Je m'habitue à cette vie sans relief mais pas désagréable. Le meilleur est derrière, c'est sans appel. Je n'en éprouve pas de tristesse particulière. C'est ainsi.
Cela permet de s'attarder un peu plus sur les petits moments agréables. Pas vraiment de regrets, juste idée qui s'impose : c'est vrai, quand on est jeune on ne sait pas. On ne sais pas que tout est périssable et on se dit que l'on a le temps. Non, on n'a Pas le temps.
J'ai appris beaucoup de choses. J'en ai retenu quelques unes.
Je sais que pour l'équilibre des enfants, rien ne vaut une famille harmonieuse.
Je sais qu'une personne âgée est une charge importante. Qu'il faut essayer d'imaginer l'absence d'intimité, la perte de liberté que cela engendre, avant de se lancer dans cette non aventure.
Je sais qu'il faut éviter d'entraîner ses enfants dans un recomposition familiale. La préparation doit être longue, lente, extrêmement bien réfléchie. La recomposition, c'est vivre du jour au lendemain avec des inconnus. C'est imposer à ses enfants des inconnus. Oui bien sûr, les inconnus ne le restent pas. Normalement. Oui, il existe des recomposition qui marchent très bien. Mais, même si les parents ont eux aussi droit au bonheur, ils ont pris un engagement plus fort que tous les autres en se reproduisant volontairement. L'engagement d'élever leur enfant, de l'aider à être épanoui. Qui fait des enfants pour qu'ils soient malheureux ou à son service ? Dans notre société, normalement personne. Il faut imaginer le sentiment d'abandon, la nécessité de partager son parent, sa maison (mais est-ce vraiment la sienne puisqu'elle est habitée par des inconnus ?), ses loisirs. Bien imaginer tout ça et se sentir capable d'apporter des réponses et des solutions.
Je pense que les trois leçons que j'ai apprise sont celles là : faire des efforts pour sauver le noyau familial, bien réfléchir avant de se lancer dans la recomposition familiale et avant de prendre son vieux parent chez soi.
Et on peut bien me raconter ce qu'on veut, les prochaines étapes de ma vie ne concernent que mes enfants. La construction de leur propre noyau familial, leurs enfants, c'est ce qui sera important.
En attendant, je ponctue ce qui reste de mon existence de petits riens. De la musique, du sport, le charme des femmes, leur corp, des moments de contemplation (pas seulement des femmes), des films, des petites créations. Non. Pas de trsitesse. Peut être est ce cela que l'on appelle la sagesse.
Ben, tu vois, je n'ai pas appris comme toi. Ou alors peut-être que j'ai été plus sage "avant". Là, je recommence des projets, des envies, des trucs totalement fous qui font qu'à mon âge on me dit "mais maintenant c'est trop tard non ?" Non, ce n'est pas trop tard. C'est pile le moment ou justement j'en ai envie. Alors adviendra ce qu'il adviendra. J'ai des obligations j'en suis consciente, avec mes enfants, avec ma mère, ma soeur aussi. J'ai des obligations, mais j'ai aussi des rêves, et c'est bien parce que je ne sais pas que c'est impossible à faire que j'y vais.
RépondreSupprimerEt tu n'y es pas pour rien en plus... Tu as ta part de responsabilité. Tu m'as fait penser que c'était possible. Alors j'y vais. Je vais faire. Et tant pis pour les bien-pensants qui me regarde passer en se disant "non mais elle totalement folle ! et ridicule en plus de ça". Tant pis. Moi j'y vais. Je me suis fixée deux ans. Si m'en faut plus, alors j'en prendrais plus. Mais le marathon, je le ferais.
Aaaah... ce passage sur la recomposition Padre... tu l'écris tellement bien.
RépondreSupprimerTellement bien...
Bisous :-)
Me voici confirmée dans mon idée de non-recomposition :-) Merci <3 pour ma part les kilomètres (presque 1000), deux cultures, deux styles d'éducation, tout cela me préserve d'une recomposition... qui ne marcherait pas, c'est certain. Mais c'est pas évident non plus de vivre une relation sur tant de distance... et de ne rien partager de la vie de l'autre, d'y être un inconnu, toujours se cacher :-s
RépondreSupprimerBon dimanche à tous
Je ne suis pas d'accord... Enfin pas tout à fait. Je suis issue d'une famille recomposée, mes frères (qui ne le sont pas réellement) sont ce que j'ai de plus chers avec mes parents (oui,je dis mes parents quand je parle de mon père et ma belle-mère) et mon fils bien entendu...
RépondreSupprimerCa arrive les fins heureuses, enfin j'espère que ça arrivera encore... Bisous
Quand tu termines tes moments de contemplation, tu peux revenir aussi, on a hâte tu penses !!! :-)
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