mardi 14 septembre 2010

Déplacement, jour 14 : Epurer

Je suis pudique. Je ne raconterai pas ce qui c’est passé il y a une semaine. Mais j’ai eu très peur. J’ai pensé revenir car c’était en France et concernait un de mes enfants. Tout va mieux. Cet enfant m’a dit de ne pas revenir, sa mère m’a dit de ne pas revenir, ses frères et sœurs m’ont dit de ne pas revenir mais ma conscience me disait de revenir. Le week-end qui suivra mon retour, je partirai avec mes deux grandes. Nous serons tous les trois pour prendre le temps de nous retrouver, de passer du temps rien qu’entre nous, au bord de la mer.

Je ne suis pas rentré et je me sentirai toujours coupable. Le retour coûtait 1500 dollars et les billets actuels étaient perdus ainsi que tous les frais déjà engagés.

Et si j’étais rentré, cela aurait été quelqu’un d’autre qui se serait senti coupable.

En attendant c’est moi.

Je rentre un dimanche. Ma-dame et moi essayons de faire en sorte d’avoir la soirée de dimanche rien que pour nous car la semaine nous aurons nos enfants et le week-end suivant je ne serai pas là. Comme je passe un week-end avec les grands, il faudra que je fasse quelque chose avec les plus jeunes. Mais ce ne sera pas forcément un week-end car il est convenu que nous vivons plus ou moins ensemble (à peu près une semaine sur deux en théorie). Et ma-dame ? Quand passerons-nous en week-end ensemble hors de nos murs ?

Comment tout concilier ?

Je ne peux pas négliger mon travail non plus. Il nous fait vivre et de nos jours les erreurs et les manquements coûtent chers. Il n’y a pas de deuxième chance.

Ce qui compte le plus ce sont mes enfants. Il n’y a rien de plus précieux à mes yeux. Mais ma vie n’est pas faite que de mes enfants.

J’ai eu l’occasion de l’écrire plusieurs fois mais l’adage « loin des yeux loin du cœur » est une connerie. « Loin des yeux, reste l’essentiel près du coeur».

Ayant renoncé de façon salutaire à faire en sorte que la sauce recomposée prenne, je vais m’atteler à partager des moments de grandes qualités avec ceux que j’aime, mais séparément.

3 commentaires:

  1. Rentrer, pour de bon, aurais véritablement changé quoi pour l'enfant concerné ? Votre présence aurait-elle améliorée son état ?

    Faites leur confiance, s'il avait véritablement eu besoin de vous, vous n'auriez pas regardé à cette dépense, votre coeur aurait été plus fort que leur raison.

    On ne peut pas tout concilier, on ne le peut pas, parce que nous sommes multiple : parents, amants, amis, employés ou patron. Et que nous ne sommes pas multipliable.

    Alors on limite les dommages collatéraux comme on peut. L'essentiel, est que le matin, on puisse se regarder droit dans le coeur.

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  2. Bonsoir Padre,

    J’espère surtout que le problème rencontré par l’un de tes enfants à priori s’est réglé sans dommages et je te souhaite que tout aille bien désormais.

    « Rentrer ou ne pas rentrer », je l’ai vécu souvent lorsque j’étais en Chine et ma fille confiée à son père ou ma famille en France. Elle était si « petite » alors (3 ou 4 ans), et je me faisais un sang d’encre.
    Il m’est arrivé également de vouloir sauter dans le premier avion pour rejoindre mon enfant, mais si je ne l’ai pas fait alors, c’est surtout parce que je faisais confiance à mon entourage. Je savais qu’en cas de réel danger, personne n’aurait hésité à me faire revenir immédiatement.

    Je doute que tu puisses te reprocher quoique que ce soit. Et je suis persuadée tes enfants ne te le reprocheront pas non plus.
    Il y a souvent plus de maturité et de sens pratique chez nos "bébés" qu’on ne l’imagine.

    Alors… TKT PADRE :)

    Biz, Man

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  3. C'est donc bien cela la solution finale, profiter de ses enfants, profiter du nouveau partenaire mais pas tout en même temps ?
    Je crois que je vais commencer par là, la recomposition ne me tentait déjà pas vraiment mais à la lecture de ton blog, je me sens confirmée dans mes intentions :) MERCI !

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