Oh, un blog à l’abandon.
Le quotidien mérite d’avoir un minimum d’intérêt pour
être raconté.
C’est amusant, à force d’utiliser la messagerie et ma
tablette et par conséquent leur satané correcteur d’orthographe, j’ai tapé la
deuxième phrase de ce texte sans mettre d’accent…
Mais le correcteur de Word n’est pas aussi perfectionné.
Rien à raconter ? Ce serait un mensonge. Aussi banal
et sans relief que nos vies soient – la vôtre ne l’est peut-être pas – il y a
toujours quelque chose à raconter.
La façon dont la tartine est tombée, le lacet qui s’est
cassé, l’assiette que l’on a ébréchée,
le steak qui a trop cuit dans la poêle, plein de choses qui font que la
journée ne se déroule pas exactement comme on l’avait prévue.
Depuis combien de temps n’ai-je pas écrit ? Au moins
depuis aussi longtemps que je n’ai pas lu d’autres blogs.
Serai-je en train de m’écarter du virtuel ? Non. Je
ne prends plus le temps d’écrire. Je pensais que la tablette me permettrait d’écrire
plus facilement. Mais non, le clavier tactile est peu pratique.
Il faut changer la pile du pacemaker. Il reste un mois d’autonomie.
Il n’est pas dépendant. Mais ne pas la changer serait lui faire
prendre un risque. Le cardiologue m’a demandé s’il fallait le faire. Il posait
la question à cause de l’état de démence de type Alzheimer dont mon père
souffre. Démence de type Alzheimer…
Il est heureux. Il peut vivre encore, profiter de petites
joies.
Evidemment, s’il « partait maintenant »,
il partirait dignement. Ce qui l’attend à plus long terme, c’est soit une
démence profonde, soit une aggravation de son lymphome. Ce serait bien moins
digne. Légume et corps amaigri couché sous perfusion.
Sordide ? Scandaleux d’avoir des pensées pareilles ?
Il n’y a qu’en politique que tout est beau.
Hypocrisie, démagogie, érigées en système.
La question méritait sans doute d’être posée et la
réponse était facile à donner : on change la pile, évidemment.
Comment pourrais-je « condamner » mon père
maintenant pour le protéger de son état
à venir ?
Impossible.
Mes chers enfants. Mes adultes, ou presque. Quel
souffrance d’être arrivé à cette étape de ma vie où je vais vivre sans eux à
mes côtés. Quel réconfort aussi de les voir devenir plus indépendants, plus
confiants, plus curieux du monde extérieur.
Mon amie est une belle femme. Elle porte merveilleusement
bien sa quarantaine passée de 3 ans dans quelques jours. Nous nous voyons 2
fois par mois… Je ne cherche pas une autre femme, je ne cherche même pas à la
tromper. Bien sûr, je continue à regarder les formes qui passent, ici où là,
plus ou moins loin, plus ou moins près.
Et je désire toujours plaire. Plaire aux autres et me
plaire. J’ai perdu 2 kg pour effacer ces poignées d’amour que je n’apprécie
pas. Je fais 8 mm d’abdos le matin, je ne mange plus de gâteaux, plus de
chocolat, plus de bonbons. Privations dans un sens mais je me sens mieux. Futile,
ridicule à 50 ans de vouloir plaire, je l’assume. Ne pas avoir honte de son
corps, surtout quand on porte un maillot de triathlon. Et deux kg de moins, ça
se sent. Je ne cours pas ou ne monte pas les côtes en vélo vraiment plus vite
mais je sens une différence.
Sans doute encore une façon de me prouver que je peux
encore changer les choses. Qu’il n’est pas trop tard.
Et plaire… Plaire aux femmes. J’aime tellement les
femmes. J’aime quand elles se montrent comme elles sont vraiment. Quand elles
vous font l’honneur de se dévoiler, de se mettre à nu (au sens figuré bien que
je ne craigne pas non plus quand c’est au sens propre, je suis vieillissant
mais toujours aussi adepte).
Et voir que je les intéresse moins est une autre
souffrance.
L’avenir… Il ne m’attire décidemment pas.
Je passe tellement de temps à m’entrainer que je ne
dessine plus, ne fais plus de musique, n’écrit plus. Mais c’est un choix. Et
tout ça pour arriver juste à me maintenir à mo niveau actuel. Ma marge de
progression est pratiquement inexistante. 9 à 10h de sport par semaine, ça semble beaucoup mais c’est peu. Surtout
quand on a choisi une discipline très exigeante.
Une course abandonnée – je me suis trompé de parcours en
natation … - une autre ou je finis exactement au milieu de ma catégorie – ce qui
n’est pas mal pour moi – une demain que je crains car je me suis coincé le dos
jeudi après un déménagement et que la douleur est encore présente, puis une
plus longue dans une semaine et encore beaucoup d’autres j’espère.
Des vacances qui se profilent et même si je ne pars pas,
je sais que je vais les apprécier.
Les jours qui se suivent. Le temps qui passe. La vie qui passe.
J’entends les oiseaux. C’est apaisant. Cette nuit j’écouterai
les grillons. Leur crissement a un parfum de vacances pour moi.
Parfois dans la journée, le dimanche, quand je m’allonge
sur mon lit, j’essaie d’imaginer les cris des enfants au bord de la mer. L’intensité
qui varie en fonction du sens du vent. Le bruit des cigales, l’odeur des pins.
L’imagination, une bouffée d’oxygène.
Intelligent, intéressant, élégant, séduisant...ah oui, beau, ça marche aussi :-). Bon courage pour la course de demain et les suivantes...et pour le reste de ta vie. Prends soin de toi et de ceux que tu aimes.
RépondreSupprimerKarin : Merci. Mais comment juger tout ça d'après quelques articles ? :) Repasse avant la fin du reste de ma vie. Toi aussi, prends soin de toi.
SupprimerDe souvenirs, il y a à peine quelques années tu l'étais encore...
RépondreSupprimerBen quoi? XD
Kaki : ça c'est gentil :) Merci ! (en espérant que les années qui sont passées aient été clémentes...)
SupprimerMais tu donnes dans la jeunette dis-donc... 43 ans la Dame ;-) un Joyeux Anniversaire à elle !
RépondreSupprimerEt une bise à ton Papou en passant...
Tu reviens dans 1 mois ou 2 ? :-))
Man : Ce sera fait. Et je suis repassé plus tôt que prévu. J'espère que ce n'est pas grave ;)
SupprimerPour la bise, il serait tellement content si c'était toi qui venait lui faire. L'homme apprécie toujours autant les femmes, surtout plus jeunes que lui :)
SupprimerEtonnant ! Mis à part le fait que je suis heureux en couple depuis 30 ans, j'aurais pu écrire les mêmes mots, votre talent de poète en moins. Tad
RépondreSupprimer50 ans , c'est le bel age ! L'expérience est là et une très longue partie du chemin reste encore à accomplir. L'on est (enfin !!) débarrassé des inquiétudes de la jeunesse et l'on se concentre sur l'essentiel : ce que l'on aime et c'est ce que vous faites ! je dis çà, j'en ai dix de moins que vous mais , déjà , je ressens comme vous que les années passent , que j'ai , tout comme vous, toujours envie de séduire les femmes (sans tomber dans le narcissisme de mes vingt piges) . Un billet qui me "parle" et lorsque vous évoquez votre père malade, je repense à ma mère qui est partie il y a un peu plus d'un an . la douleur, le chagrin puis une incroyable force qui me pousse à avancer dans la vie et à faire ce que j'aime en me foutant des futilités qui m'ont longtemps bouffé l'existence. Merci pour cet écrit.
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