La petite vie tranquille.
La semaine prochaine ce sont les vacances. Je vais essayer de prendre un jour. Jeudi serait pas mal, nous pourrions passer la journée à la grande ville et rentrer le soir avec la « grande-majeure ».
Je n’aime pas la routine. Je suis bien prétentieux pour espérer autre chose. Mais le quotidien est tellement sans relief. J’aime quand ça bouge un peu. Je peux toujours me raisonner : « c’est déjà pas si mal, de quoi te pleins-tu ? ». Certes, ce n’est déjà pas si mal. Certes il y a toujours pire. Mais doit-on passer sa vie à se dire qu’il y a pire ? Evidemment il y a pire. Et je ne parle pas de « posséder » plus de choses, d’avoir plus de moyens financiers, non, je pense à moins de déceptions.
Je vieillis mais je n’arrive pas à regarder calmement ce qui se passe autour. Autour de ma petite vie bien sûr.
La société autour.
Les cartes de famille nombreuse vont être supprimées ? Je ne sais pas si ce sera effectivement le cas mais ce serait une belle ânerie. Une de plus. Et les témoignages à la radio, on ne parle que des réductions pour les transports. Mais c’est bien plus que ça. C’est aussi des réductions pour le cinéma, des spectacles, des musées. Economie de bouts de chandelle, pansement sur une jambe de bois. A l’heure où l’on nous rabat les oreilles avec le pouvoir d’achat, comment peut-on imaginer idée plus stupide ? Ce n’est pas seulement restreindre la mobilité, c’est aussi restreindre l’accès à la vie culturelle. Pas complètement, mais tout de même pas de façon négligeable. Mais on nous expliquera sans doute qu’il n’est pas question de cela… si nous nous mobilisons…
Le monde autour.
La chine. J’en ai parlé. C’est trop tard pour jouer les offusqués. Tout le monde sait depuis longtemps. Tien Am Men c’était sous un autre régime ? Le Tibet envahi, c’était après avoir choisi la Chine pour les JO ? Alors inutile de jouer les gardiens des droits de l’homme, les redresseurs de tous les torts. C’est trop tard et ça sonne faux. Quel accord sera trouvé finalement ? Quelque chose du genre : « je viens à la cérémonie avec mes sportifs mais vous diminuez vos importations chez nous » ?
La société autour encore.
La famille qui explose, les problèmes que posent une société ou la plupart des couples vont se séparer. Sommes-nous prêts à ça ? Non. Il faut être mobile, flexible et rester présent pour ses enfants qui ne vivent avec vous au mieux que la moitié du temps. Comment fait-on cela ?
Avoir les 2 parents qui travaillent pour arriver à vivre correctement et n’avoir aucune structure qui prenne en charge l’éducation des enfants. Les parents ne sont pas des surhommes. Ils font ce qu’ils peuvent. Certains ne font plus du tout. Qui va faire à leur place ?
Le monde toujours autour.
La future bombe d’un état dangereux qui n’hésiterait pas à se « sacrifier », l’opposition entre un occident usé et le reste du monde, avide d’avoir enfin sa part du « gâteau ».
Incohérence, bêtise, lâcheté.
Comme au travail. Le « groupe d’experts » propose une stratégie, un plan de route et un grand chef, quelque part, un de ceux qui ont commandé l’étude, prend le contre-pied de tout ça. Où est l’intérêt de demander des études, des rapports ? Au boulot je m’en fiche un peu, il faut bien. Je suis payé de toute façon. On se fait une raison.
Mais dans la vie ? Dans la vie c’est épuisant. Epuisant de constater que c’est le plus pourri, le plus sournois ou le plus puissant qui gagne. Epuisant de devoir se taire quand on se fait bousculer par un groupe ou chaque individu serait un lâche s’il était seul. Epuisant de voir que c’est celui qui ne respecte rien, qui ne suit aucune règle qui sera servi le premier. Les premiers seront les derniers ? Où ça ? Après la vie ? Mais c’est bien trop tard ! Epuisant de se faire traiter de facho quand on veut un minimum de respect. Mais sinon, c’est fort simple : Laissons les armes en vente libre. Ce sera le vrai Far West. Que le plus fort ou le plus cinglé ait le pouvoir, ce sera tellement mieux.
Et vieillir, devenir « gras du bide », c’est laisser faire, ne plus résister, ne plus se battre. Et moi je suis quoi là-dedans ? Je suis un « gras du bide » même si je n’ai pas de proéminentes poignées d’amour, je laisse faire. Bon, c’est pas glorieux tout ça.
Allez, il vaut mieux que j’aille lire.
Ce soir j’ai mes 4 « poussins ». Je les aime.
Mes enfants, je voudrais tellement vous donner des outils pour plus tard, vous laissez quelque chose de bien. Mais il faut regarder les choses en face, je suis de moins en moins dans le coup !
Poignant témoignage de votre faiblesse. Je me fait souvent les mêmes réflexions sur mes propres doutes et impuissances… Mais, comme dans l'histoire du roseau et du chène, celui qui se sait fragile est bien plus fort que celui qui se croit invincible, non ?
RépondreSupprimerSans doute mais dificile à vérifier. Mais quoi qu'il en soit, il vaut mieux le croire !
RépondreSupprimerTant qu'on est conscients de notre faiblesse ou de nos manques, c'est que nous sommes sur la bonne voie pour bien faire. Nombreux sont les "gras du bide" suffisants et gonflés de certitudes qui passent à coté de leurs enfants... nous, nous faisons ce que nous pouvons, avec amour et bonne volonté. Et ça les enfants le savent.
RépondreSupprimerLes enfants le savent ou le découvriront. Je ne suis pas sûr qu’ils s’en rendent compte sans un minimum de réflexion. Je crois que seuls le temps ou des éléments extérieurs peuvent les aider à prendre conscience de ce que nous faisons. En fait, je crois que certains (la "grande ado" chez moi) savent déjà (des "éléments extérieurs" ont servi de révélateurs) et que d’autres sauront quand viendra leur tour de « faire de leur mieux » (la "grande majeure"...)!
RépondreSupprimerQuand je dis "les enfants le savent", c'est plutôt qu'ils le sentent, ils s'en doutent...
RépondreSupprimerFinalement ,je ne sais pas si c'est rassurant mais nous avons tous les mêmes doutes...
fd : si c'est rassurant ! Même si ça ne résout pas tous nos problèmes, savoir que l'on est pas seul à essayer de s'en "dépatouiller" en "communiquant" avec les autres (merci les blogs par exemple...) permet de se sentir moins seul, plus confiant aussi peut-être.
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