Adorable jeune fille. Nous avons passé l’après midi ensemble. Une partie de l’après-midi, les visites sont autorisées de 14h à 19h. Je suis arrivé vers 14h30 – 14h45. Elle dormait. Le traitement la ramollit, je crois que c’est un peu le but… Je lui ai dit de continuer à dormir, je me suis mis sur un fauteuil, raide, et j’ai essayé de dormir. Les chutes de ma tête en avant lorsque que je sombrais dans le sommeil m’ont réveillées. C’est extrêmement désagréable. Ensuite nous avons affronté le froid pour une promenade d’une heure. Nous sommes sortis du centre par les bois. C’est interdit de sortir du centre. Une grande boucle dans l’air froid, tous les deux, papa et sa fille. Nous avons parlé de tout et de rien. Mais pour tout et rien, nous nous comprenons. C’est très curieux, j’ai l’impression d’avoir transmis aussi mes angoisses, mon mal-être, mes doutes, le bazar que je trimballe depuis l’âge de 7 ans à ma fille. Sentiment de culpabilité et désir de comprendre naturels mais pas complètement idiots.
Je voudrais qu’elle (re)trouve le désir de vivre, l’envie de découvrir des lieux, des gens, des situations. Quand nous nous promenons je lui montre des choses qui peuvent être belles, inquiétantes, surprenantes, émouvantes. La lumière du soleil de fin de journée froide qui donne un reflet doré au feuille, à des branches, à des herbes plus hautes que d’autres et qui attrapent les rayons. Une croix au bout d’un chemin, le bruit de l’eau, un muret, la fuite des nuages. Des musées, des monuments, des lieux chargés d’histoire que l’on essaye d’imaginer. Sans parler de choses plus rares et plus lointaines comme les petits singes sur les balcons d’un hôtel au Sri Lanka, des enfants chinois qui vous dévisagent et se retournent sur vous dans une rue où vous êtes le seul européen, de la cordillère des Andes, du désert, de la brousse sud-africaine, des taxis fous au moyen orient, du chemin de croix à Jérusalem.
Merci pour les nouvelles. Je m'inquiète de vous (elle, vous, votre famille). Je n'y peux rien, je sais. On ne se connait pas. Mais tout de même, je me soucie.
RépondreSupprimerVous avez fait ce qu'il fallait. Vraiment.
La bougie brille, matin et soir, ma fille y veille.
Le souci, c'est que la Cordillère des Andes, la Chine et le Sri Lanka c'est loin. Les jeunes voudraient juste être heureux et sans trop de soucis chez eux. Et quand les enfants sentent que la vie sentimentale de leurs parents prend le dessus sur leur vie à eux, ils ne le vivent pas toujours bien. C'est très confus comme sentiment. Le meilleur ami de M. Ciboulette pensait jusqu'à l'an dernier avoir réussi le divorce et le remariage parfaits. Il l'a pris violemment un soir de réveillon : ses deux grands enfants nés d'un premier mariage (et le divorce datait quand même de plus de 15 ans !) lui ont amèrement reproché sa nouvelle vie, sa nouvelle épouse et leur demie-soeur, malgré les bonnes relations apparentes. Ils ne trouvaient pas de place sur ce nouvel échiquier familial et ils ont 33 et 29 ans. C'était en décembre 2008, depuis notre ami, qui est la crème des chics types a appris via face de bouc et tout à fait par hasard qu'il était grand-père depuis l'an dernier... C'est terrible, tout le monde est malheureux et personne ne sait quoi faire. Le problème c'est que que l'on peut cesser d'être des époux, mais on a plus de mal à cesser d'être des parents. Et c'est d'autant plus exacerbé pour une jeune fille qui verra toujours dans l'autre, si bien soit elle, une rivale. Mais, je pense sincèrement que cela va s'arranger, vous n'avez pas eu d'autres enfants de votre-Dame et vos enfants savent qu'ils seront certainement les seuls. C'est égoïste un enfant, même si c'est grand et ça a toujours besoin d'être rassuré. Et si votre-Dame lui rendait visite pour papoter à deux ou a trois, peut-être que ça lui ferait plaisir ? Si elle sent que votre-Dame s'inquiète aussi un peu pour elle qui est votre fille, elle en sera certainement heureuse. A vous et à elle, à votre famille recomposée, tout le meilleur pour 2011 dans la sérénité revenue.
RépondreSupprimerça lui viendra... la force lui viendra avec le temps, une fois qu'elle se sera trouvée, une fois qu'elle aura trouvé sa place. L'adolescence est une mauvaise période... très mauvaise. Un moment difficile à passer pour nos "homards" (cf le complexe du homard, de F. Dolto) ainsi que pour nous, impuissants. Continuez d'être là, tous autour d'elle. Pensées de nous à vous tous...
RépondreSupprimerJ'espère qu'elle pourra "sortir" pour Noël ! Tu vas l'accueillir chez toi pendant quelques temps après...? Tu ne crois pas que rassembler ses frères et soeurs autour d'elle en famille à la "sortie" ça pourrait être super ?
RépondreSupprimerJe pense tout haut, désolée.
Gros bisous à toi pour elle !
Manderley
La santé mentale est une corde raide sur laquelle on marche..et ou il facile de perde pied.
RépondreSupprimerIl ne sert à rien de dire, ca va aller mieux, quand tout est destructuré dans leur tête.
Les soins sont et seront nécessaire.
Une infinie patience ainsi qu'une disponibilité illimitée seront indispensable....pour des années probablement.
Mon fils à 21 ans et depuis bientôt 5 ans , il a été diagnostiqué dépressif et anxieux.
Le plus difficile: la peur et la souffrance qui ne le quitte pas.
Ma propre souffrance de le voir si blessé et apeuré.
Ne pas se sentir à la hauteur, bien qu'il est apprit la Sonate à la Lune en 3 mois par exemple sans qu'il ne sache le piano...
Un enfant brillant mais qui n'a aucune confiance en lui et qui ne comprend pas le monde dans lequel il vit.
Mais en quelque part, lorsqu'il me dit une chance que je tu es là...je me dit que quelque fois il souffre un peu moins.
Bon courage.
Sophie
je connais la souffrance extr^me, peut être ressemblante à celle que peut vivre ta fille; je suppose qu'on luia proposé un suivi psychologique. si ça n'est pas prévu, parle en à ta fille, et conseille lui de le faire. que ce soit un homme ou une femme, importe peu. elle se reposera sur lui, ou elle, encore mieux que sur ses parents, puis avec le temps, elle renaitra, tu verra, et vous serez heureux, elle, en observant l'adolescente blessée qu'elle a été...
RépondreSupprimerje vous embrasse tendrement, tous les deux.
J'ai longtemps hésité à commenter mais je pense à toi et à elle.
RépondreSupprimerMa fille diagnostiquée schizophrène depuis 13 ans, souffre de manque de confiance en elle et voit sans cesse le verre à moitié vide. Que d'efforts impuissants et de souffrances devons-nous déployer, nous parents, devant la souffrance de nos jeunes de plus en plus nombreux à ressentir le "mal de vivre".
Courage et espoir, tous les cas son différents, nous ne devons pas baisser les bras et continuer de croire en des jours meilleurs pour les nôtres...
Les nouvelles sont-elles meilleures ? Ma Peau-d'Ane met tout son coeur dans ses prières...
RépondreSupprimerLapunaise : Je suis réellement très touché. Embrasse bien ta Peau d'Ane. Et pense à toi, c'est important.
RépondreSupprimerCiboulette : ça ne s'arrangera pas. Il faut être adulte pour raisonner. Mais chaque chose en son temps. Je ne peux pas tout traiter en même temps. Je discute beaucoup avec mes enfants et leur demande d'être francs, même si ça n'est pas agréable à entendre...
FD : Il faudra des médicaments, un traitement, un suivi, car notre amour ne suffit pas. Mais le dialogue existe, c'est important. Pas de rupture avec nous.
Manderley : Elle a une permission de 2 jours. Passage chez moi et chez sa mère avec presque tous ses frères et soeurs.
Sophie : Nous savons que ce sera long. Mais nous sommes là et nous serons là. Je crois qu'elle est contente que nous soyons présents, même si elle ne le dit pas. Beaucoup de courage à vous aussi.
Françoise : Merci. Le fait qu'elle ait accepté l'hospitalisation est une bonne chose. Un premier pas. Je crois qu'avec le soutien et les encouragements de ses proches, elle suivra les conseils médicaux qu'elle recevra.
Tanette : merci pour ton témoignage. Oui, il faut croire en des jours meilleurs pour ceux que l'on aime. Je vous embrasse aussi.
A tous, merci.