jeudi 31 janvier 2013

Ephémère, épilogue

Je crois que je suis tombé 4 fois amoureux dans ma vie. Ces 4 femmes, jeunes femmes ou jeunes filles sont les premières auxquelles je pense quand je regarde ma vie amoureuse.

Évidemment, il y en a eu d'autres.
J'ai épousé l'une d'elle et nous sommes restés presque 20 ans ensemble. Je la respecte toujours. C'est le mère de mes enfants. Je ne regrette rien. Notre histoire a été belle mais elle est finie.

Une autre était "ma-dame" avec qui nous n'avons pas réussi à faire vivre notre "famille recomposée".

Il y a aussi une cette femme délicate dont je suis tombé amoureux fou. Ce n'était pas réciproque malheureusement et j'en garde toujours un pincement au cœur.

Et puis ce premier amour. J'étais un "absolute beginners".



Ephémère 4



"Quel âge avais-je ? 15 ans ? Moins je crois. Je ne sais plus. Elle avait de longs cheveux et habitait dans un château, oui, un vrai château, style renaissance. Son frère avait mon âge. Nous avions tous les deux une mobylette.

Elle me plaisait beaucoup.

Je ne sais plus non plus comment j’ai fait pour m’approcher et être accepté par ce groupe de jeunes filles dans lequel elle était.
 
Je me suis retrouvé dans des situations amusantes à fréquenter ces filles. Une fois je dormais chez elle, ses copines étaient là. Je dormais dans une chambre seul, elles dans une autre. Nous étions pudiques à cette époque.
Mais la paroi de séparation laissait passer les voix et j’entendais parfaitement leurs conversations. Et elles parlaient de leurs règles… Certaines devaient avoir 13 ou 14 ans et la chose devait être assez nouvelle. Mais il faut reconnaître que les filles parlent souvent de choses de filles quand elles sont entre elles. Plus tard, elles parlent de leur(s) accouchement(s). Les hommes n’ont pas de sujets similaires. Ils parlent de leurs « bitures », de leurs âneries en voiture, des filles « légères » ou « gourmandes » qu’ils ont connues, de leurs exploits sportifs parfois, de l'armée (mais ça c'était avant...).

Par une nuit étoilée – forcément - je me suis retrouvé avec elle, couché dans l’herbe. J’étais tétanisé. Je tenais sa main. Je ne sais même pas si je l’ai embrassé. Quand je pense à elle, je vois un peu de Jane Birkin jeune et de Joanna Shimkus. Elle était belle avec ses cheveux longs. Mince, avec des formes très discrètes. Je crois que nous sommes « sortis » ensemble 1 semaine".

mercredi 30 janvier 2013

Ephémère 3



C’était la rentrée. Je redoublais ma terminale. Ce n’était franchement pas de gaîté de cœur. J’avais détesté toutes les années précédentes et la perspective de devoir prolonger mon séjour dans cet établissement sans charme me désolait.

Nous étions tous dans la cour pour chercher notre nom sur les listes et trouver le numéro de la salle où nous devions nous rendre.

"Beaucoup de têtes connues, quelques camarades, peu en fait car j’étais un des seuls à avoir raté mon bac.Je n'en tirais pas grand mérite. Plutôt une profonde humiliation. Humiliation qui me conduisit à me désinvestir complètement, à ne rien faire que ce qui me permettait d'affirmer mon rôle de fumiste, de pseudo rebelle, absolument pas concerné par les échecs.

Très décontracté, parfaitement blasé, absolument pas pressé de consulter les listes, j’avançais lentement vers l’affichage.

Et puis je l’ai vu. Seule, nouvelle, adorable. Habillée différemment, avec un style personnel libre des influences de la mode.

J’ai finalement fait l’effort de chercher mon nom. Dans l’escalier qui montait vers l’étage où se trouvaient les salles, je discutais avec un camarade en lui demandant sa salle, sa « terminale » et lui indiquait  la mienne. Ce que j’ai appris plus tard c’est que la charmante demoiselle m’avait remarquée elle aussi et était derrière moi dans l’escalier. En entendant que nous étions dans la même salle, elle en avait ressenti une certaine « joie ». C’était sans conteste un coup de foudre réciproque.

Il m’a fallu plusieurs semaines pour avoir systématiquement ma place à côté d’elle en cours. Je me souviens d’une fois où elle avait signifié à un autre garçon que la place m’était réservée… quelle bonheur.

Bien que ne faisant rien, ne rendant pas le travail demandé, nous nous sommes retrouvés chez moi, assis côte à côte, pour faire des maths…
Au bout d’un moment qui a dû durer une éternité tant je me posais de questions – ma spécialité les questions, ainsi que l’incapacité complète à deviner les sentiments féminins – je lui ai demandé si je pouvais lui embrasser la joue car j’en avais envie. Et je lui ai embrassé la joue. Le monde était beau, la vie était belle…"

A la ramasse.



Voilà que j’ai à nouveau l’impression d’être complètement dépassé par les évènements. Je les subis, je ne contrôle plus rien. Comme l’impression de courir après un train qui quitte le quai.

De retour de déplacement hier à 18h, j’avais oublié que je devais aller diner avec 2 visiteurs le soir.

J’avais imaginé aller courir. Heureusement que j’ai reçu un appel pour convenir du lieu de rendez-vous. J’ai eu le temps de récupérer miss-ado chez sa mère, de la déposer à la maison et de repartir pour être à 19h30 devant un hôtel…

Aujourd’hui j’ai au même moment dans l’après-midi une formation à assurer et un rendez-vous chez un médecin.

J’ai oublié de monter un dossier de demande de remboursement pour le piratage de ma carte bleue.

J’ai oublié d’annuler un renouvellement automatique d’abonnement ou du moins de le contester.

Chaque matin, je suis cloué au lit, grappillant quelques minutes de repos supplémentaires.
Je déteste cette saison.
 
Je n’aspire qu’à faire la plante verte, comme dimanche après-midi, les maux de tête en moins.

mardi 29 janvier 2013

Ephémère 2



"La première fois que je l’ai vue, c’était sur une photo. Très élégante, très distinguée. Très  belle. Je ne m’attendais pas à une femme si belle.

La deuxième fois, elle portait une robe de soirée, noire. C’était l’été. La robe laissait apparaître ses épaules, son dos et la naissance de sa poitrine. Elle était maquillée sans excès, avec goût. C’était une femme de goût, j’allais m’en rendre compte en visitant son intérieur, plus tard.

J’avais un pantalon léger en toile, un polo et des mocassins. Peut-être aurais-je du mettre une tenue qui soit plus en adéquation avec l’image que je laissais paraître : un peu artiste sur les bords et motard. Je ne l’ai compris que plus tard.
Nous étions à la terrasse d’une petite ville. Les gens nous regardaient car nous avions un genre « habillé » différent des autres passants ou consommateurs.

Nous ne nous sommes vus qu’une trentaine de minutes. Le temps de nous observer discrètement. Elle s’était détournée de sa route vers une soirée « chic » pour me voir. Nous avions convenu d’un point milieu afin de vérifier si le charme opérait dans "la vraie vie".
A peine nous étions nous quittés que nous nous téléphonions pour échanger nos impressions et tomber d’accord sur le fait de nous revoir, sans hésitation.

Nous nous sommes vus chez moi. Ma maison était propre mais équipée de meubles dépareillés, sans charme. Très différent de son appartement.

Brune, fine, belle, habillée simplement d’une robe portefeuille noire – le noir lui allait parfaitement bien – elle était très désirable. Une longue fermeture à glissière fermait la robe dans le dos. Partir de sa nuque, descendre lentement, voir apparaître son soutien-gorge, arrivée sur ses reins, découvrir ses dessous soyeux.Comme voler des images.

Je ne sais pas comment nous avons réussi à calmer l’emballement de nos corps. Elle m’a dit « que vas-tu penser de moi ? Je ne suis normalement pas une fille qui couche le premier soir ». J’ai dû la rassurer en lui disant que nous n’avions pas « couché » et que céder au plaisir des sens était parfois normal.

Pendant les semaines qui ont suivi, elle s’est laissé caresser, jusqu’à l’extase. Elle m’a caressé ensuite, à chaque fois aussi, la tête posée sur ma hanche, m’observant d’une façon étrange, commentant comme si c’était la première fois qu’elle voyait un corps d’homme « exulter ».

Nous n’avons pas « couché ».
Nous n’avons jamais couché."

Ephémère



"Nous avons basculé sur le lit. Dans le mouvement, sa jupe en remontant a dévoilé ses jambes, longues et fines et lisses, et ses dessous sombres et sobres. Puis la jupe en retombant les a à nouveau masqué sans en effacer l’image, obsédante.

J’ai d’abord caressé son corps par-dessus ses vêtements. Mince et féminin. Un ventre plat, une taille fine et des hanches larges. Une poitrine petite mais ferme. Une peau douce à la base du cou. Des lèvres douces, fermes elles aussi, un souffle délicieusement chaud, comme un parfum d’intimité. Une nuque sensuelle que ma main épousait parfaitement, une fragrance agréable, doux mélange entre un parfum subtil et un shampoing discret.

Ses vêtements ont glissé, d’abord par en haut, dans un mouvement cambrant son corps, dessinant ses cotes et son buste délicat, puis par en bas, tout le long de ses jambes.

Sa peau était douce, terriblement douce. La caresser, l’embrasser, la sentir, la regarder, l'embrasser…

Pas d’urgence pour ôter les derniers masques de sa nudité. Maîtriser mon désir. Des caresses encore, à chaque fois plus pressantes, attisant nos désirs. Son corps frémissait, ondulait, le mien était tendu.

Enfin ce corps nu, révélé, qui éveillait des envies contraires, le regarder encore, le contempler encore, comme pour pouvoir le dessiner, le parcourir du bout des doigts encore, ou le saisir et le posséder.

Finalement, sans plus de notion de temps ni d’espace,  son corps, révélant son impatience, devint le seul horizon, le seul but. Se réunir, se lier, s’entremêler. Son plaisir, mon plaisir devaient aboutir, exploser, ensemble.

Garder un minimum de lucidité dans cette ivresse pour sentir sa jouissance monter, en détecter les signes, par son souffle, par les mouvements de son corps. Respirer pour dompter l'envie de jouir sans plus attendre. Et puis, certain de l’issu, sentant son corps se figer, ne plus rien contrôler, laisser  cette obsession m’envahir complètement, me replier dans un égoïsme complet jusqu’à l’ultime jouissance".