Comme il est dur de rencontrer celle qui nous
plaira.
Comme il est dur de rencontrer des gens, déjà.
Nous sommes à une époque où les moyens de communication sont nombreux et variés
mais il ne me semble pas que nous soyons moins seuls, moins isolés.
Le nombre de célibataires et d’amours fugaces
a dû exploser ces 20 ou 30 dernières années. Nombreuses sont les choses qui ont
explosées d’ailleurs. La famille en premier lieu. Les règles de vie commune,
les repères aussi.
Le constat d’un vieux con a n’en pas douter.
Un vieux con. Sur la touche à 51 ans. Je dois
mal vieillir et le charme que l’on me trouvait a dû disparaître (Je n'ai jamais été convaincu de mon charme. Ce sont les témoignages que j'ai pu recevoir à une époque que me l'ont appris).
Je plais aux femmes de plus de 50 ans, c’est
certain. Mais je dois avouer – avec honte – que je ne suis que très rarement
attirés par elles. Peut-être les marques de la vieillesse qui se rapproche me
font-elles peur ? Je ne veux pas être insultant ou indélicat – je le suis
finalement – mais certaines portent ces morsures du temps que je vois aussi
apparaître sur mon visage et mon corps. C’est discret pour l’instant mais c’est
présent. Le fait de faire du sport aide certainement à freiner la chute.
Pourtant, elle arrive. Cela explique peut-être mon manque d'attirance.
Globalement, j’ai envie de vivre. J’ai envie
de m’émerveiller devant un corps ou un paysage. M’imprégner d’eux, laisser mes
sens les découvrir. Non, un corps n’est pas un objet, mais il peut être aussi
beau qu’un paysage que l’on découvre, que l’on contemple, que l’on souhaite ne
pas oublier.
Et puis, vibrer ensemble, aimer ensemble, c’est
tellement agréable. J’ai dans la tête des lieux qui m’ont marqué et que je
voudrais partager. Les falaises d’Etretat,
le musée d’art moderne du centre Pompidou, les calanques de Cassis, les rues de
La Ciotat, Quiberon, Lorient, Les grandes dalles, Charmant Som…
Je voudrais que cette femme soit sensible, une
peu folle parfois, qu’elle souhaite pouvoir s’abandonner avec confiance. Les
femmes supportent une pression supérieure à celles des hommes aujourd’hui. Enfin, il me semble. Je l’ai
déjà écrit ici (que n’ai-je pas déjà écrit ici ?), mais beaucoup portent
une carapace, lourde, qui masque comme elle peut leur fragilité, leur doute et
parfois leur détresse. Non, la femme n’est peut-être pas plus fragile que l’homme,
mais elle cherche plus que lui aujourd’hui à masquer ses faiblesses. Elle ne se
donne pas, on ne lui donne pas, le droit à l’erreur. Comme pour les hommes
finalement. L’homme doit être fort, il ne pleure pas, il est solide. La femme est dans la même situation.
La femme est entrée dans ce schéma. Elle est
forte, elle gère tout. Son travail, ses enfants (seule pour beaucoup d’entre
elles), sa vie sentimentale.
La femme a deux fois plus de risque de
connaître la dépression que les hommes. Quelque que soit le milieu social ou le
lieu. C’est un fait.
Alors je voudrais que celle que je
rencontrerai peut-être un jour, pose sa carapace et ses armes quand elle est
avec moi. Au moins de temps en temps. Qu’elle « respire ». Nous
respirerons ensemble. Il y a une notion de protection mutuelle dans un couple
pour moi (non, je ne parle pas de préservatifs…).
Mais la rencontrer comment ? Où ? Je
n’ai que des photos de mauvaises qualités où je ne souris pas. Et il semble que
mon sourire soit ce que j’ai de mieux.
Quelle chance puis-je avoir sur un catalogue
de produits où l’on ne voit d’abord que le visage et l’âge ?
Quatre rencontres, une seule charnelle, aucune
suite à donner. Une autre en attente. Des contacts « éloignés » (non,
je ne ferai pas une heure d’autoroute pour rejoindre ma « partenaire »).
Se retrouver sur le marché de la rencontre à
mon âge ou sur celui du travail n’est pas une bonne chose…