samedi 12 juillet 2014

Des questions, de l'amour et de la sueur



Ne pas dormir. Il n’est que 21h00. J’ai fait 1h30 ? 2h de sieste ? Bien sûr, je me suis réveillé à 6h00 mais ça n’a rien d’extraordinaire.
Je suis fatigué. Des « coups de barre ». Quand je vais manger sur mon parking le midi, je dors souvent.
Ma vue baisse. Difficile de lire sans lunettes, même mon écran d’ordinateur. Mais j’ai du mal à supporter mes lunettes : système qui, s’il ne s’appelle pas progressif, doit y ressembler. Je m’en suis rendu compte cette semaine seulement alors que j’ai cette paire depuis des années maintenant. Mais je n’arrive pas à les utiliser, j’ai l’impression de voir flou dès que mes yeux quittent le centre des verres. Il faut que je garde mon regard fixe et que j’oriente ma tête vers ce que je veux regarder. Très peu pratique.

Je me plains. Il n’y a pourtant pas vraiment de raisons de le faire.
Je vieillis et c’est toujours la même litanie.

Je vais poser 4 semaines de congés. Ce qui m’a retenu de le faire jusqu’à présent – je n’ai posé que 3 semaines pour l’instant – ce sont les 2 rendez-vous médicaux pour mon père qui vont m’obliger à poser deux demi-journées.
Combien de demi-journées posées pour aller à l’hôpital ou chez le médecin ?

Allons, cessons ces jérémiades.

Demain, triathlon M, avec des côtes en vélo. Je vais souffrir, regretter d’y être allé, me dévaloriser et puis, plus tard, je serais bien content d’avoir participé. Et dois-je l’avouer, les belle triathlètes ajouteront à l’état de grâce qui suit l’effort.

Je ne dessine plus, je gribouille. Des conneries vite faites mal faites, qui ne font rire que moi et mes enfants (enfin, certains d’entre eux). Je crée, je vis…

Les enfants qui ne sont pas là ce week-end. Et par conséquent, bien que nous soyons samedi, nous ne sommes pas allés au restaurant. La perspective de me retrouver seul avec mon père à une table ne m’enchantait pas.
Je me souviens quand j’étais jeune – et non pas « plus jeune » … - je voyais parfois de ces étranges couples de mère ou père âgé accompagné de leur enfant de 45 à 60 ans. Des couples qui ne parlaient pas, qui me semblaient d’une tristesse infinie. L’expression d’un ratage, d’accident de la vie. Jugement sévère d’un jeune adulte arrogant qui ne connaissait rien de la vie.

Voilà que le raté au regard des prétentieux comme celui que j’étais, c’est moi.  Le quinqua qui vit avec son père.

Hier soir, j’ai acheté des McDo aux enfants et à mon père et j’ai fui ! Mon amie et moi avons mangé dans un restaurant Thaï calme et peu fréquenté. Les gens ne savent pas que le propriétaire a changé il y a deux ans - ou ils préfèrent l’usine - où nous allons parfois à ma grande honte – qui propose un buffet sans finesse mais copieux.

J’ai aimé voir une petite étincelle de bonheur de ses yeux. J’ai aimé quand elle m’a dit qu’elle allait se débrouiller pour venir dormir chez moi tous les mardis.
Equilibre – fragile ? – que nous avons trouvé dans notre curieuse relation. Elle m’aime, je vis…

Nous allons essayer de partir un week-end. Ce ne sera ni à la mer ni à la montagne. Nous irons vois les 3 derniers cousins avec lesquels je suis encore en contact. Une cousine dont je n’ai jamais vu l’enfant depuis son baptême – honte à moi – et ceux de mon côté maternel avec qui j’ai renoué après combien d’année déjà ? 20 ans ? 23 ans ?

Putain de vie qui passe si vite. Je ne sais même pas dire comment j’ai gâché une grande partie de celle-ci. De ma famille, mes « origines » familiales, il ne reste rien. Ceux qui savaient sont partis ou ne savent plus. Je n’ai ni écouté ni noté quand ils racontaient. Vieilles histoires de vieilles personnes, qui ne prennent leur pleine valeur que quand elles s’effacent. Curieux sentiment d’avoir perdu une partie de son histoire.
Je connais des bribes, insuffisantes pour retracer un chemin, trop peu précises pour être utiles.

Pourquoi le passé devient-il si important ? Est-ce le fait de prendre conscience que l’oubli va m’absorber comme il en a absorbé plein d’autres avant moi ? Est-ce une façon de chercher à se rassurer ? Je me souviens du passé, de la route de ceux qui m’ont précédé, ce sera pareil pour moi ?
Et quelle importance ?
J’ai peur du trou, c’est tout. Et de ce qui va le précéder.

La mort. L’amour avant la mort. Un autre corps à rassurer et auprès duquel se rassurer. Des enfants à ne pas perdre des yeux, à protéger. Et puis la sueur avant la mort. Je sue, je vis…

Demain, je cours.

Je cours, je vis…

Vivre.

9 commentaires:

  1. Je connais des histoires de mes anciens moi aussi ... des fragments. Il faudrait prendre le temps de bien s'en souvenir et les écrire. Je ne pense pas intéresser grand monde avec ce genre de billets mais j'adorerais savoir bien les rédiger. Bon courage pour l'épreuve sportive !!

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  2. Quand ma grand-mère a commencé à ne plus être bien vaillante, je l'ai assommé de questions au fil de mes visites... Je savais qu'il allait falloir que quelqu'un se souvienne et à priori ça n'interesse que moi. Pas grave, s'il y a des question un jour de mes freres, mon fils je saurais répondre....

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  3. Bonjour Le père Célibataire, il est tranchant à vif ce billet et touchant (ce qui va de paire ) . La famille , ses alléas , les cousins que l'on perd de vue , ceux que l'on revoit , la vie qui va . Oui, on a tous ce sentiment là un jour ou l'autre et vous le décrivez si bien que j'ai l'impression de me lire . Je vous souhaite de moins vous soucier de ces tracas à l'avenir , meme si , je le sais, ce n'est pas facile , mais çà vaut le coup !

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  4. Je te fais un bisou en passant :-) Tu te fais rare !!!

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  5. Tu n'écris plus ? Même pas un petit coucou en passant ? Bien dommage bisous !

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  6. Puisque tu ne publies plus les commentaires, je viens dire bonjour !
    J'espère que tu vas bien quand même !
    Bisous, Man

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  7. Merci pour vos commentaires. Je reviens "bientôt" pour vous répondre. Et désolé de ne pas les publier plus vite.

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