

Mais le plus amusant est que je suis contre la nécessité de n’avoir que des choses utiles dans notre vie. Evidemment l’inutilité des choses est toute relative. Pour prendre un autre exemple qui concerne les enfants, je pense qu’il est parfaitement inutile pour eux de regarder le début d’un film le soir avant que l’heure du couché n’arrive. Ces 15 minutes de télé sont à mon sens inutiles et même néfastes. Mais on pourra aussi dire que cette « transgression de l’interdit » - on ne regarde pas la télé le soir -les aide à se développer et à s’affirmer, que les quelques minutes volées d’une histoire dont ils ne connaîtront pas la fin vont développer leur imagination en essayant d’imaginer des scénarii.
A force de ne vouloir que de l'utile on finit par n'avoir que du négociable car la valeur marchande est la plus facile à déterminer.

Ce blog est – au moins actuellement – inutile : il ne participe pas à l’atténuation ou à la résolution et de mes problèmes, ni à celles des autres. Mais je ne me résous pas à le faire disparaître.

dimanche 20 septembre 2009

De grands yeux

Ce n’est pas la première fois que je le dis. Et ce n’est pas non plus la première fois que je lui dis. Mais avec cette nouvelle coupe de cheveux, j’ai trouvé cela plus frappant encore. Et que dire de ses grands yeux que ce léger maquillage met admirablement en valeur ? Et de sa fine silhouette ? Non, réellement ma-Dame a ainsi un côté Audrey Hepburn à vous faire chavirer… j’en reste encore ému.

Qui l'eut cru ?

Aujourd’hui, à l’occasion d’un évènement religieux, Nous étions, mes enfants, ma-Dame, ses enfants, mon ex-femme, son mari, leur fille, ses filles, mes ex-beaux-frères, une ex-belle sœur, ses enfants, mes ex-beaux parents, tous assis à la même table (grande), dans une ambiance détendue, agréable, presque « familiale ».
Avant cela, la veille, sans occasion particulière, nous étions, ma-Dame, ses filles, mes quasi-beaux-parents, chez eux, à la même table (de taille moyenne), dans une ambiance détendue, agréable, presque « familiale ».

Comme la vie est surprenante…

mardi 15 septembre 2009

La dure condition de père...

Ô rage, Ô frustration, j’ai marché, acheté dans des magasins de bricolage, passé une partie de mes temps libres – le reste consistant à m’occuper de notre maison - à poncer, repeindre des meubles, coudre, garnir des coussins. J’ai rempli et vidé ma voiture jusqu’à ce que tout y rentre, j’ai fait des kilomètres le soir, après des heures d’une soporifique conférence téléphonique qui ne m’a laissée que l’envie de souffler avec un bon verre de vin que je n’ai pas pris car je devais conduire, passé une heure sous un évier pour brancher lave-vaisselle (récupéré) et machine à laver (récupérée). Et qu’ai-je obtenu ? A part une grande satisfaction personnelle ? Une ambiance détestable, une remarque désagréable quand il a fallu couper le courant pour le dernier branchement – pas voulu mourir, c’est tellement bon le bricolage, je veux pouvoir ruiner mon temps libre régulièrement avec ça… - une envie folle de fuir l’endroit en abandonnant les pizzas que nous avions apporté avec ma-Dame. Effectivement, à 22h00, nous sommes partis comme des voleurs, ma-Dame et moi, pour rejoindre notre «nid », en laissant mes filles et le copain dans l’appartement de la grande ville qu’ils occupent maintenant.

Je sais que mes deux grandes se supportent difficilement mais j’aurais aimé une trêve pendant que je m’occupais de leur intérieur. Et même, soyons fous, j’aurais espéré un peu plus de reconnaissance que le mini « merci » lancé de la porte, sur le palier. Mais j’en demande trop.

Et c’est avec les mains sales, mes outils dans le coffre et passablement énervé que j’ai conduit pour rentré, pour passer une mauvaise nuit dans une maison où 70% des pièces me rappellent que je peux oublier pour un bon moment où sont les instruments de musiques et les affaires de dessins.

Et finalement, nous avons fini ma journée, en passant, ma-Dame et moi, une toute petite soirée chez nous, en dégustant à 23h00, une délicieuse pizza qui sortait du frigo –pas du congélateur, l’honner est sauf - … et c’était bien « bon » !

mercredi 9 septembre 2009

Déplacement

Je ne comprends pas pourquoi le voyage est si long. C’est faux. Je dois nuancer. Le voyage est long car la solution choisie n’est pas la plus courte. Mais la plus courte est la plus chère et l’entreprise aime que nous réduisions les frais. Le temps perdu en transport, l’inefficacité au travail résultant de la trop grande fatigue et de l’inconfort ne sont pas pris en compte. C’est souvent le cas dans bien des domaines : on ne considère qu’une partie des choses, on « survole » et l’on ne saisit pas toutes les conséquences possibles d’une décision ou d’une situation. C’est par exemple le cas pour la politique de l’emploi dans notre pays. Il est évident que diminuer les effectifs des administrations et des sociétés majoritairement publics pour grossir ceux du chômage est un mauvais calcul. Mais l’indicateur suivant les économies budgétaires n’est pas associé à ceux indiquant ou reflétant les variations de taux de criminalité, taux de dépression, suicide ou d’évolution de la consommation d’antidépresseurs.

La solution économique pour un voyage est la plus risquée. Et je ne parle pas du risque lié à l’état des équipements de transport car l’actualité récente nous a montré que les compagnies les mieux côtés pouvaient, comme les compagnies poubelles, perdrent des avions en mer.
Non, la plus risquée car le moindre petit grain de sable met en « péril » le reste du voyage. Pour exemple, les économies amènent bien souvent à voyager sur plusieurs compagnies. Que l’un des avions arrive en retard et c’est l’étape suivante qui n’est plus assurée. La compagnie qui a en charge cette étape considère simplement que vous avez manqué votre vol et que sa responsabilité n’est pas engagée : elle n’a pas affrété l’avion retardataire. A vous de trouver une autre solution, à vos frais.
C’est ainsi que j’ai mis 24h pour rentrer de mon dernier déplacement, là où 12h auraient pu suffire.

dimanche 6 septembre 2009

Vacances-2

Oui, la fin d’une époque. Tout du moins au niveau familial. Il est évident que ces quatre là ne peuvent plus vivre ensemble. J’ai gouté là nos dernières vacances à cinq. Bercé d’illusions et refusant d’affronter la réalité, j’avais cru que nous pourrions passer une semaine calme entre nous, noyau presque complet de ce qui fut notre famille – au sens où l’on a longtemps conçu le terme comme étant un ensemble composé des parents et de leurs enfants communs – pendant de nombreuses années. Malheureusement, j’aurais du me souvenir qu’il est impossible de demander grâce ou patience à un troupeau fougueux. La vie est une suite d’images quand on regarde en arrière et celles que j’ai accumulées pendant cette semaine me sont précieuses. Mes enfants, mes joies et mes souffrances, même sous les cris, j’ai savouré votre présence.

Nous venions chercher le calme à la montagne. Le site de réservations de dernière minute précisait le confort mais pas l’emplacement précis. Je ne suis pas complètement dupe et je me doutais bien que ce sont des « emplacements » invendus de chaîne d’hôtellerie ou de résidences de vacances que l’on brade. Après des vacances « tout inclus » onéreuses, il était raisonnable de chercher une solution plus économique. Le risque inhérent à ce choix, en ne passant que par des cites très connus, était très acceptable.

Nous n’avons pas été déçu, ni par le logement, ni par le site. L’appartement donnait sur les pistes. Les restaurants – je ne me lasse jamais d’aller au restaurant, c’est un lieu neutre – se trouvaient à quelques mètres. La cuisine était fonctionnelle. Je pus y retrouver le plaisir de « cuisiner » pour les enfants. Faute de nous retrouver dans un chalet perdu, nous étions au moins face à la montagne, au départ des chemins, dans une résidence qui ne semblait pas plus qu'à moitié pleine.

Quand j’ai vu les premières casquettes portées visière sur le côté ou retournées sur la tête – je veux dire par là visières dans le cou mais je ne doute pas que la stupidité, c’est à dire la mode et le besoin d’appartenance à un groupe, conduira certainement à ce que les casquettes soient réellement portées à l’envers un jour – j’ai eu quelques craintes. Il n’y avait pas « beaucoup » de casquettes mais malheureusement elles sont souvent le signe, dans notre pays, de crasse intellectuelle et de violence.
Après tout, elles permettent d’identifier les hordes barbares, c’est bien pratique. Il faudrait d’ailleurs trouver des signes distinctifs à tous les parasites humains des hommes (la liste est longue de ceux qui sont une nuisance pour leur prochain…).

Les deux premières nuits furent calmes. La troisième, alors que nous commencions à nous endormir après une journée « au bon air », des hurlements de bête retentirent. Je ne sais pas les décrire. Des mots humains hurlés sur un air provocateur. Du balcon j'aperçus quelques personnes dont « La » bête la plus bruyante. C’était facile, elle portait un survêtement blanc – un signe – et une casquette de même couleur. Les paroles étaient difficilement compréhensibles, pourtant, rapidement, l’abruti se mit à répéter des insultes contre l’équipe de football de Marseille : une histoire d’enculés de l’OM je crois ou quelque chose de similaire. Un voisin lui demanda s’il allait bientôt fermer sa gueule, ce qui eu pour effet de l’exciter encore plus. Les autres animaux du groupe étaient sous le charme de ce mâle sans doute en rut. Ils crièrent, sifflèrent, firent quelques remarques au râleur et lui proposèrent d’aller se faire enculer. Je ne sais pas s’il était adepte mais il se tut. Les hurlements redoublèrent d’intensité, mais le crétin beuglant eut de la chance, car avant même de s’être cassé les cordes vocales, un groupe sortit de l’obscurité et apostropha le nuisible pour lui demander ce qu’il reprochait à l’OM. Les cris cessèrent. Une discussion commença. Le groupe du gueulard se trouva vite encadré par un groupe plus nombreux. Après quelques minutes, le groupe minoritaire et calmé fit retraite, la queue entre les jambes j’imagine, même si à la seule lueur des lampadaires et avec leur déguisement on ne pouvait l’assurer. A bonne distance du groupe d’obédience Oèmesque, les Péhessegéistes – je le compris par les bribes de phrases échappées lors de leur conversation – reprirent de courage et lâchèrent dans un dernier galop une bordée d’injures où il était encore questions d’enculés (surprenant de voir à quel point la sodomie fascine ces gens. Il y aurait une étude à mener sur ce sujet).
La nuit suivante, il fallut attendre 3h00 du matin pour profiter du calme de l’environnement. Mais nous nous étions faits à l’idée que nous étions trop exigeants dans notre désir d’avoir du calme le soir, à la montagne, au bord des pentes. Trop exigeants ou naïfs. Il était illusoire de croire que les vacanciers de la montagne aient plus de qualités que ceux de la plage. La majorité des vacanciers est composée de ceux qui représentent la majorité de la population. Et si 10% de la population relève de la médecine vétérinaire, il en est de même pour 10% des vacanciers. Peut-être la proportion est-elle plus faible. Peut-être est elle plus forte. Quoiqu’il en soit, au dessus de 2400 m, ce sont les piqures des taons qui nous ont gênées, pas les gueulards et comme à 1600 m, l’altitude du logement, il n’y avait pas de taons, je me dis qu’entre les deux, il doit y avoir une sorte de havre de paix. Voilà 800 m qu’il nous faudra explorer.

J’ai eu une amie – passablement cinglée du reste – qui s’efforçait de trouver le bon côté de toutes les misères qui pouvaient lui arriver (ce n’est pas en cela qu’elle était cinglée évidement). Je crois qu’elle aurait dit que se sentir isolé dans un milieu hostile, bête, violent était finalement une bonne chose. Ne va-t-on pas souvent chercher l’isolement en vacances ?

Et puis cela ne changera rien au fait que j’étais seul avec mes enfants.

samedi 5 septembre 2009

Vacances-1

Dimanche 23 août

Il me reste au moins le soleil. C’est surtout le ciel d’un bleu profond que je regarde. Ce matin, vers 8h00, sur ma moto, je voyais ce beau bleu soutenu, comme une promesse au bout de la route.
Pourtant, au bout de la route, il n’y avait que mon bureau. La nécessité de synchroniser des fichiers m’y conduisait mais certainement aussi le désir de me « remettre dans le bain ». Une façon d’enterrer les vacances. Comme j’aime les vacances, comme j’aime l’été. Les longues journées, mes enfants, le corps bronzé de ma-dame. Je pense que tout a été dit, écrit, chanté sur les vacances, mais cette parenthèse où l’on s’enfouit un peu en soi, où l’on écoute les pulsations de notre corps, où notre rythme se révèle lentement, jour après jour, reste un moment personnel magique. J’ai parfois l’impression de ne vivre que pour cela, pour ces moments magiques.

Combien d’images se sont inscrites pendant ces instants et m’accompagneront dans ma vie ?
Le passage devant la porte de la location avec au bout la plage vierge matutinale, ma lente course qui la longe, l’odeur des pins, la sueur qui me coule sur le front, puis la mer, la fraicheur de l’eau, mon souffle régulier pour faire durer le plaisir de cette lente progression, les yeux fixés sur le fond.

Le petit déjeuner, seul, avec le mauvais café, si agréable à boire, étudiant sans scrupule les autres habitants temporaires de l’endroit.

Les visites des vieilles pierres. La musique dans la voiture, la complicité avec mon fils, nos cris, nos échanges entre « mâles », avec nos expériences si différentes de la vie, du contact avec les femmes.

Les mouvements de mes ados, leur lente métamorphose.

Les repas au restaurant, la faune attablée, les accents, les bruits, les remarques.

La plage le soir, à l’heure ou les candidats au cancer de la peau la quitte.

Le retour en voiture, la nuit, épuisant, pour une courte étape à la maison. Le dur rappel des travaux restant encore à faire.

Le trajet en voiture vers la montagne avec mes quatre enfants, l’émerveillement de voir les cascades, la limite de la végétation, des restes de glaciers.

Notre seule vraie randonnée en montagne, notre progression difficile, 20 pas par 20 pas sur la pente raide. Ma peur d’avoir été trop confiant dans nos capacités physiques et mentales, la joie d’avoir franchi l’étape.

En haut, les taons et leurs douloureuses piqures, le sang, la déception de ne pas pouvoir « casser la croute » après l’effort et d’avoir du laisser la place à ces insectes voraces, mais toujours la joie d’avoir franchi l’étape.

Nos parties de Trivial Pursuit. Ma dernière victoire facile, ma chance indécente et inexpliquée à réussir à ce que le dé s’arrête sur le chiffre annoncé dans la majorité des cas après une pseudo « transmission de flux ».

Le sourire des ados sur leur luge d’été après les cris et l’exaspération générale du début de journée.

La fin des vacances, la route du retour à travers les cols, notre pique-nique sur le bord de la route, ultime étape de nos 3 semaines en forme de parenthèse, la fin d’une époque…

jeudi 3 septembre 2009

« …Ce fut après un été particulièrement meurtrier que le gouvernement prit conscience que les mentalités changeaient et qu’un bouleversement secouait cette vieille société française.
Evidemment, la prise de conscience était bien tardive et les forces de l’ordre furent d’abord dépassées par les évènements avant d’en devenir les malheureuses victimes.

Seul point positif, « l’égalité », pilier fondateur - tout comme la liberté et la fraternité étaient sensées l’être - fut réelle. Sur les 19 jeunes qui furent assassinés, si 15 étaient des habitants des « banlieues » comme on aime le dire – c'est-à-dire de citées sans âme – 8 parmi eux étaient issus d’une immigration récente généralement d’origine nord africaine et 7 étaient français depuis plus de 8 générations. C’est dire si l’égalité entre français de souche et issus de l’immigration était respectée. Les 4 « non-banlieusards » étaient de jeunes parisiens en vacances qui avaient pour fâcheuse habitude de circuler à vive allure à travers un village provençale où ils avaient une location saisonnière en rentrant de la plage.

Fait aussi nouveau, l’origine sociale des « assassins » était plus représentative de celle de la société qu’elle ne l’était habituellement dans ce genre d’affaire.
Les médias de gauche ne purent d’ailleurs écrire leur sempiternel article sur les anciens militaires qui « pétaient les plombs » une fois rendu à la vie civile. Même si 45% des justiciers justiciables avaient effectués leur service militaire, aucun n’avait choisi d’entrer dans l’armée - ou dans la Police.
Parmi les tueurs, il y avait trois cadres d’entreprise (un comptable, un responsable commercial, un technicien de bureau d'éudes), un responsable d’agence bancaire, deux enseignants (ce fut un rude coup pour ce milieu), cinq commerçants et cinq ouvriers.
Le meurtre des quatre parisiens s’avéra être parfaitement prémédité par un groupe d’habitants du village. Toutes les responsabilités ne sont pas parfaitement établies pour l’instant mais il semble bien que le boulanger et son épouse, un cadre de société d’assurance, deux retraités (un couple) de la SNCF et l’adjoint au maire (divers droite), agriculteur, participèrent à la réalisation du plan.

Il fut possible de dire que le phénomène touchait la société dans sa totalité, quelque fut l’origine sociale, la religion et les convictions politiques. L’égalité dans la violence suivit celle qui s’exprimait dans la bêtise. Le manque de respect des uns et des autres fut remplacé par le manque de respect pour la vie.

C’est à cette époque que nous décidâmes de moins sortir et de nous regrouper. ..»

jeudi 13 août 2009

Age

Nous avons deux studios, qui se font face, le long d’un passage extérieur dont un des escaliers mène à la plage. La densité de logement est raisonnable. Une vingtaine à mon avis, pas de vis à vis. Personne au dessus, rien qu’un toit, un couple de femmes âgées à côté. L’un d’elle ne serait pas contente de se savoir traitée de femme « âgée ». A soixante ans on est encore jeune, il le faut. Comme si l’âge était une maladie honteuse que l’on cache, que l’on tait.

A ce sujet d’ailleurs, j’ai 45 ans. Je n’ai jamais écrit mon age ici. Je n'aime pas donner des renseignments trop précis. Je crois qu’il n’y a pas plus de 5 ans que je découvre les plaisirs simples et en même temps la dégradation de certaines de mes facultés. Ma vue baisse. Mon ouie baisse. Mon odorat est moins sensible. Je pense qu’il n’y a pas un seul de mes sens qui ne s’atrophie pas. Je récupère des fatigues physiques plus lentement. Je dors moins.

Autour de moi, les gens vieillissent aussi. On remarque plus facilement chez les autres les signes de l’usure du temps. Mes enfants grandissement. J’en éprouve un mélange de joies et de craintes. Jusque là, j’ai réussi à les guider, à les accompagner, à les supporter (leur donner un support), à leur transmettre quelques idées, quelques goûts. Mais il va falloir qu’ils avancent seuls maintenant ou bientôt. Pour les plus grands, c’est certain, nous y sommes. Et les fissures que je vois, comme autant de preuves de fragilité, me font peur parfois. Pour les autres, j’espère avoir encore des forces et des moyens pour les 10 à 15 ans qui viennent.

Pourtant, il n’y a pas que des inconvénients à avancer dans l’age. La « sagesse » n’est pas qu’un mot pompeux, « l’expérience » est une réalité. Je ne développerai pas ce que l’age peut apporter comme richesses, à soi, et aux autres. Notre société fait ce qu’elle peut pour les effacer et il faut un peu de curiosité pour les découvrir. Il faut savoir s’écarter du discourt sur le coût de la retraite et des frais de santé des « seniors », de tout un ensemble d’informations qui démontre clairement que le « vieux » ne « «créé pas de richesses », n’a pas de « valeur ajoutée ». Et même si je suis contre le fait de prolonger la vie aux dépends de la dignité, je pense qu’il y a un réel danger à faire du « jeune » et du « beau » des valeurs de référence. Nous commençons tout juste à en ressentir les effets. Mais il y a fort à parier que tant qu’une des qualités principales sera d’être un « consommateur », la première étant d’être vivant – sauf pour les artistes pour lesquels la valeur et la notoriété croissent avec la brutalité ou le tragique de la disparition – la tendance ne sera pas freinée. Consommer comme un jeune et beau spécimen des produits et services pour les jeunes et beaux spécimens afin de rester jeune et beau (et l'on ne parle pas que de produits de beauté mais aussi de voitures, d'activités, de vêtements, d'habitudes comportementales...). Quand on sait la brièveté de l’état de jeune et beau (l’état de beau n’étant même pas donné à tout le monde) on imagine la frénésie de consommation qui en découle et la grande frustation des plus lucides quand ils découvrent la supercherie.

Notre séjour tire à sa fin. Et c’est avec étonnement que je me rends compte que je n’ai pas envie de rentrer. Je voudrais voir encore la mer, le petit bout de lande, la forêt de pins, le ciel bleu, la silhouette des montagnes et même la plage, vide de ces masses humaines occupantes.
Masses humaines. La plage est plutôt familiale. L’espace entre les groupes est presque vaste. Rien qui ne ressemble à certaines plages du côté de Marseille où chacun ne dispose que d’un mouchoir de poche pour poser son cul, plus ou moins bronzé, plus ou moins volumineux. Non, ici on peu s’étaler. D’ailleurs certains s’étalent vraiment, je veux dire par là qu’ils se répandent en chaires flasques et trop nourries. Pour avoir un peu voyagé, ce n’est pas tant le fait que nos corps d’habitants de pays riches possèdent des bourrelets graisseux à des localisations qui varient d’un sexe à l’autre qui me gène, c’est plutôt qu’ici nous avons des bourrelets ou devons faire des efforts considérables pour ne pas en avoir et que dans beaucoup de partie du monde les corps sont minces quand ils ne sont pas maigres.
Ceci dit, sur une plage familiale, le jeu de la séduction est limité. Le mâle et la femelle humaine ont un compagnon. Limité mais pas inexistant (voir un des articles précédents).

Nous sommes donc deux groupes. Les filles, la mienne, celles de mon amie, sont dans un des studios. Ma-dame, mon fils et moi sommes dans un autre. Il y a deux chambres par logement. Il y a un mini coin salon qui me permet de veiller ou de me lever tôt sans gêner les autres. La banquette se transforme aussi en lit d’appoint. Lorsque j’éprouve le besoin de lire ou de dessiner à l’heure où les « honnêtes » gens dorment, j’occupe la place, et lorsque le sommeil m’envahit, je déplie la banquette. La chaleur fait que l’on limite au minimum le contact avec une autre peau : ne pas faire lit ou chambre commune n’est pas un problème. Je laisse porte et fenêtre ouvertes. Parfois un peu d’air se faufile dans le logement. Parfois, il est accompagné du bruit du flux et reflux de la mer toute proche. Parfois, quand les vents sont contraires, c’est le bruit d’une boite de nuit, pourtant lointaine, qu’ils amènent. Rythmes binaires, basses lancinantes et vers 4h30, cris de bêtes alcoolisées et crissement de pneus. C’est aussi à cette heure là que l’on entend les sirènes des secours, issue tragique d’une soirée trop arrosée ou trop « ectasyante ».

Les enfants ne partagent pratiquement que les repas avec nous. Le « club d’ado » du « centre » propose des activités variées. Les filles en sont tomber dépendantes dés la première semaine. Mon fils a passé la première semaine entre sa chambre et la plage. Mais le club l’a rattrapé, en la personne des « copains » des filles, lors d’une soirée dansante où elles nous avaient traîné. Et j’avais traîné mon fils. Depuis, inutile de le traîner. Il est comme les autres et attend avec impatience les rendez-vous fixés par le club ou les copains.

Bien souvent, nous prolongeons notre présence à table avec ma-dame, après avoir autorisé les enfants à « s’égayer » dans la nature. Petit moment de notre vie de couple que nous savourons.

mercredi 12 août 2009

Jungle

Je trouve ça gênant. Désagréable et gênant. Je ne sais pas me l’expliquer réellement. Je devrais ne pas y apporter d’attention.

La plupart se tiennent mal, vautrés sur leur assiette, voûtés pour attraper la nourriture que la fourchette qui leur sert de fourche tente d’élever maladroitement. Leur coude, appuyé sur la table, leur permet de rester dans cette attitude simiesque sans fatiguer leur dos.

Ils sont bruyants aussi. Heureux sans doute mais tout de même un peu trop bruyants. On se passerait volontiers du spectacle de leur grande bouche ouverte, trop pleine, où se bousculent nourriture et plaisanteries grasses.

Leurs enfants choisissent avec les doigts dans les plats du buffet. Je ne pense pas qu’ils aient les mains propres. L’hygiène est toute relative chez certains.

Les parents se servent trop, les assiettes débordent. C’est gratuit, du moins c’est ce qu’ils pensent, alors ils gâchent. Après leur passage, la table est pleine et il reste une quantité égale de nourriture à celle qui a été consommée. Pourtant, cette génération n’a pas connu de privations, elle n’a pas « connu la guerre », comme on le dit parfois d’une grand-mère pour l’excuser de sa tendance à faire des réserves ou à ne rien jeter. Non, cette génération n’a connu que la société de surconsommation. Surconsommation toute relative et très sélective, car les biens culturels ne sont pas concernés.

C’est un spectacle peu réjouissant en fait. Egoïsme, conformité, bêtise, violence, plaisir sans subtilité, une vaste fuite en avant d’une société qui ne respecte plus rien que la loi du plus fort et dégénère.

Et ce qu’il y a de pire, c’est que la seule chance de pouvoir survivre dans cet environnement hostile, c’est d’adopter une attitude similaire. Les règles de bonne conduite ne s’appliquent plus lorsque l’on est dans la jungle. Ou alors, il faut accepter de se contenter du faible espace et des miettes que vous laissent (qu’ils ne vous laissent jamais volontairement d’ailleurs) ces parasites.

Et puis, il y a les enfants, les nôtres, que l’on essaye d’éduquer dans le respect des choses et des autres et qui ne comprennent pas pourquoi c’est sur eux que cette calamité est tombée : des parents « strictes », voire même « sévères ». Non, tu ne mets pas les coudes sur la table. Non tu ne peux pas sortir jusqu’à 23h ou minuit tous les soirs, sans adultes, comme les copains. Non, tu ne peux pas t’habiller comme tu le souhaites et certainement pas comme la soeur de Stéphanie qui a un minishort ultra moulant, un grand décolleté sur une poitrine étonnement développée, des talons hauts, qui fume, a du voir le loup et n’a que 15 ans. Tu ne peux pas non plus te nourrir exclusivement de steaks, poissons panés et autres cordons bleus, pommes de terre et pâtes, bouder les fruits et ne pas te laver les dents.

Un combat permanent. Une lutte quotidienne. Des nôtres, combien pourront, sauront et voudront passer le flambeau, garder la flamme ? Est-ce utile du reste ? Après tout, c’est une évolution et n’est-il pas stupide de vouloir aller contre le mouvement ? Nager à contre-courant. Dommage, j’aime et il me reste quelques forces faute d’avoir encore des illusions.

Vieilles pierres

Pourtant, je reste un chieur. Un râleur.
Bien vite, l’environnement s’impose, agresse. Ses bruits, Ses abrutis. Il faut s’en échapper.

Il y a de nombreux sites à visiter. Hier, je suis parti avec mon fils. Une heure de route dont 20 minutes sur des routes sinueuses, au milieu de la végétation locale, pour rejoindre un prieuré du XIe siècle. Nous avions chacun un pique-nique, préparé par le « centre ». Très bien organisé le « centre ». Nous avons mangé au seul endroit ombragé que nous avons pu trouver : dans la voiture. Ensuite, nous avons visité, tous les deux, tranquillement, en faisant partager à l’autre nos réflexions, nos « découvertes ». Dehors, la chaleur était intense, étouffante. A l’abri des vieilles pierres, nous étions bien. Père et fils, entre hommes, loin des chamailleries des filles. Pourquoi faut-il que les filles soient si pestes ? Je ne suis même pas sûr que cela change avec l’age. La « pestité » évolue, devient plus subtile, mais elle reste présente : les femmes sont des pestes pour les autres femmes, en général. Certaines sympathisent. Alors elles distillent leur venin sur une autre femme.

Et là, nous étions tous les deux, partageant notre amour commun des vielles pierres et savourant le bonheur d’être ensemble.

Au retour, nous avons du nous arrêter chez un équipementier automobile. Rien à voir avec ce que nous venions de quitter. Nous sommes partis à 2 de notre bourgade provinciale, sommes arrivés à 4 mais rentrerons à 6. Il était évident que nous ne pourrions pas transporter au retour, l’ensemble de notre partie de tribu et ses bagages. J’ai opté pour un coffre de toit de 480 L que nous avons installé, sous un soleil de plomb, sur le parking du « centre ».
Avant cela, nous avons tourné pendant 30 minutes pour trouver une poubelle où nous débarrasser du carton. Volumineux carton. Il semble que seules les bouteilles en verre soient recyclées ici. En désespoir de cause, le carton a fini en petits morceaux avec les magasines à recycler.

Ensuite, nous sommes rentrés aux studios. La parenthèse s’est refermée.

Matins

J’ai fini 2 Houellebecq. « Fini »ne veut pas dire digérer. J’aime beaucoup Houellebecq. Je veux dire j’aime beaucoup les romans de Houellebecq. Enfin, ceux que j’ai lu.

Ici, le temps passe mollement. C’est bien. Je ne fais pratiquement rien. C’est faux. Je fais des choses mais je ne pense pratiquement rien. Ou je ne pense pas souvent. Ou je pense calmement.
Je me lève tôt, entre 5h30 et 7h30. Ce qui est tôt pour un vacancier sans enfants en bas age. Un jour sur deux environ, peut-être un peu plus, je vais courir. Je longe la plage. Il n’y a personne. Je cours jusqu’au centre urbain suivant, toujours en longeant la plage, mais sur la route. Il y a une bande de terre avec une très légère végétation, très sèche, qui me sépare de la mer. J’ai l’impression de courir dans un désert quand je regarde sur la gauche.
Avant le point d’agglomération suivant, je tourne sur la droite et m’écarte de la mer. Il y a quelques maisons, des locations saisonnières j’imagine, si j’en crois les immatriculations des voitures.
J’évite des arrosages automatiques et je rentre dans une forêt de pins. Il y a du sable et des brindilles. Ça sent bon. C’est calme. Vers le milieu du chemin de traverse principal, je croise les premiers autres coureurs. Certains sont sportifs, de vrais sportifs. On le devine à leur foulée. D’autres profitent des vacances pour se refaire une santé ou perdre un peu d’embonpoint. Ils sont plus rouges et traînent un peu les pieds.
A la sortie du bois, je remonte vers la plage. Un tracteur y racle le sable pour récupérer les déchets laissés par les touristes. J’arrête ma course près d’une poubelle. Un repère, où je me débarrasse de mes chaussures et de mon maillot trempé de sueur. En avançant vers l’eau, je prends mes lunettes « de piscine » que j’avais attachées à mon poignet.
J’avance dans l’eau sans m’arrêter. Elle me semble glacée après la course. Je me mouille la tête et la nuque et je nage. Je nage dans une eau calme, vierge de tous nageurs. Je nage en regardant le fond sableux. Les rides, les méandres. Je traverse des zones chaudes, d’autres plus froides. Je contrôle mon rythme pour nager le plus longtemps possible, au moins jusqu’à la hauteur du poste de secours, vide à cette heure. Parfois, quand je sors de l’eau pour reprendre mes affaires, une jeune femme ou une jeune fille je ne sais pas, est assise au bord de l’eau. Elle semble contempler le soleil qui devient de plus en plus vif au large.

En rentrant, en marchant vers un des studios que nous avons loués, pas très loin de la plage, je respire lentement. Je me retourne pour regarder la lande, l’eau. Je sens mes muscles gonflés par l’effort physique. Je me sens apaisé, heureux de vivre, désireux de vivre encore, de prolonger ces moments.

Après ma douche, je vais prendre mon petit déjeuner dans un des restaurants du site. C’est mon premier contact avec les autres. Les temps modernes font que je peux poursuivre mon monologue intérieur : il n’y a aucun mot à dire, ni bonjour, ni merci. Les gens ne se mélangent pas. J’avale le café, fort mauvais, mais j’en éprouve tout de même un réel plaisir. Je crois que c’est cette couleur noir dans ce bol blanc qui me plait. Je ne sais pas pourquoi. Le contraste est simple, net. Rien à comprendre, rien à imaginer. Noir et blanc, c’est tout. Pas de subtilité.

jeudi 23 juillet 2009

Bientôt.... vacances.

Pas de nouveaux problèmes et pas de nouvelles solutions ce qui implique qu’il n’y ait pas de nouveaux messages à écrire.

Mes deux ainées seront à la grande grande ville l’année prochaine. C’est bien et c’est mieux. C’est mieux car elles sont trop grandes pour se faire à cette communauté composée de deux familles. En fait, je pense que le problème est double : elles sont trop grandes et les filles de ma-dame sont trop jeunes pour que le contact s‘établisse. A 10-12 ans et 18-20 ans, on n’a pas – fort heureusement – les mêmes préoccupations, activités et centres d’intérêt. Il me semble aussi que les grandes à cet âge, essayent de se détacher le plus possible de leur enfance, de s’émanciper. Alors les deux gamines représentent ce qu’elles tentent d’effacer… C’est fou comme les jeunes adultes sont peu indulgents avec les ados.

Nous partons bientôt avec les 4 plus jeunes. Départ le vendredi soir avec ma-dame pour récupérer sur la route samedi matin, les filles de madame, les clefs de la location dans l’après-midi et mes deux plus jeunes en début de soirée. Comme nous serons des millions de crétins sur les routes, ça va être drôle.
Deux semaines en pension complète. Plage, visite de châteaux pour tous, piscine et club ado en plus pour les enfants, farniente pour ma-dame et dessin pour moi (et un peu de travail mais il ne faut pas le dire. Mais juste un peu. Le minimum pour ne pas couler).
Troisième semaine avec mes enfants seulement. Tous. Sans doute à la montagne (randonnées piscine…). Pas tout à fait valider.

En suite déplacement d’une semaine outre atlantique pour moi. Soit un total de 4 semaines de vadrouille pour moi… génial !

Sinon, vivre avec les enfants des autres est toujours aussi difficile – cela demande des efforts énormes – mais en étant raisonnables, nous y arrivons.
D’ailleurs l’ambiance est très chaude chez la mère des enfants. Beau-papa à du mal avec les miens. Mais, je crois qu’il fallait y penser avant…

Je viens de passer 2 jours en Grèce en costume et cravate, entouré de minishorts, minijupes et autres mini soucis. Dire que j’étais envieux serait faux. Je ne sais pas pourquoi, mais je crois que « ça brille » trop pour moi là bas. Ne convient pas à mon côté ours…

samedi 18 juillet 2009

Ô temps, suspend ton vol...*

Mince, pas le temps de passer sur le blog pour écrire et laisser des messages sur ceux que je suis. Pourtant il y a chose à dire.
Bref résumé de l’année : tout le monde passe en classe supérieure, le bac est en poche et grande-majeure va en licence. L’appartement est retenu.
Mi-juillet est déjà passée...

(* Lamartine. Non rien à voir avec celle qui peut se brosser...)

jeudi 9 juillet 2009

Bom-Dia

Bacalhau e baccalauréat !

J'ai deux filles étudiantes depuis hier.
Maintenant il faut trouver un appart et acheter l'ordinateur portable promis.
Pourquoi faut-il que la joie vous vide les poches ? A méditer.

samedi 4 juillet 2009

légère scoumoune...

Deux trois petites choses rigolotes sur mon déplacement.

La vieille du déplacement, vers 21h30, je me dis que regarder une dernière fois mes présentations pour le lendemain serait une bonne chose. J’ouvre le PC, ouvre le répertoire avec les exposés et là… plus rien. Vide. Mais vide vide, 0 octet. Je me rassure, c’est une erreur sans doute, une blague de Windows. Je rédemmarre le machin...non, rien à faire. Je me connecte sur le site du bureau, tente une manœuvre… pas d'accès.

Je me décide à retourner au bureau car la perspective de faire une présentation sans présentations m’angoisse. Je roule en espérant qu’une copie traîne sur le serveur du bureau.

J’arrive vers 22h15 – 22h30, passe par l’atelier de nuit – en short et chemisette car je n’ai pas pensé à me changer - et m’installe dans un couloir, sur une fontaine : impossible d’aller plus loin pour cause d’alarme dans les bureaux. Je prie (ou presque) pour que le wifi des bureaux soit assez puissant pour "arroser" l'atelier et là, miracle, je télécharge une version de mes exposés. Retour à la maison à minuit. Le temps de remettre à jour les exposes, de repasser mes chemises, faire ma valise, je me couche passablement énervé et me réveille sans réveil au matin.

Sur la route vers l’aéroport de départ, je fais tomber mon téléphone entre le siège et la boite de rangement entre les deux sièges. J’arrive à le récupérer après m’être garé et sali les doigts.

Arrivé à l’aéroport de destination, je cherche l’agence de location de voiture. Au bout de 15 minutes, je téléphone au bureau pour me faire confirmer le nom de l’agence car j’ai trouvé tous les concurrents, mais n’ai pas vu le guichet où une voiture m’attend. Non, je ne me suis pas trompé, c’est bien l’agence XXX. Je retourne faire la galerie des agences, maintenant vide : il ne reste qu’un crétin qui tire sa valise, et c’est moi. Finalement, je découvre écrit en tout petit, à hauteur de la ceinture sur le mur de l’agence YYY l’inscription « XXX par YYY ». Forcément, avec la nuée qui se trouvait au guichet, l’inscription n’était pas visible.

J’arrive avec un léger retard à destination, consulte le GPS pour trouver la dernière rue, et constate que le symbole de batterie vide clignote. Etrange me dis-je, il est branché sur l’allume cigare. Je tripote le câble, remonte le long du fil et… la prise se casse et me reste dans les doigts. Je me dis "mauvaise affaire pour rentrer demain"…

Quand le stylo que j’ai attrapé en réunion c’est cassé tout de suite, je n’ai pas été étonné.

Le lendemain, la chance tourne. L’adaptateur de mon téléphone me permet de recharger mon GPS. Je rentre en l’économisant (extinction entre les étapes et les arrêts).

En atterrissant en France, le soir de mon retour, j'ai du reconnaître que j’étais tout de même content d'être revenu. Je téléphone à ma-dame après avoir récupéré ma valise, pour lui laisser un message sur son portable lui disant que je suis bien rentré et que d’ici 1h, je serai à la maison. Mais, je marche avec la tête baissée, et je ne vois pas que la porte du sas c’est refermée derrière la personne qui me précède, et je m’assomme dans un grand bruit et rebondis en manquant de peu de m’écraser au sol en trébuchant dans la valise que je tire.

C’était le bouquet final mais il faut le croire... j’ai rigolé !

jeudi 2 juillet 2009

Rien de nouveau

Le bonheur de retrouver les chambres d’hôtel.

Mais malheureusement cela va de paire avec les attentes à l’aéroport. Aujourd’hui, j’ai 7 heures à perdre dans un petit aéroport… Dernier rendez-vous annulé et impossibilité de changer mon vol : évidemment quand on économise sur les coûts des vols, on perd en flexibilité !

Que s’est-il passé pendant mes longues semaines d’absence de la blogosphère ?

Il y a eu les élections en Iran. J’ai eu l’occasion d’y aller, il y a quelques années, quand il était autorisé d’y « faire du commerce ».
Au bout d’une semaine, les langues se sont une peu déliées. Pour les personnes ayant fait des études (désolé mais c’est comme ça), ayant leur propre vision du monde extérieure, la situation n’était pas toujours facile. A l’époque où j’y étais, les femmes commençaient à faire légèrement glisser leur foulard en arrière, découvrant quelques mèches. Des couples se touchaient – de façon toute à fait correcte – au restaurant. Des femmes fumaient au restaurant.
Mais nous avions dans le groupe une personne sans fonction bien précise, mais dont la présence faisait les personnes devenir moins bavardes…

Il y a la crise et son lot de fausses excuses et justifications. Des entreprises qui profitent, comme des parasites, de la législation qui leur permet de faire des économies sur leur dos de l’état, des contribuables, sous la forme de chômage partiel pas toujours justifié.

Il y a eu ces deux crashs d’avions qui font que mes enfants sont un peu angoissés maintenant que je voyage à nouveau (bien sûr, rien à voir avec la peine des familles des victimes et la terreur des passagers en voyant venir la fin).

Chez nous, il y a une sorte d’équilibre bancal. Ou une sorte d’équilibre instable, qu’il faut corriger sans arrêt. En fait, nous sommes dans une stable instabilité (je sais, c’est difficile à comprendre… mais je me comprends). Si je devais choisir une image, je penserais au funambule : il corrige sans arrêt son déséquilibre, tant et si bien… qu’il reste en équilibre sur son fil.

Je livre quelques épisodes en vrac.

Il y a eu la communion des filles de Madame. Nous avons reçu sa famille et son ex-belle famille. Ambiance étrange. Les gens ont considéré qu’ils venaient aussi « chez moi » et parfois plus « chez moi » que chez mon amie, sans doute pour que l’endroit soit un terrain neutre. Pour moi, ce fut l’occasion de me sentir comme un élément extérieur. Je ne suis pas marié, je n’appartiens pas à la famille de ma-dame, et n’appartiens bien évidemment pas à la famille de ex-monsieur.

Il y a eu le bac. Ma fille restant chez moi pour plus de proximité avec le lieu d’examen. Petite fille, nouvelle-majeure de mon cœur, tu mérites ton bac. Tu as fourni d’incroyables efforts (ce qui ne m’étonne pas, tu as une volonté fabuleuse : souviens-toi quand tu voulais apprendre à faire du vélo « toute seule »). Amuse toi bien pendant ces journées de concert… mais sois prudente ! Les camés sont imprévisibles.

Il y a eu les partiels. J’ai pris une journée pour accompagner grande-majeure à la fac, car elle refusait d’y aller. Une façon de « nous » pousser à nous occuper d’elle. Comme si nous ne faisions pas cela très très souvent. Une façon de rester petite fille. Grande-majeure, tu as des facilités, c’est sûr, mais je suis tout de même un peu inquiet. Comment t’aider à prendre ton vol ? Ou du moins t’aider à voler un peu plus loin ? Et puis je n’aime vraiment pas trouver les emballages de tablettes de chocolat ou de paquets de gâteaux dans ta poubelle. Et d’ailleurs, si nous les trouvons, c’est que tu le veux bien, n’est-ce pas ? Que s’est-il passé ? Quand ?

Il y a eu le passage en 3ème du garçon. Un effort reconnu même par les professeurs au cours du troisième trimestre. Tu sais petit gars, nous sommes d’accord, tu as un « médicament » qui t’aide à te concentrer. Mais bon sang prends confiance en toi ! Tout le monde dit que tu es intelligent et cultivé. Ok, tu n’aimes pas l’école. Mais crois-tu être le seul ? Et puis, j’ai bien l’impression que mon discours t’a touché : pas de leçon de moral mais un avertissement. Aller vers le « professionnel » maintenant, c’est courir le risque de croiser moins de filles... Je sais que tu as été sensible à cet argument !! Si tu savais comme je serais triste dans un monde sans femmes… On se ressemble, non ?

Il y a eu le passage en 5éme de mademoiselle qui aime beaucoup papa (merci !). Ma danseuse qui entre à grands pas – grandes enjambées devrais-je dire – dans l’adolescence. Mademoiselle qui achète ses premiers soutiens-gorge. Tu sais, je me suis fait à l’idée que je n’avais plus de bébé. Continue tant que tu le peux à me trouver formidable, je trouve ça assez sympa ! Juste une chose : je sais que tu n’es pas bête. Et tu es d’accord avec moi, ton bulletin ne me permet pas de t’acheter un portable. Baisser ses moyennes en maths et français, ce n’était pas ce qu’il y avait de mieux à faire pour qu’une telle demande soit satisfaite…

Equilibre instable disais-je. Pour illustration, l’affaire d’hier et avant-hier. Parfois ma-dame oublie que nous sommes en permanence en terrain miné…
D’abord, elle émet une réserve à nouvelle-majeure quand elle dit vouloir inviter des copains à manger un midi. La raison ? Le risque de réveiller le bébé qu’elle garde pendant la sieste. Maladroit. Et lors dudit repas, constater que sa fille, la plus bruyante, a invité une copine ne pouvait rien arranger, bien au contraire. Sur ce coup là, je ne peux que confirmer : pas très malin et pas très justifié. "Chez nous", c’est aussi "chez mes enfants". Eux aussi peuvent recevoir du monde.
Ensuite, dire à nouvelle-majeure que mon père n’a pas été invité pour la communion parce qu’il allait être dans tes pattes tout le temps et que tu ne pourrais pas avancer, fut presque insultant pour mes âmes sensibles. Mais comment t’expliquer tout ça, toi qui prends la mouche à chaque fois que j’émets une critique sur tes protégées ? Je sais que tu n’es pas « câline », mais s’il te plait, essaye d’être un peu moins partial…

Et puis ne pas oublier la mère de mes enfants. Toujours imprévisible. Celle qui va me balancer une remarque désagréable parce que les enfants seront un peu chez elle cette semaine, qui était « ma semaine », alors qu’elle ne les verra pas pendant 3 semaines en août. Celle aussi qui sera contente que je lui ramène un livre de la FNxC, à l’occasion d’un passage dans la vraie grande ville de coin.

Rien de nouveau sous le soleil. Tiens ? Soleil ? C’est déjà pas si mal !!

Sinon, je crois que je m’ennuie un peu. Besoin de voir de nouvelles têtes et de faire la fête. Un peu envie de brûler la chandelle par les deux bouts (bout de ficelle, selle de cheval, cheval de course, course à pied…).

« Bonjour chez vous » !

Will be back soon...

OUF ! Enfin une chambre d'hôtel...

mardi 9 juin 2009

Passage en coup de vent

Pour écrire :

1. Que j'ai passé un excellent week-end avec ma-dame et ses filles (fête des mères oblige)
1.1 Que pour cela, il nous a suffit d'un après-midi en tête à tête pour recharger nos batteries.
1.2 Et que je ne fasse pas la gueule et plaisante et taquine tout le monde.

2. Que nouvelle-majeure est de retour à la maison, seule (elle recherche le calme avant le bac).
2.1 Et que par conséquent je vais prendre 2 jours pour l'aider à réviser les maths.
2.2 Mais qu'il faudra que je me garde un peu de temps pour installer une évacuation et une arrivée d'eau pour déplacer la machine à laver qui est toujours dans sa chambre (oui, je sais, c'est bizarre, mais c'est l'ancienne cuisine).
2.3 Et même un peu plus pour retaper une vieille table à rallongeS (de 1,20 m à plus de 3 m) pour la communion des filles, dimanche.

3. Que le bosse moins et donc accumule du retard et me prépare de courtes nuits dans les semaines à venir... Mais pour l'instant, je fais l'aveugle, le sourd (mais j'ai toujours une grande gueule...).

4. Un salut tout particulier à l'auteur (auteure ? autrice ?) d'un blog que je suis et qui me fait me poser beaucoup de questions sur la condition de la "belle-mère" dans une communauté. Courage.

5. Je vais lire.

mardi 2 juin 2009

Pique nique et stores

Hier (lundi), nous étions 7. J’ai récupéré mes enfants chez leur mère en fin de matinée. Ils n’étaient pas prêts (comme à chaque fois !). Après avoir discuté avec nouvelle-majeure, qui est restée là-bas mais va revenir pour la semaine du bac, j’en ai profité (pendant qu’ils faisaient leur sac) pour faire une mini sieste dans ma voiture : samedi matin, je me suis couché vers 3h00 pour faire de la musique (merdique d’ailleurs) et dimanche nous sommes rentrés vers 1h00 de chez des amis.
Petite sieste réparatrice qui vous fait retrouver la bonne humeur.
Nous avons pique-niqué tous les 7 en forêt lundi midi dans la bonne humeur.

Les caprices n’ont recommencé que quand j’ai voulu installer des stores dans la chambre de ma plus jeune fille qui n’a pas de volets. Elle voulait des stores gris qui étaient dans la chambre des filles de ma-dame dans notre ancien logement. Je n’ai pas voulu car je sentais venir l’orage. J’ai proposé du fuchsia. Elle n’en voulait pas. Et 2 minutes plus tard, les filles de ma-dame voulaient aussi des stores. J’ai expliqué que la chambre du bas n’avait pas de volets. .. Et finalement, je suis allé faire autre chose pour avoir la paix.
A l’heure du repas tout était oublié.

Je poserai les stores une autre fois, sans doute les gris, discrètement, sans rien demander. Il est fort probable que personne ne verra rien.

Gérer les caprices : une de nos activités les plus chronophages…

samedi 30 mai 2009

Une page de plus

Et bien voilà, je n’ai plus tellement envie d’écrire.

Ce n’est pas que je passe moins de temps sur la blogosphère ou même sur mon pc mais écrire m’est devenu moins « naturel ».

Et puis cette éternelle question : j’écris pour le simple besoin d’écrire ou pour le besoin d’être lu et commenté ? Je crois que c’est un peu plus complexe que cela mais mes articles ont perdu de leur sens.

Des morceaux de notre vie :

1. Nouvelle-majeure, l’absente.
Nouvelle-majeure ne vient plus. Ou presque. En un mois, elle a du passer 2 jours ici, c’était un week-end ou nous n’avions pas d’enfants et pendant lequel elle assistait à un concert pas très loin d’ici. Elle ne supporte plus ma-dame et ces filles. Pour nuancer, je devrais dire qu’elle ne supporte plus les caprices et chamailleries des filles de ma-dame (le côté petites pestes des filles de cet âge. On pourrait développer car je trouve une évolution à ce sujet, si je me réfère à mes filles aînées au même âge) ainsi que l’attitude « laxiste » de leur mère.
Je trouve 2 excuses à ma fille (c’est normal pour un père un peu papa poule) : premièrement elle révise le bac, deuxièmement sa chambre est la pire de celles que nous avons.

J’ai discuté 35 minutes avec elle au téléphone hier soir. Le contact n’est pas rompu, bien au contraire. Mais elle ne veut plus venir. Soit.

2. Travail à la maison.
J’ai gardé les filles de ma-dame un soir. J’ai fait travailler l’une d’elle pendant près d’une heure. La demoiselle était contente que je l’aide, ce qui n’était pas prévu (que je l'aide, pas qu'elle soit contente...). Elles ont un peu essayé de négocier de dormir ensemble, mais la consigne de leur mère était claire : au lit après le mini passage devant la télé (un truc enregistré je crois) et chacune dans sa chambre. Pas de difficulté. Plutôt sympa d’ailleurs.

3. Conseil de « communauté » (pas de famille, je refuse ce terme).
A sept seulement puisque nouvelle majeure ne vient plus. La situation dégénérait dangereusement. L’ambiance était au mieux passable, au pire tendue. J’ai donc pris l’initiative de faire une mise au point. Des grandes tirades comme je sais faire, avec juste ce qu’il faut d’émotion. Mais j’étais sincère. En résumé, j’ai dit que je savais, nous savions, ma-dame et moi, que les enfants n’ont pas choisi cette situation. Nous savons que c’est dur de vivre tous ensemble avec nos différences (et transformer des différences en richesse, c’est bon pour les discours politiques lénifiants). Mais ma-dame et moi avons fait ce choix car nous nous aimons. Nous étions conscients que ce serait difficile. Alors j’ai demandé que les enfants ne soient pas égoïstes. Qu’ils respectent notre amour. Car s’ils nous aiment, notre bonheur doit aussi leur importer. Et qu’avec du respect, des règles communes, du dialogue (suffisamment tôt pour ne pas laisser pourrir une situation) nous devrions arriver à vivre tous ensemble. Non, nous ne serons pas une famille. Je n’ai pas cette prétention. Une famille ce n’est pas ça. Mais nous pouvons être un groupe unique.
L’ambiance s’est détendue. Il faut que je fasse ça de temps en temps.

4. Moto
Une balade en moto de 8h00 à 19h00 avec grande-majeure et des « copains » . C’est amusant. J’étais avec ma fille et le beau père de ma fille était avec la sienne. Il y avait d’autres personnes bien sûr. Mais c’était amusant de nous retrouver entre hommes ayant épousé la même femme. L’ancien et le nouveau.
Mais ma moto est une sportive et depuis une semaine, le fait d’avoir eu les mains écrasées sur les poignées par le transfert de poids causé par ma passagère, me laisse en engourdissement douloureux des mains. Vouloir rouler en sportive à plus de 40 ans a un prix…

5. Travaux
A part avoir posé des plinthes, fabriqué une penderie, démonté une cuisine, je n’ai pas fait grand-chose. J’ai 3 jours, je dois faire quelque chose.

See you later.

jeudi 14 mai 2009

Savoir faire la part des choses.

Est-ce un ras le bol tout à fait classique et cyclique ? Une de ces périodes ou la médiocrité de votre vie vous saute aux yeux ? Ou est-ce le sentiment plus profond et croissant d’essayer de faire tenir debout une situation bancale ?

Hier soir, les filles de Ma-dame étaient là. Ce soir elles seront là. Elles sont aussi là au moins 2 midis par semaine de non-garde. Ce n’est pas de les voir qui me contrarie. Elles sont mignonnes ses filles. Elles n’ont rien choisi non plus, elles subissent cette situation étrange de pseudo recomposition. Ce qui me gène c’est que bien que la garde alternée soit supposée être dans la proportion de 1/2 elle soit en fait plus proche d’un 2/3 et que cela semble normal. Impossible d’évoquer le sujet sans voir Ma-dame se fermer comme une huitre. Et c’est toujours une remarque sur mes enfants en retour.

Pour mettre cela sur un plan bassement matériel, jusqu’à ces derniers jours, j’étais le seul à prendre en charge les frais de bouche, de chauffage, d’eau, etc*. Et ce n’est pas tant ça qui me gène, quand j’étais marié, il n’y avait que moi qui avait un travail rémunéré. Non, c’est plutôt que cela semble normal. C’est extrêmement prétentieux de ma part mais je voudrais juste un merci.

En fait, cette difficulté à communiquer quand il s’agit des enfants me devient plus pesante chaque jour.

*et ce qui est bien fait dans notre royaume de France, c’est que le fait que Ma-dame travaille à nouveau ne va rien changer car elle va perdre les aides qu’elle avait. Les revenus sont les mêmes. Mais je préfère tout de même me dire qu’elle ne « profite » pas du système.

*****

Ça (le texte au dessus), c’était il y a quelques jours. Je ne poste plus rien, je n’écris pas grand-chose. J’ai l’impression d’avoir tout dit 100 fois, tout écrit.
C’est dur cette vie en communauté. J’ai envie de partir. Mais la fuite n’est pas une solution. Du moins c’est ce que l’on dit. Je crois que nous sommes rentrés dans une routine. Mais c’est une routine bancale. C’est la différence avec une famille classique où c’est d’abord une routine « équilibrée » qui s’installe. Dans notre cas, nous avançons avec des roues carrées ou bien la route est faite de galets. On avance. De secousses en secousses, on se demande si c’est bien utile. Mais on continue. On ne voit pas d’horizon. Juste la route. Rien à atteindre devant, rien derrière. En revanche il y a d’autres routes sur les côtés. Des chemins devrais-je dire. Et bien que l’on ne distingue pas bien où ils mènent, nous savons qu’ils ne se transformeront pas en route. Ce sont juste des chemins où l’on peut se perdre. Je crois que si je prends un de ces chemins, je ne pourrai plus jamais revenir sur une route…

mardi 5 mai 2009

ça flotte

Je ne sais pas trop.

Mitigé. Je me détache de choses et puis j’y attache à nouveau une violente importance.

Ma plus jeune fille et la plus jeune fille de ma-dame se sont battues. La plus jeune fille de ma-dame est difficile à supporter. Souvent surexcitée, parlant sans arrêt pour ne rien dire, incapable de se poser, elle est un prétexte à ne pas adhérer au projet pour les autres (le projet étant de former une famille recomposée).

Samedi soir, nous avions des amis. Des amis qui ont 3 enfants (les nôtres ne nous suffisent pas…). Tout allait bien mais au bout d’un moment, la plus jeune fille de ma-dame devint « incontrôlable ». Et du coup, elle s’est fait « virer » de la chambre de ma fille où se trouvait une partie des autres enfants. Evidemment, elle n’a pas accepté et à arracher les décorations qui se trouvaient sur la porte. Ensuite, elle s’est battue avec ma fille et lui a violemment écrasé le pied. Le doigt de pied est toujours bien enflé. Ma fille lui a « retourné une claque » et la demoiselle a fini en pleurs dans sa chambre.
Je n’ai appris l’épisode que le lendemain.

Que la cohabitation est difficile. Mais j’aime cette femme et il nous faut être vraiment forts pour tenir le coup.

Je dis ça mais j’ai tellement de travail que la fuite est facile pour moi. Ma-dame garde 2 enfants, ça l’occupe aussi.

Etant obsédé par mon boulot, je réfléchis peu. C’est mieux. J’attends le mois d’août avec impatience.

Je n’ai même pas besoin d’écrire sur ce blog. Le temps passe vite et c’est bien.

mardi 28 avril 2009

Rien que du classique.

Miss préado nous a fait un malaise vagal au collège. « Rien de bien inquiétant » n’a été trouvé après les analyses faites à l’hôpital mais une échographie est demandée et il nous faut y retourner pour voir s’il y a une évolution des taux de ceci et cela qui ne sont pas « parfaitement normaux ». Rien de bien inquiétant, sauf pour les parents, car ne rien trouver, c’est ne pas savoir. Et miss était vraiment mal. Mais quand nous sommes repartis, elle avait retrouvé son sourire.

Rien à dire sur notre vie. Nous sommes dans une routine pépère. Rien que du classique.

Je bosse énormément, j’ai perdu mon bureau à la maison car ma-dame garde des enfants et il fallait une pièce pour mettre les lits. Pour le travail, je connais les futures étapes : un grand chef va passer un jour, nous faire un grand speech sur le fait que notre société est saine et le mois suivant, il y aura les premières charrettes. Que du classique.

Ce soir, je n’étais pas là et bien que ce ne soit pas « sa » semaine, ma-dame avait ses filles (un grand classique). Grande-majeure était présente et m’a raconté le repas auquel j’ai échappé. Et bien que je ne puisse pas me réjouir d’avoir passé plus de 3 heures 30 aux urgences, je suis content de n’avoir pas assisté au festival donné par les filles de ma-dame. Grande-majeure a été surprise par la réaction de ma-dame, un grand coup sur la table et un très très très fort haussement de voix, pour rétablir un peu de calme et exprimer son mécontentement. Bagarre toute la soirée, un grand classique. Avec les miens, j’ai déjà du mal, avec ceux des autres, c’est difficilement tenable. Mais comme je n’étais pas là… je ne me plains pas.

Le temps va continuer à passer et un jour nous serons au mois d’août. Et je serai en vacances. Et je serai au bord de la mer. Pendant les congés, j’aurai mon PC et mon téléphone. Classique. Mon PC recevra des messages urgents et mon téléphone sonnera. Et je répondrais. Classique.

A part ça rien. Classique.

dimanche 19 avril 2009

Deux jours ensemble

Le samedi devrait être l’occasion de faire « la grasse matinée ». J’ai un peu de mal à le faire. Mais peu importe. Le seul fait de ne pas avoir à utiliser un réveil est déjà une immense satisfaction.

Nous avons choisi la peinture de la chambre de grande majeure. Une amie était venue pour l’aider à peindre. J’avais bien quelques doutes car, normalement, une pièce doit être débarrassée avant d’être peinte. Mais comme sur le chemin du retour du magasin de bricolage, les deux « copines » ont souhaité que je les dépose au centre ville, mes doutes se sont envolés : pas de peinture ce week-end. Et je ne crois pas que ce soit un problème.

Toujours sur le chemin du retour, ma préado qui avait voulu nous accompagner, a exprimé le besoin d’avoir une nouvelle veste. Et comme « maman est d’accord tu sais », j’ai fait un détour par un magasin qu’elle m’avait indiqué. Et là, pas de surprise non plus. Elle a essayé différents modèles, en a sélectionné un, et lorsque nous sommes arrivés à la caisse, elle a changé d’avis. Nous sommes rentrés bredouilles mais l’âme en paix. C’est important. Et si cela pouvait devenir une technique ? Accompagner au magasin et faire naître un doute juste avant de donner les articles à la vendeuse. Cela n’élimine pas le passage dans tous les rayons de la boutique, c’est certain, mais augmente les chances de pouvoir faire quelques économies.

Nous étions à peine rentrés dans la maison quand le-fils nous a croisé :
- Où allez-vous ?
- Nulle part, nous rentrons.
- Ah…
- Pourquoi ?
- Tu sais, comme j’ai 3 euro, je voulais m’acheter un pot de peinture. On pourrait y aller quand cette semaine ?
Le « cette semaine » était très habile, très subtile. Car il était évident que « cette semaine », nous n’aurions pas le temps de faire des courses de ce type. Pas plus que les autres semaines d’ailleurs. Nous « groupons » l’ensemble de nos activités de relance de l’économie par la consommation le week-end.

Lorsque nous sommes revenus, il était un peu tard pour essayer de monter la nouvelle plaque de cuisson. Mais comme je suis têtu, j’ai commencé. Quand nous sommes partis au restaurant, la cuisine était inutilisable…

Comme pour tous nos mouvements à huit, il nous a fallu deux voitures. Nous sommes arrivés en deux vagues au restaurant. A l’étage, 2 autres grandes tables. L’une avec une famille sans doute. Des frères et sœurs et cousins et cousines semblait-il. Les ados d’un côté, les adultes rougeaux de l’autres.
La deuxième tablée était « branchée ». Les filles paradaient et les garçons se ventaient. Un peu moins de 30 ans sans doute. L’une des filles avait un étrange décolleté, très provocateur, qui ne laissait apparaître que la partie centrale de la poitrine. Bien que nous étions deux garçons à notre table – mon fils et moi – ce sont les filles qui nous ont faits remarquer les rondeurs exposées chaleureusement.

L’environnement était donc très sonore. Mais ma-dame n’était pas détendue. Nous ne nous sommes pas placés intelligemment. Les filles de ma-dame étaient d’un côté et mes enfants de l’autre. Nous étions face à face avec ma-dame et faisions donc barrage entre les deux groupes. Du coup ma-dame a porté toute son attention sur ses filles. Et elle a pu constater que la plus jeune ne se tient pas mieux au restaurant qu’à la maison. Elle en a été contrariée. Elle a haussé le ton plusieurs fois, jusqu’à être écoutée. Mais, vers la fin du repas, la demoiselle avait un intense « besoin de se dégourdir les jambes » et ne cessait pas demander quand nous allions partir.
Nous n’avons pas pris de désert. Je ne recommencerais pas cette expérience tout de suite. La soirée fut agréable mais l’état d’excitation permanent de la plus jeune est pénible.

Demain, la semaine recommence…

samedi 18 avril 2009

Quelques paroles

Je crois qu’il y avait peu de temps que je dormais. J’étais dans cet état où l’on entend vaguement sans comprendre. Puis, mon cerveau endormi s’est rappelé de ce qu’il avait pensé lorsque j’avais ouvert la fenêtre, juste avant de me mettre au lit. C’est sans doute ce qui l’a « réactivé ». Comme une sorte d’alarme qui déclenche tout un processus. C’était bien des bruits de pas. Des pas qui se dirigeaient vers la porte d’entrée, située à l’étage inférieur, presque en dessous de cette fenêtre ouverte. Et le bruit d’une voiture qui s’éloignait.

Nouvelle majeure n’est pas rentrée très tard. Cet après-midi, elle m’avait demandé l’autorisation par sms d’aller au cinéma avec son copain. De la salle borgne où je me trouvais depuis trois jours, à dispenser des informations et des « méthodes » à des collègues étrangers, fatigué, impatient de voir le week-end arriver, j’ai répondu « ok ». J’ai pensé à la fois « profite de la vie » mais aussi « j’aurais bien aimé que tu passes la soirée avec nous, avec moi».

Longtemps j’ai pensé à cette chanson « Cécile, ma fille » de Nougaro. Je l’ai écouté, chanté. J’ai répété le passage qui parle « d’idées puis d’idylles » et le suivant, si vrai.
Mais je n’avais pas imaginé que ce serait elle, nouvelle majeure, la première à ma rappeler douloureusement e texte. Nouvelle majeure s’en va. L’année prochaine, selon toute logique, elle ne vivra plus ici. Et son « indépendance » me fait peur. Saura-t-elle me donner des nouvelles ?

Déjà, une autre mélodie et d’autres paroles me reviennent en mémoire : « Ma fille mon enfant, je vois venir le temps… ».
Reggiani m’a ému avec tant de chansons, mais celle là, a toujours eu une portée particulière.
Maintenant, nous y sommes, presque…

vendredi 10 avril 2009

Les hamsters

Dimanche après-midi, lundi, mardi soir, mercredi matin, j’ai pu profiter de mes enfants. Ils sont maintenant avec leur mère et leur beau père chez leurs grands-parents. Leurs oncles, tantes, cousins, cousines seront là. Amusant de penser qu’il y a quelques années, c’était aussi ma famille. Non, je n’en perçois pas de tristesse ou nostalgie excessive !

Ma-dame, mes enfants, les enfants de ma-dame, mon univers. Je fais mon possible pour en profiter, pour leur accorder du temps. Mais le travail est tellement prenant. J’ai travaillé de 5h00 à 19h00 aujourd'hui et en rentrant j’ai encore répondu à des messages. Même en enlevant les temps de trajet entre mon domicile et mon bureau, c’est beaucoup d’heures. Comment faire autrement ? En fait, tous comprennent. Tous sauf mon ex-femme qui m’a annoncé cette semaine que nous ferions peut-être mieux de mettre fin à la garde alternée car je ne peux pas m’occuper suffisamment des 2 plus jeunes. Je laisse dire et quand elle a fini, je raccroche. C’est une bonne mère mais elle sort tout de même des trucs « énormes » parfois.

Travail. Il nourrit tout le monde ici. Je n’ai pas trouvé d’autres moyens.

Hier, 3 de mes enfants ont dormi ensemble, dans la même pièce. J’ai pensé à des petits hamsters, en boule, les uns contre les autres. Attendrissant, touchant. J’aime cette complicité fraternelle, c’est comme un sentiment de réussite pour moi.

Cette semaine, il y a bien eu aussi une tentative des filles de ma-dame pour dormir en bas avec ma plus jeune fille, mais au bout d’une heure, elles sont remontées dans leur chambre. Je ne sais pas exactement pourquoi. Pas de chamaillerie à priori. Mais il y a bien 2 groupes et c’est normal. Le fait qu’il y ait eu un essai de mixage est déjà une bonne chose.

Rien de plus à dire. Mes enfants me manquent déjà, 3 jours en 4 semaines, c'est très peu. J’ai pas mal de travail à faire samedi et dimanche et il faut que je trouve aussi du temps pour m’occuper de la maison. Nous mangerons avec ma-dame en tête à tête au restaurant demain soir. Et dimanche, nous irons chez ses parents. Ma petite vie, elle me convient parfois, comme en ce moment… mais pas toujours...

samedi 4 avril 2009

Going back home

Demain, samedi, je rentre et dimanche, j’arrive en France. Si je ne rate pas un des avions – comme d’habitude – je pourrai prendre mes enfants en début d’après-midi. Et je pourrai embrasser ma-dame en fin de journée (elle est chez ses parents).

Envie de rentrer, c’est sûr. De retourner au bureau ? Pas du tout.

J’ai passé une partie de la soirée avec un collègue avec lequel nous avons fait pas mal de pays, de l’Amérique du Sud au Moyen-Orient en passant par l’Asie, sans passer par l’Afrique. Il n’est pas très aimé dans le groupe mais c’est un ami. Avoir passer des semaines ensemble dans des endroits pas toujours accueillants nous a permis de lier des vrais liens d’amitié.

Prochaine étape, demain matin : j’espère que ma carte va passer à l’hôtel car entre ce que j’ai du avancer pour les frais et mes dépenses souvenirs, « l’ardoise » est salée. Sinon, je reste ici et je demande une carte de résident… non, pas possible, trop envie de voir mon petit monde.

jeudi 2 avril 2009

Cadeaux souvenirs


Inventaire (pas à la Prévert, malheureusement) :

2 T-shirts, 1 Sweat-shirt, une paire de chaussure pour grande-majeure ;
3 T-shirts, 1 sac à main pour nouvelle-majeure ;
2 T-shirts, 1 paire de chaussure pour ado-garçon ;
2 T-shirts, 1 Sweat-shirt, une paire de chaussure pour pré-ado-fille ;
1 T-shirt pour la plus grande des filles de ma-dame ;
1 T-shirt pour la plus jeune des filles de ma-dame ;
Des bijoux fantaisie pour ma-dame ;
2 bouteilles de vin pour boire avec nos amis ;
1 bouteille de vin pour la mère des enfants qui les a gardé pendant ma semaine de garde.

…et une valise achetée pour trimballer tout ça.

Il me manque :
1 sweat-shirt pour ado-garçon ;
Des babioles pour les filles de ma-dame (en faisant bien attention à ce que leurs cadeaux n’aient pas plus de valeur que ceux de mes enfants).

Compliqués les cadeaux souvenirs… et volumineux… et lourds…

La photo représente les affaires, par pile, par personne.

Penser à bien garder les tickets de caisse pour la douane.

mercredi 1 avril 2009

Cocktail

(non ce n'est pas le cocktail...)

Cocktail… puis restaurant. Trop de nourriture et trop de boissons. Journée longue. Qui a fini par une présentation d’une des collègues que j’apprécie le moins. J’ai lutté une partie de la journée pour garder les yeux ouverts. Et finir par ces 45 minutes qui n’auraient dû durer que 15 m’a fatigué.

J’ai eu ma grande majeure. Elle et ses camarades et le professeur se sont fait virés de la fac par les « grêvistes ». Etrange. C’est ça la démocratie ? Pour des groupes dit « de gauche » (pas d’extrême gauche) je trouve ça limite. On marche sur la tête chez nous. Vieux con je suis et je resterai. Défendre la démocratie c’est aussi se battre contre ces comportements, de quelques horizons qu’ils soient. Et puis d’une façon simpliste, je suis pour une « réciprocité » des relations : tolérance avec les tolérants, intolérance avec les intolérants. Pas question d’œil pour œil dent pour dent, non, juste une réciprocité dans la relation. Tu me respectes, je te respecte.

Grange majeure, nouvelle majeure, fiston, pré-ado, vous me manquez. Ma-dame aussi. A chaque fois que j’ai ma-dame, si ces filles sont là, elles ont besoin d’elle ou de lui dire un truc. Je lui ai fait remarquer que je l’avais à peine 5 minutes par jour et qu’il serait bon que nous puissions au moins avoir ce moment pour nous. Elle a reconnu que ses filles se comportaient comme des bébés sur ce point. Elles sont jalouses. Ok. Mais je suis loin et je ne peux la joindre qu’entre les pauses quand elles coïncident avec des horaires raisonnables en France (pas en plein milieu de la nuit…).

11 jours de réunion… Vous êtes mes vrais valeurs mes enfants et ma-dame. Mon père aussi. Et j’ai rêvé de ma mère… et de mon père. Ma mère est décédée il y a des années. Je suis content de l’avoir « vu ». Et de lui avoir « parlé ». Elle était déjà malade dans mon rêve, mais elle était là. Mon père était « là » mais « absent », ce qui nous déplaisait (à ma mère et à moi). Et voilà du coup une chose qui me parait plus claire. Je lui en veux de ne pas avoir été aussi présent que je l’aurais voulu quand ma mère était malade. Mais je lui trouve des excuses maintenant. Comme cela a du lui être dur de voir sa femme « partir » lentement… mais sûrement.



samedi 28 mars 2009

1 semaine ou presque.

(On ne voit pas bien, mais c'est une fontaine qui brille au milieu du hall, à l'hôtel).

Quatre jours de salle de réunion après 11h de vol. Que dire ? Je suis cuit. J’ai voulu dormir 45 minutes avant le repas de ce soir mais un gamin s’est trompé de chambre et a tambouriné contre ma porte. Je me suis fait au décalage horaire ou presque.


Demain c’est journée libre (la seule des deux semaines que je dois passer ici) et je vais en profiter pour ramener des souvenirs aux enfants et à ma-dame. J’ai déjà un stock de T-shirts et sweat-shirts locaux et il va falloir que j’achète un autre sac ou une autre valise pour ramener les souvenirs pour les 7 personnes de la communauté.
Demain, rendez-vous à 10h avec ma collègue pour faire le reste des courses « souvenirs ».

A la maison, il n’y a que ma_dame et ses filles. Je l’aime. Elle me manque. C’est ce que j’aime dans les déplacements, ils permettent de faire le point et de voir ce qui est important. Cette jeune femme est importante. C’est certain. Et mes enfants ? Ils me manquent aussi, bien évidemment. Je voudrais pouvoir voyager avec eux mais c’est vraiment cher. Pas compatible avec ma façon de gérer les finances.

Parenthèse : le troupeau de gosses de l’étage commence à me fatiguer. Une équipe sportive locale qui doit avoir entre 14 et 16 ans en n’en peut plus de se retrouver à l’hôtel sans papa et maman. Keep cool…

La cohabitation est vraiment difficile. Mes grandes ont du mal. Elles supportent difficilement les repas à la maison. Je dois avouer que moi aussi. Avant que je ne parte, il y a eu une sorte de clash entre ma-dame et une de ses filles. Il faut dire que j’ai fait comprendre par mon silence mon mécontentement : la plus jeune fille de ma-dame nous a saoulé de paroles mais quand elle a commencé à manger debout, je lui ai gentiment dit de s'assoir. Ma-dame a senti mon exaspération et a exigé le silence ou des paroles intelligentes, ce que la jeune fille était incapable de fournir dans l’état d’excitation dans lequel elle était…
Résultat des courses, elle a pleuré dans sa chambre. Mais je dois admettre que ces repas sont difficiles pour moi aussi.

Je répète donc la même chose. La famille recomposée est un leurre. Nous nous efforçons de faire en sorte que la cohabitation soit vivable, c’est déjà pas mal. Et je persiste et signe. J’ai fait ce choix et je l’ai imposé à mes enfants. C’est ainsi et c’est tout.

Sinon, je ne suis pas « lost in translation » et c’est bien… Pour ceux qui connaissent, l’ambiance des hôtels le soir est parfois étrange. C’est à ce moment que l’on se sent seul. Et c’est à ce moment qu’il faut être vigilant.

Encore huit jours et je rentre. Pour l’instant je vais essayer de dormir.
Mais franchement, je m'ennuie.

samedi 21 mars 2009

Sur le départ

Message commencé en début de semaine…

Pas d’enfants cette semaine ou presque. Grande-majeure reste là quand il y a des cours à la fac, c'est-à-dire pas très souvent. Je me demande bien comment ils vont faire pour rattraper le temps perdus (oui, c’est un jugement. Savoir se mobiliser c’est bien, savoir quand il faut arrêter « le combat » ou la « lutte », c’est nécessaire aussi). Je trouve qu’il y a un soupçon d’indécence dans le comportement de certains. Mais je ne suis qu’un gros crétin, cadre dans le privé, qui pense qu’aggraver une situation difficile ne peut pas être une solution.

Grande-majeure a toujours des crises d’angoisse même si, d’une façon générale, elle semble aller mieux. Elle « semble ». Je suis prudent. Mais je la vois rire, s’emporter, discuter, avoir des envies, chanter, et je me dis que même si elle bénéficie de l’effet d’un traitement, elle « va mieux ».

Les derniers déménagements ont été faits hier : chacun à son endroit estimé comme « définitif ». Je récupère un grand bureau. Je l’ai inauguré hier en y travaillant 10 à 12 heures. J’ai un boulot monstre. Je pars lundi pour 2 semaines complètes à l’étranger. Quelques petits problèmes (de santé) m’inquiètent un peu et je ne sais pas si je dois les mettre sur le compte du surmenage et de la fatigue. Mes deux majeures ont pu s’en rendre compte hier - nous avons mangé tous les trois ensemble sur le pouce, toutes les occasions sont bonnes pour nous voir avant mon départ – et cela m’a contrarié. Je table sur de la fatigue.

Jalousie chez les filles de ma-dame. Elles reçoivent, je ne vais pas dire en récompense de leurs caprices, du nouveau mobilier pour leur chambre, car ma jeune préado a eu une « nouvelle » chambre avec un nouveau lit et un nouveau bureau. Le seul problème est que le mobilier de ma préado datait de la nuit des temps et que celui des filles de ma-dame a à peine plus d’un an. Et que la chambre de ma préado est certes neuve mais petite. Plus petite que celle des filles de ma-dame. Alors « pourquoi elle va avoir un canapé dans sa chambre elle ? » et « pourquoi elle dit oui à tous leurs caprices leur mère ? ». Mais aussi « et pourquoi moi je peux pas voir aussi des trucs nouveaux dans ma chambre » ? En fait, rien de plus que dans une famille à géométrie plus classique. La différence, c’est que chaque adulte n’est responsable que d’une partie seulement de la tribu. Et comment expliquer à l’autre que nous sommes à deux doigts de la surenchère ? Savez-vous que les mères sont généralement très « susceptibles » quand il s’agit de leur enfant ?
Plus tard…

Je suis une machine. Je marche au radar.

Encore plus tard…

Ce soir nous allons manger dehors avec « ceux qui restent ». Ma préado est avec les filles de ma dame chez leur père (l’ex mari de ma-dame si vous suivez). C’est amusant. C’est même sympathique tout ça. Nous serons seulement cinq.
En rentrant, il faudra que je travaille. Pas le choix. Nous avons fait quelques achats avec les enfants aujourd’hui (samedi). Des vêtements (pour eux et pour moi), des accessoires. Ma carte aura 2 semaines pour refroidir un peu (quoique 2 semaines d’hôtel « de bonne qualité », ça échauffe aussi la carte, tout comme les « souvenirs ». J’essayerai de ne pas oublier de passer mes notes de frais rapidement en rentrant).

Je rêve de me poser sur une plage et d’aller nager… vivement le mois d’août…

vendredi 13 mars 2009

Quand sautent les plombs...

Cette semaine, j’ai « pété les plombs ».

Les semaines sont parfois dures. Certes, je ne travaille pas en usine, sur une machine bruyante, et je ne devrais pas me plaindre. Mais, il faut reconnaître que les « cadres » subissent une certaine pression … et les temps ne nous promettent pas des moments plus faciles. Imaginez que les boites qui font des pertes fermes… et comme les boites qui font des bénéfices aussi (elles ferment des sites ou licencient comme on peut le vérifier actuellement) l’avenir est incertain et on ne sait plus très bien quoi faire des objectifs. De plus, le cadre est du côté des méchants pour beaucoup de monde. Ceci juste pour dire que parfois, le soir, je suis « claqué ». Je me couche, lis 3 pages et m’écroule.

D’abord, il y a les bruits du lit contre le radiateur. Le lit de mon fils qui est juste en dessous. Cela m’a réveillé, à minuit, mais dormant depuis 1 heure, j’étais trop fatigué pour bouger. Les bruits n’ont pas cessé. Il faut imaginer un tube métallique qui frappe, à fréquence irrégulière, un radiateur en fonte. J’ai continué à ne pas bougé. Et puis il y a eu cet éclat de rire. Alors, d’un bond, je me suis levé, je suis descendu et j’ai grondé. J’étais déjà « irrité »… Je me suis recouché.
Finalement, je suis redescendu 2 fois encore. Je crois que je n’avais plus figure humaine… une bête furieuse !

L’inconvénient de s’énerver ainsi le soir, c’est que le sommeil est dur à retrouver… mais j’ai du m’endormir vers 1h00 – 1h30.

Quand le réveil à sonné à 6h25, j’ai bien senti cette désagréable impression d’être cloué au lit. Un horrible poids sur la poitrine, le sentiment que l’on n’y arrivera pas. Mais comme je dépose au moins 4 enfants le matin à l’école, je me suis levé. Et c’est vrai que je maudissais un peu celui qui me semblait être la cause de cette inefficacité que j’allais trainer toute la journée.

J’ai réveillé les enfants. Ils se sont levés pour prendre leur «p’tidèj » et je suis allé prendre ma douche. En sortant, j’ai demandé si le-fils avait réussi à atteindre la cuisine. On m’a dit que oui.

A 7h40, nous nous sommes tous retrouvés dans le hall, comme chaque matin, pour sortir ensemble et monter dans la voiture. Tous ou presque. J’ai appelé. J’ai appelé encore le retardataire. J’ai marché d’un pas vif vers la salle de bain, pensant que monsieur remettait en place la mèche qui fait que les filles le regarderons ou pas (on n’imagine pas comme c’est important une mèche de cheveux, même su la tête d’un garçon…). Mais non, la salle de bain était vide. Quand j’ai poussé la porte de sa chambre et vu ses cheveux qui sortaient de sous sa couette, j’ai explosé. Trop fini toujours par être vraiment beaucoup trop.

Je passe le fait d’avoir du déposer une partie des enfants avant d’avoir du revenir le chercher (décemment, je ne pouvais pas le laisser aller au collège en pyjama, même si j’y ai pensé…), d’avoir roulé au maximum de la vitesse autorisée et insulté 99,9% des autres automobilistes qui se trouvaient sur la route du collège.
J’étais hors de moi. Le pauvre gosse en a pris plein les oreilles.

Résultat des courses : le soir, à ta table, quad nous étions tous réunis, j’ai présenté des excuses pour les paroles que j’avais éructé en expliquant tout de même qu’il ne faut tout pas oublier que la privation de sommeil est un supplice.
Ensuite, à l’heure du coucher, j’ai préparé une tisane au petit gars et lui ai massé le dos pour le calmer. Et évidemment, monsieur s’est endormi vite et a parfaitement dormi… Maintenant la question est de savoir combien de fois j’aurai la patience de passer ma soirée ainsi, sachant que sa sœur est jalouse et doit forcément recevoir le même traitement...

J’ai l’impression de revenir des années en arrière. Et c’est certainement ce qui leur plait !!!

mercredi 11 mars 2009

L'étage du bas et celui du haut...

Etait-ce la peine de continuer ce blog pour ne pas y déposer d’articles ? Les jours passent et nous laissent peu de temps. A la fin du mois, je partirai pour 2 semaines de déplacement sans passage par la case maison. Il y a une tonne de choses à préparer pour « les grandes messes » auxquelles nous sommes conviés.

A la maison, les travaux avancent à un rythme plus tranquille qu’au bureau.
Dimanche soir, je me suis rendu compte d’une erreur…
La chambre de ma pré-ado est finie (ou presque. Me reste des plinthes et des stores à poser). Son frère et moi avons monté les nouveaux meubles pendant 2 heures. La peinture était sèche, la plancher posé, elle s’est installée, toute heureuse dans son nouveau « petit » domaine. « Petit » mais rien qu’à elle.
Le soir, en souhaitant bonne nuit à « ma » tribu (mes enfants), je suis monté à l’étage… et me suis tout de suite rendu compte d’un petit problème. Tous mes enfants sont en bas et je suis à l’étage avec ma-dame et ses filles…. !!! Deux clans… horreur. J’essaye donc de passer plus de temps que nécessaire « en bas », de travailler « en bas » le soir, quand ils sont couchés. Pour être présent.

Difficile de re déménager tout le monde… il faudra faire avec mais je sais déjà les remarques qui vont fuser…

mercredi 4 mars 2009

Les classiques

Se replonger dans les classiques. Cela aide à y voir clair. En tout cas pour moi c’est le cas. Comme Porter, Kotler, Ries et Trout dans mon boulot (ceux qui sont dans le domaine connaissent forcément). Concernant les avances reçues, je me suis souvenu d’un vieux truc qui s’appelle Décalogue. Tout est dit.

Discussion avec mes deux majeures, séparément, au sujet de notre communauté. Elles n’accrochent pas. Pas complètement « anti » mais certainement pas « pro ».

Quand on y réfléchit, il n’y a qu’une chose que nous partageons tous au même moment. Le repas. Et c’est stupide, mais c’est une activité pleine de règles et d’habitudes. Et c’est là que les différences sont les plus visibles. Et à chaque repas c’est la même chose. Avez-vous pensé aux nombres d’habitudes que nous avons à table ? Chaque repas, les mêmes gestes. Et quand ils vous gênent ceux des autres, ça tourne à l’obsession. Je comprends.

Nous avons un problème. A suivre…

jeudi 26 février 2009

non-bilan

Les moments de flottements.
Avec « l’age », on sait qu’ils viennent et repartent. Et dans une voiture, la nuit, sur une place déserte, le spleen s'insinue lentement, comme le froid.

Je devrais faire un bilan. J’ai pris une année, 2009 a commencé il n’y a pas longtemps. Ce serait l’occasion (« Après, ce sera trop tard »). Mais à quoi bon (« Je m’en fous »).

Je crois que ce qui devient difficile à mesure que les années passent c’est de ne pas ce dire « l’occasion ne sera représentera peut-être pas » et « finalement, je m’en fous, ça n’a pas d’importance ».

Par exemple :
J’ai une collègue qui me tourne autour (c’est mal dit ? Pardon, j’ai une collègue qui tente de me séduire). Elle laisse traîner ses doigts quand elle me passe un dossier, elle touche les miens quand je lui en donne un autre. Evidemment, on peut aussi se dire que c’est un hasard. Comme les trois réunions qu’elle a provoqué cette semaine pour le même projet (pas urgent ni primordial le projet). Hasard. Elle doit avoir 15 ans de moins que moi (mais comme je ai plus de 15 ans… elle existe…). Elle est jolie. Pas bête non plus. Alors dans une situation de ce type (et dites vous mesdames, que votre tendre et cher a rencontré, rencontre, rencontrera la même situation…), forcément, on se met à réfléchir (non, rester de glace pour un mâle lambda est difficile, croyez le). Et si « juste une fois » ? « Juste pour s’amuser ?», « une occasion comme ça ne se représentera peut-être pas, tu plairas moins en vieillissant ! », « fais pas ta vierge effarouchée, fonce ! », « on a qu’une vie ! », etc. Et puis, rien que de se poser des questions rend coupable car « si tu aimais vraiment ta femme / ton amie (rayer la mention inutile) tu ne ferais même pas attention à elle ! ». Facile. Un jupon qui se dandine (pardon mesdames), ça attire les yeux (mâle standard, rappelez-vous), les miens en tout cas.

Autre exemple :
Dans la restructuration permanente qui nous anime maintenant dans le groupe, nous changeons de bureau, de titre, de fonction, de rémunération, de collègues. Alors, il faut négocier, calculer, se battre, défendre son « beefsteak », lâcher du lest, patienter… etc. Et l’énorme envie que j’ai, c’est de dire : « je m’en fous ». Votre bureau ? Je m’en fous. Mon titre ? Je m’en fous. Ça ne change rien votre bazar, je m’en fous. Mais non, il faut être présent et faire semblant de s’occuper de tout ça. C’est un rôle que l’on doit jouer dans cette grande farce. Une partition.

Ensuite, en rentrant à la maison, il y a d’autres préoccupations. Mais les mêmes questions peuvent se poser.

D’abord je vois que tout ce monde grandit et s’éloigne. Sans doute la dernière année que nous sommes tous ensemble. Mais il ne faut pas pour autant envahir les autres (les miens) de ce sentiment de vivre des instants éphémères, bientôt perdus. « Le temps perdu ne se rattrape jamais ». Soit. Mais « mes » jeunes doivent se développer sans « remords ». Et donc, même si je sens que c’est la dernière fois que ceci ou cela, je ne dois pas les faire culpabiliser parce que le moment ne leur apparaît pas aussi important que pour le vieux con que je suis.

Et puis, il faut encore se battre pour des valeurs dont on n’est plus certain de l’intérêt. « Par principe », « par conviction ». Refuser le « à quoi bon » qui marque une usure, chaque année plus palpable. « Y croire encore ». Une forme de « résistance » ? Ce serait prétentieux.

Ah, le juste milieu... En attendant : « résister » (oui, c’est vraiment prétentieux !!).