dimanche 18 novembre 2012

Pétillante s'il vous plait !



La route a été un peu plus longue que prévue. Je suis parti vers 11h45 pour arriver à 21h25. Une petite pause pour manger un sandwich, une autre pour faire le plein. Et une autre non prévue…

Il vaut mieux en rire. Mais sur le coup, je me dis, non je ne vais pas écrire ce que je me dis…C’est trop incorrecte.

Je commence par préciser que je me suis préparé de quoi grignoter avent de partir. Jusque-là rien d’extraordinaire.  Un sandwich, des fruits, un mélange d’arachides et fruits secs, des gâteaux. Tout ça fourré dans une glacière souple. Toujours rien d’exceptionnel. Et puis j’ai pris à boire. De l’eau gazeuse. Et là, on commence à imaginer ce qui a pu se passer…

J’ai ouvert la bouteille lentement, pour laisser le gaz s’échapper. Bien souvent, à la maison, si la bouteille est ouverte trop rapidement, elle laisse échapper en geyser, un flot d’eau frémissante. Je pense que l’on comprend de mieux en mieux ce que je vais raconter.

J’ai donc fait attention. J’ai essayé de voir si le niveau de l’eau n’était pas trop haut, signe d’un risque d’éclaboussement prochain. Dans le noir, j’ai eu l’impression que tout allait bien. Dans le noir, sur l’autoroute, la bouteille entre les jambes. Je sais, on doit s’arrêter normalement. Mais je dirais que la bouteille que j’avais entre les jambes n’était pas destinée à me soulager la vessie et finir sur le bas-côté, comme certains routiers ont l’habitude de le faire… C’est au moins ça.

Non je voulais juste boire.
J’ai tourné le bouchon et essayé de le refermer aussi vite que possible en entendant le sifflement et en sentant l’eau sur ma main. Mais c’était trop tard, j’avais eu pendant un court instant une superbe fontaine dans la voiture. Très beau à la lumière des phares.
La bouteille étant entre mes jambes, l’eau m’a donc coulé entre les jambes.  Elle s’est accumulée entre mes cuisses et mon entre-jambes avant de pénétrer les vêtements et le siège. Je l’ai senti jusqu’à la raie des fesses. Je ne peux pas dire si c’est comme un bain dans le champagne, je ne l’ai jamais fait. C’était froid, c’est au moins une différence avec un bain. Et l’eau ne tache pas, c’est une chance.
J’ai poussé la bouteille – viré la bouteille serait plus proche de la réalité -  je me suis décollé du siège pour constater les dégâts. Trempé ! Le jean trempé de mi-cuisse jusqu’au fesses. Le caleçon en coton trempé lui aussi. Le siège comme une éponge.
Je regardais la route, et bien que concentré sur l’évaluation des dommages et à la recherche de solution – pas question d’utiliser mon pc comme sèche-cheveux cette fois (voir dans les épisodes antérieurs) , j’ai vu que j’allais arriver à la frontière. Et là j’ai imaginé une scène… En arrivant au poste frontière, constatant les colis dans la voiture, les douaniers me font descendre. Je descends et un des hommes se tourne vers son collègue en braquant sa lampe sur mon entre-jambe. On entend clairement :  «putain le con,  il s’est pissé dessus ! ». J’arrivais très bien à imaginer cette scène. Trop bien. Fort heureusement, il y avait une aire d’autoroute. Toujours sans être assis mais en appui sur un pied – oui, oui, je sais, ça aussi c’est dangereux, mais vous êtes déjà assis sur une éponge mouillée ? Alors pas de commentaires ! – je me suis arrêté à la dernière aire avant la frontière. J’ai laissé les phares allumés. Le parking était plein de poids-lourds (normal, c’était dimanche).  J’ai récupéré mon pantalon de costume, vidé la glacière et commencé à me délester de mon jean.
Une voiture est alors arrivée et s’est arrêtée au niveau de ma porte arrière. Je me suis dit (je me suis dit beaucoup de choses ce soir) pourvu que ce ne soit pas la police. Je doute qu’avoir le cul à l’air dans sa voiture sur une aire d’autoroute pleine de routiers ne puisse pas prêter à confusion… J’ai espéré que la voiture parte. Mais non. Ce con – si, si j’insiste - restait obstinément au niveau de ma porte arrière tous feux allumés. J’ai glissé la glacière sous mes fesses : c’était la seule chose « étanche » que j’avais pour m’isoler de l’éponge.  J’ai enfilé mon pantalon de costume sans prendre le temps de chercher un autre caleçon (jamais mis un costume sans slip jusque là…). Je voulais juste partir, le plus vite possible ! Là, la voiture a avancé et le conducteur s’est penché pour me regarder. Il a dû voir mon air mauvais car il est finalement parti.

J’ai redémarré et là j’ai compris ce que voulait le gars en voyant sa voiture et d’autres un peu plus loin. C’était un parking « j’agrandis mon cercle d’amis »…

Vive les déplacements.

4 commentaires:

  1. Trop bien écrit..moi aussi j'ai imaginé les scènes et je me suis dit....oh ça m'a fait un bien fou de rire autant avant d'aller me coucher...
    Bonne nuit.

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  2. Itoo !! N'arrête pas d'écrire surtout, tu es trop drôle :p

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  3. Voilà ma journée qui commence avec un grand sourire !!!
    (mon collègue doit se demander pourquoi je souris bêtement derrière mon ordi :)
    Anne86

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  4. Tanette, Man, Anne : Merci merci. Mon image en prend un coup alors je garde ça secret...

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