Longues discussions.
Elle se sent délaissée. A-t-elle tord dans le fond ? Non, je ne crois pas. Elle est délaissée. Elle était délaissée elle qui montre si peu de sentiments, elle pour qui dire je t’aime est une épreuve. Elle était délaissée. Elle ne l’est plus.
Nous n’avons pas fait venir l’agence. Pas encore. Nous avons préféré nous donner une deuxième chance. Nous sommes en sursis. Mais avant de se donner une chance, il faut identifier les problèmes. Il faut comparer les points de vue. Il faut parler et écouter.
De nos discussions ressortent plusieurs choses.
- Nous n’aimons pas vivre avec les enfants de l’autre. Ce n’est pas naturel. C’est énervant. Il faut minimiser notre temps de présence avec eux. Il faut accepter qu’ils ne correspondent pas à nos critères, qu’ils ne suivent pas nos règles – celles qui ne sont pas communes mais éducationnelles, familiales – il faut ne pas prêter d’intérêts à cela. Ce sont les problèmes de l’autre. Inutile et suicidaire d’avoir les grandes et ma-dame ensemble. Qu’elles se croisent oui, mais qu’elles ne partagent que le moins de choses possibles. J’irai dormir chez elles, et quand elles viendront et ma-dame partira chez ses parents ou ses sœurs et tout ira bien. Cette tension est invivable, insupportable.
- Nous ne passons pratiquement pas de temps ensemble, tous les deux, seuls. Il faut être plus ferme sur ce point. Il est impératif de nous ménager des périodes de couples.
- Et si par hasard c’est le cas, nous ne faisons rien. Un plateau repas puis chacun à ses activités. La fausse impression de se reposer n’est que de l’ennui. Si nous voulons, nous pouvons sauver notre couple. Mais il faut pour cela aller contre ce désir de repos, se besoin de souffler quand les enfants sont partis. Aller contre notre tendance au « pantouflage ». Nous devons sortir plus, pour presque rien. Nos week-ends et certaines de nos soirées sans enfants doivent se passer hors de la maison. Et je retrouve là un problème passé : je suis souvent dehors, je peux rester chez moi quand je rentre. Mais elle ne quitte pas cette maison. Elle y travaille, elle s’y étouffe. Je m'y repose, j'y dessine...
- Nos problèmes financiers ne sont pas pires que ceux des autres. Loin de là. A partir de décembre, nous devrions pouvoir assainir nos finances. Il n’y aura plus de vacances tous ensembles. C’est une dépense inutile qui n’apporte aucune sérénité. La promiscuité augmentée n’est que source de conflit. Ce sera une économie. Je ne sais pas comment je vais payer la fin des impôts (que c'est beau la solidarité) et ce que nous allons faire pour le fuel mais ferons normalement face.
- Je considère que si nous ne vivons pas ensemble, nous nous quitterons, petit à petit. Je lui ai dit, sans que cela puisse être interprété comme du chantage. De manque de courage en fatigue pour nous déplacer chez l’autre, nous finirons par nous perdre. Et sans pouvoir lui dire, je sais que je la quitterai le premier. Elle a compris, elle a pleuré. Ce n’est pas ce qu’elle veut.
- Notre cadre de vie doit être amélioré. Trop de choses bancales et moches dans cette maison.
Je reviens lentement. Il y aurait temps à écrire.
Vraiment désolé de ne pas poster de réponse à vos témoignages et marques de sympathie.
En gros, c'est un peu, un tout petit peu ce que j'avais dit il y a quelques mois : Votre-Dame ne se sent chez elle, uniquement lorsque vous êtes seul avec elle... Alors, si pour vous, Cher Papa-qui-recompose-, ne pas vivre ensemble, c'est se quitter, il faut faire le nécessaire pour que cette maison, devienne vraiment la vôtre à tous les deux. Et il va peut-être falloir commencé à pousser les oiseaux hors du nid. De toutes façons, quand elles auront leur famille, elles n'aimeront pas que vous veniez leur casser les pieds, alors ya pas de raisons, qu'elles vous pourrissent la vie. Elles ne s'entendent pas : ben, elles se voient pas et basta cosi. Par contre, depuis le nuit des temps, c'est toujours M. Cromagnon qui arrange la sweet-grotte pour Mâme Cromagnonne, alors, zou, on lâche les crayons, et on enfile le bleu et au boulot ! Où ya une autre solution : vous vendez la grande maison (enfin, elle semble grande) et vous achetez plus petit, comme ça, ça revient moins cher. Bon, pour les impôts, ça devrait pas poser de problèmes, ce sont pas des ogres, en leur expliquant vos soucis, ça devrait pouvoir s'arranger et vous devriez pouvoir avoir un p'tit délai. Allez, bon courage à vous deux, et surtout, pensez deux, autrement, vous êtes fichus.
RépondreSupprimerHum, j'ai l'impression que l'on va tous devoir se remettre aux travaux !
RépondreSupprimerNous attaquerons bientôt le salon/salle à manger pour notre part...
Cela me fait plaisir pour toi/vous ce sursis.
Biz,
Manderley
compromis possible : vendre la grande maison, acheter deux apparts l'un à côté de l'autre et vous rendre visite... Comme aux temps des fiançailles, quand il faut se chercher, s'apprivoiser, se donner l'un à l'autre.
RépondreSupprimerTu m'enerves, je commenterai pas cette note!!!!
RépondreSupprimerSi tu le permets, je reviens sur ton billet, plus sérieusement.
RépondreSupprimerComme tu le sais, je suis une incorrigible romantique, et par nature, je souhaite le meilleur pour ton couple et à toi, une vie aussi heureuse que possible.
Pour mémo, j’ai vécu seule avec ma fille pendant environ 12 ans, et suis désormais en famille recomposée, avec 2 beaux-enfants jeunes adultes.
Ce qui ne me confère pas de crédibilité pour autant, juste un peu d’expérience.
J’ai bien lu tes nouvelles dispositions.
- Pour l’embellissement de la maison, les moments à deux, les soucis financiers,etc...on est d'accord !
- Bon.
Padre, pardonne-moi, mais pour ton point 1, j’ai un doute.
Disons que si vous pensez tous les deux : « Nous n’aimons pas vivre avec les enfants de l’autre. Ce n’est pas naturel », ça ne me choque pas spécialement, dans le sens où je sais bien qu’il arrive parfois, à presque tout le monde de le penser en recomposition, sans forcément l’exprimer.
Néanmoins, aussi difficile, aussi dur, aussi peu « naturel » que cela puisse l’être parfois, je ne suis pas sûre que ta nouvelle technique soit… heureuse.
De ton point de vue, et de celui de ta compagne, c’est sûrement une garantie de plus de paix et moins de conflits, c’est exact.
Cependant, as-tu pris toute la mesure des dispositions que tu prends ?
Je ne ferai pas de (trop)grands discours, alors simplement, je pense que tu fais fausse route au moins sur ce point. D’accord, tes deux aînées font déjà leur vie, et tu as le droit de vivre la tienne en harmonie. D’accord, entre elles et ta Dame, ça ne « colle » pas.
D’accord, les filles de ta Dames te tapent sur les nerfs.
Ton fils ? Ta plus jeune fille ? Tu ne les as pas situés… ça fonctionne pour eux ? Ils sont intégrés ?
Ce qui me gêne là, c’est que tu risques d’y « laisser » tes gamins.
Idem pour ta Dame.
Je soulèverai quelques protestations en écrivant cela, OK j’assume. Mais tu t’imagines ce qui peut se passer dans la tête des enfants ? "Mon père aime une femme qui ne nous aime pas et ne supporte pas notre compagnie. Ma mère aime un homme qui ne veut pas de nous…"
Crois-moi sur parole, j’ai pleuré bien souvent à cause de l’attitude de ma belle-fille ou de mon beau-fils à mon égard. J’ai beaucoup souffert. Et encore aujourd’hui, tout n’est pas rose avec la fille de Monsieur. Mais de là à extraire « les enfants » du contexte… cela va peut-être te paraître plus cool, mais c’est pas super logique.
D’accord, parfois on va au clash définitif avec un des enfants du conjoint, cela peut arriver, question de personnalité. Parfois c’est irrécupérable, on vit avec… même si c’est dommage.
Mais voir tes filles en loucedé et ta Dame qui s’exile quand tes enfants débarquent… s’cuse moi Padre, mais ton relationnel avec tes chérubins risque de devenir bizarre ou rempli de non-dits et de rancoeurs.
Je te parle en connaissance de cause, car le frère de Monsieur a adopté cette technique avec ses 3 enfants, il y a quelques années. Et aujourd’hui, il les a au téléphone une fois ou deux fois par hasard la semaine des 4 Jeudi, et ne fait plus que les croiser de temps à autres, en visite ici ou là, 15 minutes montre en main.
Et si par malheur tu discutes avec eux… la réponse est franche et massive : ils ont perdu leur père « d’avant », le père de leur enfance, au profit d’un type un peu lointain qui a choisi sa nouvelle femme aux dépends de ses enfants.
Tu es sûr que tu ne peux pas convaincre ta Dame et te convaincre de reconsidérer ce point ? Je sais que c’est difficile, même insupportable à vos yeux, mais si j’étais toi, je m’abstiendrais de mettre en place ce que tu as prévu et j’essaierais au contraire de réintégrer les enfants en douceur.
Les conseilleurs ne sont pas les payeurs, je sais. Mais puisque je le vis aussi, j’ose !
Bises et bon courage,
Manderley
Mille et une choses à en dire... je ferai plus tard dans la journée un billet chez moi en guise de commentaire tout spécialement pour toi. C'est un exercice tellement délicat, la recomposition... tellement délicat et "non naturel" comme tu le dis... Le plus urgent est de vous retrouver tous les deux, la dame et toi. Sans couple fiable et solide, il n'y aucune recompo qui tienne.
RépondreSupprimerCourage à vous.
Bonjour
RépondreSupprimerNouvelle arrivée sur votre blog, je n'ai vu que quelques billets
"courageux" a été ma 1ère impression
"débordé" a été ma seconde
"réaliste" est ma 3ème
Pas d'accord avec Manderley
Les enfants d'accord. Mais s'ils doivent vous détruire, alors là non....
Prendre un peu de distance avec eux.
Vous retrouver votre Dame et Vous.
Agrémenter votre petit nid.
Pour vous y sentir bien.
Ensuite, recevoir les filles, oui les recevoir, mais pas les subir.
Et surtout vous occuper de votre Dame. Vous partez souvent si j'ai bien compris. Une absence c'est dur.
A vous deux de trouver un rythme qui vous convienne (sorties, cocooning etc)
Mais déjà si vous arrivez à discuter... c'est ÉNORME.
Aucun couple ne traverse jamais de crise.... souvent cela renforce.
C'est ce que je vous souhaite.
Oui.
Et je suis certaine que ma 4ème impression sera celle-ci
"il est fort"
Bonsoir Padre,
RépondreSupprimerDésolée, je ne voulais pas faire débat. Je cherchais juste à "proposer" une autre ouverture.
Ouvrir son coeur. Eliminer l'intolérance de l'équation. Reconnaître les bons côtés de tous les enfants (on voit plus facilement les mauvais côtés des gens). Bien accueillir. Complimenter, faire plaisir, comprendre, féliciter, dialoguer.
Aimer... si j'ajoute aimer les enfants de l'autre, "on" va me lyncher ;)
Ben tant pis ! Je le dis quand même. Et dans le mot "aimer", je glisse juste "empathie, charité, bonté, générosité, respect".
Au sein d'une team, au boulot par exemple, pour désamorcer les conflits relationnels, l'exclusion n'est pas ce qu'on a fait de mieux.
OK, je sors !
Je me tais.
Bisous,
Manderley :)
En adultes nous réagissons avec notre historie personnelle, passée et présente, avec nos boulets aux pieds, souvent. Ouvrir son coeur, ses bras, son quotidien, faire l'adulte mature, on sait faire...lutter en permanence contre le vent de face, se laisser mépriser, secouer, se laisser imposer un rôle qui ne nous ressemble pas (à l'âge que nous avons) là je dis non... trois fois non. Composer oui, mais pas à n'importe quel prix. Puis les choses s'apaisent, avec le temps, mais en attendant cet eldorado temporel, il faut sauver sa peau. Comme on peut. Pour ne pas tout perdre, justement.
RépondreSupprimerCourage, PQR... fais comme tu sens pour l'instant, au moins pire.
Ciboulette : Exact. Pour l'instant on garde la maison et on améliore le quotidien (pour pas cher, car des sous, il n'y en a plus). Quant aux impôts, il faut une bonne raison pour bénéficier d'un report ou d'un étalement... et je n'en ai pas.
RépondreSupprimerManderley : J'espère que vos travaux avancent plus vite que les nôtres. Difficile de refaire sans rien dépenser (juste de l'énergie ne suffit pas !).
Lapunaise : J'espère que tu reviens en bonne forme bientôt.
Kaki : Je ne vois pas pourquoi ? ;-) Mais tu veux que je finisse vieux con célibataire ? Vieux con, ça me suffit largement !
Manderley : J'ai dit "sursis". Si tout va mieux pour tout le monde, ce sera parfait. Sinon... on verra.
FD : J'ai lu ton excellent message. Le couple, c'est la noyau. C'est lui qui doit attirer les autres, les faire adhérer. Sans attraction, c'est la fin, l'explosion.
Cannelle : Merci pour les compliments. Mais je précise que comme c'est moi qui écris, je ne me donne pas souvent le mauvais rôle, du moins je l'imagine...!!!
LPQR