dimanche 2 décembre 2012

Toujours le sexe



J’emploie parfois le singulier dans cet article dans un sens neutre. « Un » partenaire, « celui » qu’on aime pouvant bien entendu être de sexe féminin. Et en ce qui me concerne, c’est bien « celui-là » que je préfère.

Difficile de savoir quand on a une idée en tête si elle est vraiment le fruit de réflexions « libres » ou si elle est dictée par un désir de justifier un acte passé ou à venir. Je veux dire par là que certains de nos concepts, certaines de nos découvertes intellectuelles personnelles sont en fait un moyen d’apaiser notre âme, d’étouffer nos doutes ou remords. Comme le dit l’expression populaire « qui veut noyer son chien l’accuse de la rage ».

Plus j’y pense – trop souvent pourrait-on dire en ce moment, sans doute un léger déficit – plus je me dis qu’il est possible de déconnecter le sexe de l’amour. Que le sexe soit un artifice indispensable à l’amour entre deux personnes est une chose différente. L’amour de deux êtres l’un pour l’autre, s’il n’est pas platonique - mais cela existe-t-il vraiment ? N’y a-t-il pas dans ce cas un « blocage », un « frein » qui fasse que l’acte sexuel est refusé, refoulé plutôt que non envisagé – s’ils sont en âge de procréer, contient une part de sexe. Nous avons des désirs sexuels et en éprouver pour celui que l’on aime semble logique.

Mais pourquoi ne devrions-nous en éprouver – ces fameux désirs sexuels – uniquement pour celui que l’on "Aime"? C’est bien sous-estimer ce besoin primaire, animal, ou bien surestimer notre capacité à l’étouffer. Que la société, notre société, celle dans laquelle nous vivons aujourd’hui, ici, juge que l’acte sexuel ne puisse être fait qu’avec "la" personne avec qui on est « en couple » est bien différent. Il est même dit dans certaines communautés que l’acte n’est destiné qu’à la reproduction ou ne doit pas procurer de plaisir.

Nous éprouvons donc des désirs sexuels pour « d’autres » personnes, je le tiens pour acquis. Nous les refoulons parfois, c’est autre chose.
Nous plaçons l’acte sexuel au plus haut de la relation d’échange amoureux entre deux personnes (ici, chez nous, en occident). C’est la chose que l’on ne doit faire qu’avec l’autre partie du « couple » auquel on appartient. Partager son corps, partager le plaisir sexuel, c’est tromper l’autre.

Imaginons maintenant que l’acte sexuel, quand il n’est pas destiné à la procréation – la majorité des cas n’est-ce pas – ne soit qu’un moyen d’assouvir un désir, qu’un moyen d’éprouver du plaisir et de se libérer d’un besoin. Pourquoi devrait-il être la seule chose à ne partager qu’avec son partenaire ?

Partant du postulat que ce qui ne doit ne pas être partagé a une grande valeur, pourquoi le sexe est-il la « grande valeur » dans un couple ?

L’accepter, c’est accepter que quand le sexe devient ennui, la relation doit s’arrêter.

L’accepter, c’est accepter que le sexe est le ciment d’un couple.

Je trouve cela très réducteur. L’amour entre deux êtres ne se résume pas à la qualité de leurs relations sexuelles. La fidélité ne peut pas se résumer au non partage avec un tiers de l’acte sexuel.

Maintenant que je parle d’acceptation, suis-je prêt à accepter mes conclusions ? Suis-je prêt à ce que ma partenaire « Aimée » – j’ai utilisé le féminin pour lever toute ambiguïté : je suis, je reste un hétéro non progressiste, pas tenté par les expériences homosexuelles – ait d’autres relations ? Je ne crois pas. Très sincèrement, je ne crois pas.

Je sens bien que l’acte sexuel n’est – pour moi qui ne souhaite plus avoir d’enfants – qu’une façon d’éprouver un plaisir important, une véritable jouissance, comme une drogue (l’alcool est une drogue que j’ai abandonnée, comme la cigarette) peut en procurer. Il peut n’être que cela, qu’une jouissance. Il peut aussi être un moment de complicité tendre, sensuel dans « mon » couple. La plupart des mes partenaires me voulaient fidèle. Fidèle voulant dire ne « couchant » pas avec d’autres.

Je sens aussi que chercher cette jouissance avec d’autres, ne diminuerait pas l’amour que j’éprouve pour ma partenaire « Aimée ». Malgré tout, cela me donnerait mauvaise conscience.

Il semble donc qu’il n’y ait que deux voies : le partenaire unique et le désir parfois inassouvi ou la multiplicité des partenaires de passage exclusivement.
Pourquoi désir inassouvi ? Parce qu’il n’est pas rare que nos désirs de ne coïncident pas.

Et la masturbation ? Le partenaire qui pratique l’onanisme est-il fidèle ou infidèle ? Dans ce domaine, c’est bien encore cette insupportable recherche de toujours plus de profits qui a fait « évoluer » les mentalités pour proposer aux femmes des accessoires à l’efficacité parfois douteuse.

Le temps me manque pour continuer cette réflexion.


11 commentaires:

  1. Après James Bonde, James Bande ?
    Bon ok c'est limite ;)
    Anne86

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  2. Anne ! Voilà, je suis choqué, j'ai failli (j'ai écrit failli pas sailli...) m'étouffer en buvant mon café :)

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  3. Et la notion du polyamour vous connaissez?
    Ok ça me semble une excuse un rien vaseuse pour aller voir ailleurs mais certains semblent y croire...
    Il me semble que tant qu'à tromper au moins que l'autre l'ignore, ne pas ajouter le plaisir de faire souffrir au plaisir tout court; mais c'est un vaste débat

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  4. @Souris 31 : quand on trompe l'autre, ce n'est pas par "plaisir de faire souffrir" (à moins d'être sadique mais ça concerne une minorité de personnes), ce n'est pas pour lui faire du mal mais pour se faire du bien !
    C'est bien pour cela qu'on le lui cache la plupart du temps, surtout qu'on est pense qu'il est possible d'aimer plusieurs personnes, ce qui rejoint la notion de polyamour.
    (excuse moi LPQR, je squatte un peu là !)
    Bises
    Carole

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    1. Squatte, squatte, pas de problème, les commentaires sont libres et très appréciés. Bises.

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  5. On pourrait avoir un billet qui parle d'autre chose que de jambes, de poils, de sexe, de filles, de sexes, de poils, de jambes, de James ??????

    Pour Noël ? Nan ?

    Allez, tu PEUX le faire !!!

    ;p

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    1. Non, désolé. C'est sûr que présenté comme ça, ça manque de charme. Tu cites les poils bien plus que moi en plus..

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  6. Bon je continue à squatter
    donc @carole, je ne voulais pas dire que l'on trompait l'autre pour lui faire du mal, mais qu'en lui avouant c'est là qu'on risque le faire souffrir et je pense que certains l'avouent en connaissance de cause

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    1. Ou qu'elles s'en cognent... de faire du mal j'entends... donc elles peuvent dire, faire, avouer, ça n'a pas d'importance puisque ce n'est "que" du sexe...

      Bref, en fait je voulais surtout dire à Padre, que le fait de vouloir/devoir/pouvoir être réduit à une relation c'est aussi les conséquences du fait que nous avons "évolués" (oui les guillemets, parce que quand je vois ce qui se passe parfois, la notion d'évolution me laisse septique (fosse, bonde, ahaha...))

      Donc nous ne sommes plus dans l'obligation de nous comporter comme une meute avec des relations à tout va (ou pas), qui elle oeuvre dans l'unique but de la sauvegarde de l'espèce / domination hiérarchique - ben oui, les plus forts baisent plus que les autres... mangent plus, dorment mieux etc etc. Prends les singes, les chiens, les ratons laveurs, eux ils copulent sans s'occuper de savoir si leur partenaire est ok, ou non. D'ailleurs la notion de partenaire est plutôt limitée, on va dire congénère.

      Nous, espèce humaine, avons dépassé ce stade de "sauver l'espèce", du coup, on essaye de faire pour que ça soit socialement gérable. Et que ça aille plus ou moins avec le reste, les règles de hiérarchie, le respect de l'individu, etc etc. pour qu'on évite de se mette sur la tronche toutes les cinq minutes. Sinon tu pense bien qu'on forniquerait en meute et basta.

      Donc, soit on accepte d'être "évolué" et d'obéir aux codes, soit on s'en fout, et on est aussi respectable qu'un raton-laveur.

      (ce n'est qu'un avis brut de fonderie hein, j'oblige personne à penser comme moi).

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