Il y a plus de 10 ans, j'avais dans mon "service" une jeune ingénieur, dynamique et déjantée. Une grande fille, mince et rousse. Dynamique à vous fatiguer mais à effacer l'ennui aussi. Nous nous entendions bien. J'étais son supérieur et nous gardions une distance "protocolaire". Lors d'un salon, comme nous le faisons à l'époque, nous étions sortis entre collègues et avions éclusés quelques bars avant de finir dans une boîte de nuit. Nous avions juste dansé un slow, mais il avait suffit à révéler une attirance réciproque et nos corps avaient trouvé douloureux la rupture au retour des rythmes musicaux plus soutenus. Par la suite, rien d'autres que quelques mots échangés avec les yeux n'avaient trahis cet instant charnel bref mais révélateur.
Ce matin, je revenais de la machine à café, mon gobelet déformé par la boisson trop chaude à la main, quand une voix m'a interpellé. J'ai stoppé mon pas et je maudissais déjà celui qui me contraignait à me brûler les doigts plus encore, quand je l'ai vu. Elle était là, à côté de lui, celui qui mavait appelé pour me la presenter, grande, mince, rousse et souriante, semblant effacer tout ce qui était autour d'elle. Je me suis avancé, la gorge un peu serrée, sans la quitter des yeux. j'ai prononcé son prénom. Son sourire s'est agrandi pendant que j'essayais de retrouver une attitude neutre. Nous avons plaisanté, j'ai demandé ce qu'elle faisait là :
- un remplacement, pour 4 à 6 mois, m'a-t-il été répondu.
- Tu seras là à midi ?
- oui mais j'irai m'acheter un sandwich en ville avant.
- Nous irons ensemble, je dois m'en prendre un aussi.
A midi, nous n'avons pas pris de sandwich. Tout est allé très vite. J'ai garé la voiture sur le parking désert ou je me repose parfois. Nos corps brûlaient. Tout ce que nous avions revé de découvrir et partager il y a 10 ans l'a été à cet instant.
J'ai encore l'image de sa tête rejetée en arrière et de sa longue chevelure rouge glissant sur ses épaules pendant qu'elle me chevauchait, mes mains sous ses cuisses, son tailleur remonté sur ses hanches.
Après, nous sommes restés silencieux, apaisés, elle appuyée contre moi, écoutant les bruits des oiseaux et du vent dans les arbres par les fenêtres ouvertes.
Je l'ai déposée sur un parking non visible des bureaux et je suis allé me garer plus loin.
Nous nous sommes revus brièvement à la fin de la journée à l'écart de l'usine, sur une aire de repos. Nous avons parlé. Comment nous voir sans éveiller les soupçons au bureau ? Nous y arriverons. Et puis nous sommes rentrés, chacun dans sa direction, massacrant nos claviers de téléphone à coup de SMS dont même des adolescents auraient honte...
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!
RépondreSupprimerTu nous fais ce truc chaque année !!!
Et chaque année on se demande tous si c'est du lard ou du cochon !!!
Bon alors ???????
Ta rousse, c'est du lard ?
Et toi le cochon ?
Je n'avais pas pensé au 1er avril, j'ai bien cru que c'était vrai ! hi hi....Heureusement que Man veille au grain...
RépondreSupprimerMoi non plus je n'avais pas pensé au 1er avril, je me doutais bien de quelque chose mais je pensais plutôt que tu écrirais à la fin du texte que tu t'étais réveillé en sursaut et qu'il ne s'agissait que de douces rêveries !
RépondreSupprimerCarole
personne ne croit le père capable de ça?
RépondreSupprimer:)
Je me suis fait avoir ! Mais c'était si joli ....
RépondreSupprimercap ou pas cap ?
RépondreSupprimerBravo j'ai couru ! Étonnée mais ravie pour toi.
RépondreSupprimerEt pourquoi est-ce que ce ne serait pas vrai?? Si ça l'est : j'adooore!!! Et si ça ne l'est pas : j'adore aussi car ça pourrait arriver! ;-)
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