samedi 29 novembre 2014

Sans doute sur la plage

Je crois que je viens ici quand ma vie devient silencieuse. Quand les seules phrases que j'entends sont celles qui s'articulent dans ma tête.

Elles ont la forme d'un texte que l'on écrit. je les pense comme je les écrirais.

J'ai toujours eu besoin de poser les choses. Il faut que je griffonne, que je matérialise. Ce n'est pas systématique bien sûr, mais j'ai besoin de donner un forme aux choses. Parfois c'est un dessin qui se forme dans ma tête et il est me parait assez net pour être tracé. Parfois ce sont des phrases, des paragraphes.

Tout à coup je me demande si ce qui se passe avec le temps, avec les années pour être précis, ce n'est pas le fait de ne pas passer à l'acte, de laisser s'échapper ou s'évanouir ce que l'on a à l'esprit. On laisse filer. Par lassitude ? Par paresse ? Par peur de l'échec ? Ou juste pour se protéger. Se protéger des émotions.

Pourtant, j'ai compris, sans doute il n'y a pas très longtemps, que vivre c'était ressentir des émotions. Et vivre pleinement, c'est accepter d'être emporté, submergé, broyé et rejeté, exsangue pour un temps.
L'image est bien celle d'une vague que l'on voit arriver, qui vous porte, vous renverse et vous laisse sur le sable.

C'est pour cela qu'il faut accepter de devoir souffrir. Prendre le risque de souffrir, après, éventuellement. Et profiter de l'instant présent c'est ça.

Des fois, je voudrais vivre ça à deux.

4 commentaires:

  1. Bonjour
    En vieillissant on se sent moins de force, de courage, de désir pour aller vers l'inconnu, pour prendre des risques. C'est tellement plus simple, plus facile de vivre sa petite vie en mode automatique. Et des fois c'est la vie qui vous met une bonne claque (comme une vague vous renverse) et là vous devez réagir
    souris31

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    1. Je pensais à l'émoi de l'amour avec l'image de la vague. Quant aux claques, en effet, on en prend toujours quelques unes...

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