Mon père
Il faut qu’il comprenne qu’il n’y a pas que la crotte qui
porte bonheur…
Vers 16h, il a demandé au fils (le mien) s’il avait un
médicament pour le mal au ventre. Mon fils a dit qu’il allait aller me
chercher. En retournant dans sa chambre, il a à nouveau glissé et s’est
retrouvé à moitié assis sur le sol contre son lit. Le fils (toujours le mien) m’a
appelé. Mon père s’est hissé pratiquement seul sur son lit – je lui ai demandé
de ne pas faire le poids mort après avoir vérifié qu’il ne s’était pas fait mal
- et s’est plein de maux de ventre. Constipation ai-je compris. Je lui ai donné
un médicament pour la douleur – une chute est toujours douloureuse à 86 ans –
et fait boire une tisane du genre, comment dire, pas « pisse-mémé »,
plutôt « désiphonage ». Je lui ai dit de rester tranquillement sur
son lit en attendant que je revienne. Après avoir déposé le fils (dois-je
préciser ?) chez sa mère, je suis rentré à la maison. J’ai grimpé l’escalier
sans prendre le temps d’enlever mon manteau et je suis arrivé à l’étage. L’odeur
qui y régnait m’a fait dire « il n’est pas complètement bouché, c’est
rassurant ». J’ai pensé à ce que l’on appelle flatulences malodorantes.
Quand il m’a vu, il m’a dit « ça va mieux ». Je
n’ai pas eu le temps de me satisfaire de cette réponse. J’ai d’abord noté qu’il
s’était changé – et donc qu’il s’était levé. Puis, dans un regard circulaire, j’ai vu le slip souillé sur le sol, le
pantalon taché accroché à la poignée de la fenêtre et la chemise maculé sur la commode…
J’ai compris pourquoi il allait mieux. J’ai un peu plus
que râlé. J’ai demandé s’il trouvait normal de de se « ch… dessus »
quand on est adulte, que ce n’était pas à moi de m’occuper de cela. Et puis j’ai
mis mes gants en caoutchouc, pris un sac poubelle et jeté le slip, le t-shirt
et la chemise. Je me suis calmé, je lui ai demandé de descendre à la douche et
je l’ai aidé à se laver. J’ai apporté des vêtements propres. J’ai éprouvé peine et pitié. Un être faible, diminué, pas
responsable de sa condition, c’est ce qu’il est devenu. Une personne qui perd
son identité et sa dignité, petit à petit, sournoisement.
J’ai aussi acquis la conviction que la maison de retraite
était la meilleure solution et qu’en attendant, il faudrait l’aide d’une
association.
Mon amie
Je commençais à envisager une séparation et puis… nous
nous sommes vus. Pas très longtemps, deux jours et deux nuits. Mais c’était
agréable. Alors j’ai changé d’avis. Je ne trouve finalement aucune urgence à ce
que nous nous quittions.
Il est acquis que je ne la changerai pas. Il est aussi
acquis que je souffrirai à nouveau bientôt de son caractères « réservé ».
J’ai sans doute peur de l’inconnu mais je ne peux surtout
pas m’empêcher de la trouver belle. La plastique est trop importante pour moi.
Je le sais mais qu’y faire ? J’ai bien tenté par le passé de m’attacher à
des qualités plus intellectuelles ou spirituelles mais la quasi absence d’attirance
physique ne me permet pas d’éprouver le minimum d’excitation sexuelle
nécessaires à une relation de couple épanouie (ou épanoui, ça revient à peu près
au même).
Non pas que la ravissante idiote soit mon style, non,
loin de là, mais le pur esprit ne me conviendrait pas.
Par chance, j’ai des goûts esthétiques qui me font
trouver belles les femmes qui possèdent plus de charme que de beauté pure. La
bimbo aux mensurations parfaites ne m’intéresse pas. En revanche un nez « trop
grand », un visage « trop émacié », un corps « trop plat »
ne sont jamais détachés du reste des caractéristiques physiques de la personne
et c’est bien le charme global qui opère et me séduit. « Le charme »
tout simplement. Mes explications et exemples sont assez inutiles : une
femme charmante est belle.
Mon amie n’a pas une poitrine de top model, elle a un nez
qui n’est pas fin, elle un côté masculin mais elle m’est belle. Et ses grands
yeux maquillés me font littéralement fondre.
Cette jolie brune qui porte merveilleusement bien ça
quarantaine passée me tient. Pas par ses mots ou ses attentions, non, par son
charme. C’est une sorte d’envoutement. Ce n’est pas vraiment rationnel quand on
y pense. Sans doute ce que l’on appelle les mystères de l’amour…
Je pourrais tout aussi m’interroger sur ce qu’elle me
trouve…
Une jeune sportive
Et voilà que je m’entraine à nouveau avec une jeune
sportive, célibataire. On se donne rendez-vous pour des entrainements communs de
natation, course à pied et « run and bike » tout dernièrement (un vtt
pour deux). C’est la fille d’une camarade du club de triathlon. Sa mère et moi
avons à peu près le même âge et par conséquent… elle a celui d’être ma fille…
Elle a 29 ans.
Quand je lui propose une sortie, je le fais directement :
« je vais courir à telle heure, tel endroit, ça te tente ? ».
Quand elle me propose une sortie c’est généralement de façon un peu indirecte :
« je vais aller courir à telle heure, tel endroit ». Ou bien ‘j’irai nager vendredi à 12h00’. Elle
prend donc soin de ne pas m’inviter directement à la rejoindre.
C’est une jeune femme blonde, avec un passé de gymnaste
ou équivalent, qui a toujours couru. Selon l’expression consacrée, elle est « bien
foutue ».
« You’re a lady, I’m a man » (et le reste de la
chanson n’a pas lieu d’être citée) et c’est lorsque que nous avons croisé un
membre du club un dimanche matin à la sortie de la piscine – il partait, nous
arrivions – et que j’ai lu son étonnement sur son visage en nous voyons
ensemble (les gens font des raccourcis dans la vie : nous arrivons ensemble
un dimanche matin, hors créneau d’entrainement du club, c’est une femme a qui l’on
ne connait pas de copain, je suis un homme, nous avons donc une « relation »)
que je me suis demandé ce que pouvait être une relation entre deux personnes de
21 ans d’écart.
Oh, cela n’a rien d’extraordinaire. Mais j’essayais d’imaginer
deux personnes à des stades très différents de leur vie – au-delà de l’âge, j’ai
4 enfants presque tous adultes, elle n’en a pas, j’ai vécu deux longues
histoires avec d’autres femmes, elle certainement pas plus d’une et
certainement pas aussi longue – partageant une relation amoureuse. Nos attentes
ne pourraient pas être les mêmes : Je n’ai pas le désir de construire une
nouvelle famille. Nos amis auraient eux aussi une génération d’écart : J’aurais
aussi l’âge d’être le père de ses camarades. Et le regard des autres, leurs commentaires :
« Elle est jolie, comment peut-il encore lui plaire, elle au printemps lui
en hiver ? ».
Je crois que le regard des autres serait dur à affronter.
L’image du « vieux dégueu » dure à supporter.
Mais j’imaginais aussi le plaisir de partager des
activités, des passions, de partir en week-end pour courir la même épreuve.
J’ai dit à mon amie que je m’entrainais avec la fille d’une
triathlète. Elle m’a demandé son âge. Elle a répondu : « ah, mais ce
n’est pas une gamine… ». Non, ce n’est pas une gamine. C’est une femme. Et
je suis un homme. Mais nos terrains de rencontre ne sont pas des chambres… Ma
Dame, je suis content que tu aies pu
considérer qu’il y avait un risque, car je l’ai senti dans ta réflexion. Cela
veut dire que tu me penses capable de séduire d’autres femmes… Reste à savoir
si tu es consciente que dans un couple, les deux doivent s’attacher à
entretenir l’intérêt que l’autre leur porte…
En attendant, nous irons bientôt nager puis courir.
Mais tout ça, c'est pour 2015...
Voilà que tout rentre à peu près dans l'ordre... Je vous souhaite une merveilleuse année 2015 ;-)
RépondreSupprimerRien ne rentre dans l'ordre ou le quitte. Je dirais que tout continue comme avant. Et si je reste c'est que je le veux. Elle ne me fait pas de chantage, nous n'avons pas d'enfants ou de de biens communs. J'ai souvent dit à des amies qui se plaignaient de leur conjoint : "si tu restes, c'est que tu le veux". C'est finalement très simple... Mais ce n'est évidemment pas entièrement satisfaisant car je sais que la chute fait mal... ;) Je te souhaite aussi une merveilleuse année 2015.
SupprimerTu pourrais l'épouser et vivre de nouveau avec elle ! Et on viendrait à la noce !
RépondreSupprimerOu pas.
Bonne Année Tombeur :-)
Tombeur non. Agréable sous certains aspects, certainement. Et non, je ne vais pas l'épouser. Elle ne veut pas et moi non plus. J'y ai pensé il y a longtemps mais elle ne voulait pas. Vivre ensemble ? Pas tant qu"elle a ses filles et moi mes enfants même si ce n'est que de temps en temps. Bonne année Man (je n'ajoute rien ;) ).
SupprimerBonjour,
RépondreSupprimerExcusez moi de vous contacter par ce biais, je n'ai pas trouvé le moyen de vous envoyer un message privé.
Je suis journaliste pour France 2 et prépare actuellement une émission sur les pères célibataires et les super papas qui font tout pour leurs enfants. J'aimerais entrer en contact avec vous afin de vous proposer d'apporter votre témoignage.
N'hésitez pas à me contacter par mail à vmabille@reservoir-prod.fr
Merci infiniment par avance.
Bien à vous