Quelques
semaines de sites de rencontre.
Quelques contacts. Aucun dans le monde réel.
Des profils sans photos, des discussions
agréables souvent.
Beaucoup de femmes plus âgées (5 à 8 ans de
plus que moi), ce qui n’est pas en soi un problème, même si je dois avouer que je suis plutôt attiré
par les femmes plus jeunes. C’est ainsi. Inutile de se mentir. Mais c’est le
charme ressenti qui guidera mon choix. Ça et les perspectives d’entende
réciproque.
« Natacha », 45 ans, 2 enfants, à 20
km. Nous avons beaucoup « chaté ».
Evidemment nous avons trouvé que nos
caractères étaient compatibles. C’est une particularité de ces sites. Lorsque l’on
discute, on se rend compte que l’on pourrait s’entendre avec beaucoup de monde.
Et plus on discute, plus on est « séduit ».
« Bleu », 41 ans, dans la même ville.
Nage beaucoup, faisait partie d’un club de natation étant plus jeune. Un
intérêt commun pour le sport et les choses simples.
Puis, un jour, des photos qui ne révèlent
aucune attirance particulière. Une certaine déception, une frustration. Et
devoir le dire à l'autre c’est assez désagréable.
« Barbara », 41 ans, 37 km. Elle m’a
contacté car mes photos lui ont plu. Très sympathique. Très simple. Un joli
sourire. Grande, mince, brune. Mais 37 km… Comment imaginer une relation avec
des emplois du temps chargés ? Ne se voir que le week-end ? Peut-être
même un week-end sur deux ? Non, je connais déjà. Alors nous communiquons.
Comme des vieux amis.
« Florence », 56 ans, 80 km, mince,
cultivée, élégante, "sobrement" élégante. Elle n’avait pas de photo. Je lui avais
dit quand elle m’avait contacté une première fois qu’elle était trop loin. Elle
m’a recontacté. Elle est tenace et audacieuse.
Elle voulait absolument m’envoyer une photo et me parler. « Je suis
très séduisant et mon annonce correspond à ce qu’elle attend ». Je doute que la photo qua j’ai reçu ne « date
que d’un an ». Sa voix, ce léger tremblement parfois, semble aussi indiquer un âge différent,
plus important. Il faudra que je lui dise lundi que je préfère ne pas donner
suite. Etre sincère mais correct, diplomate. Expliquer la distance… 80 km, c'est ingérable.
Les choses se font à l’envers avec ses sites.
Et il est incroyable de découvrir à quel point une proximité, une confiance,
une séduction se créent quand on communique sans s’être vu. C’est très
surprenant. Cela vient sans doute aussi de mon caractère. Le contact s’établit assez rapidement.
On peut tomber amoureux d’un être immatériel.
Je pense à ces correspondances d’avant l’image et les communications
électroniques. C’est très dangereux cette progression dans l’imaginaire car l’arrivée
du réel, par une image, une voix, une rencontre,
vient briser violemment le rêve.
La jeune sportive m’écrit toujours. Parfois
sans raison ou pour un motif qui ne me parait pas justifié : "je voulais te demander...". Mais pourquoi le demander à moi ? Je réponds, nous plaisantons. Elle m’aime bien, c’est évident.
Elle me taquine sur mon âge. Je fais la même chose. Elle est toujours avec son copain. Ils me semblent se voir assez peu pour deux
jeunes célibataires sans enfant. Sait-elle qu’elle finit par me troubler ?
Mais il n’y a rien à tenter car rien à construire. Une jeune femme m’aime bien.
Elle n’attend rien d’autre qu’un partage d’activités sportives et d’échanges de
bonne humeur par messagerie. Mais c’est troublant une jeune femme séduisante. Le vieux mâle y voit ce qu’il a perdu, sa
jeunesse, sa fraicheur. Il y voit aussi une vie à bâtir, une famille à créer,
des projets à faire. Il y voit aussi un corps jeune, ferme, que le temps n’a
pas marqué, séduisant. J'en arrive à me dire que si j'avais son âge ou presque que son âge, elle aurait été prête à se laisser séduire. Non, je ne repasserai pas par mes 30 ans...
Concert puis pub où jouait un
groupe hier soir. Du coup j’ai manqué l’entrainement de ce matin. Plus l’habitude
de rentrer à plus de 2h du matin. Pas de mal au cœur car je ne bois toujours pas. Plus de
trois ans maintenant. Mais les oreilles qui sifflent encore un peu. Bon sang
que c’est fort.
Je flotte. Dans un état intermédiaire. Parfois
je monte, je respire à plein poumon, j’emmagasine des images agréables et puis
parfois je me cogne en heurtant le sol. Comme si la lumière s’était éteinte
rapidement.