Je l'aime bien ce blog. J'en parlais avec une amie cet après-midi.
C'est un peu comme un appartement dans lequel on a vécu beaucoup de choses, que l'on a quitté et dans lequel on revient.
Il est vide quand on rentre et les murs sont blancs.
Il est tout de même chaleureux, on s'y sent bien.
Et puis rapidement des souvenirs reviennent. On se souvient où étaient les meubles, on se souvient des bruits, de certaines odeurs.
Ce blog contient à peu près 7 années de ma vie. Un peu plus même car j'y parle aussi de ce qui est antérieur à sa création.
J"ai beau avoir passé le demi siècle, 7 années représente tout de même 14% de ma vie. C'est modeste mais ce n'est pas négligeable. Surtout que ces années ont été riches en changement. Du moins je le trouve. Et très certainement riches sentimentalement.
Je n'ai jamais réussi à tout dévoiler. J'ai gardé des détails ou des réflexions. Après tout, il est publique.
J'avais commencé un autre blog où je décrivais de façon assez crue l'aspect intime de mes relations avec certaines des femmes que j'ai pu croiser. Un besoin de décrire des situations parfois surprenantes et pas toujours agréables. La façon dont les êtres en pleine excitation sexuelle se comportent. La face cachée, travestie, la face animale.
C'était très cru. Mais pas vulgaire. Une période où je me prenais pour un Houellebecq en herbe... Une leçon de choses où l’élément
de départ était souvent une paire de fesses. Un cul quoi. L'idée abstraite je ne sais pas. Y en avait-il ? Une réflexion sur l 'instant où tout bascule, où tous nos vernis craquent.
Raconter ce qui ne se raconte pas m'attire toujours. Il est fort probable qu'un jour je me lâche à décrire ce que nous savons tous, ce que nous vivons tous, mais que nous n'imaginons pas facilement des autres. Mais ce ne sera pas ici.
Je dois trimballer sur ce blog, l'image d'une espèce de séducteur (dans le sens de celui qui essaye de séduire), pas très fiable, grand amateur de jupons, portrait type de l'homme que l'on ne voudrait pas dans sa vie.
Pourtant, je suis d'une fidélité remarquable. Une fidélité plus raisonnée qu'assumée. Je suis tiraillé entre mes principes - le plus fort étant celui de ne pas faire à autrui ce que je ne voudrais pas que l'on me fasse - et cette conscience aiguë de l'aspect éphémère de la vie.
Je voudrais... mais je peux point !
Et puis, longtemps j'ai espéré un amour parfait. Un couple comme un diapason.
Jusqu'à ne plus le considérer que comme une chimère.
Il m'arrive pourtant parfois, en rencontrant une femme, de penser un instant que ce pourrait être elle.
Brièvement, comme un enfant qui croit qu'il va avoir un cadeau ou se met à espérer une bonne note qu'il ne peut pas avoir.
Mon amie ? Mais si, je la respecte. C'est vrai qu'elle me fait souffrir parfois. Moi qui voudrais des montagnes de tendresse et elle qui ne sait pas en donner. L'amour est mystérieux. Il n'est pas rationnel.
Ce soir, je sens comme un vide. Un besoin d'intimité tendre partagée. Non je ne parle pas de copulation. Je parle d'être à deux dans une bulle pour un instant volé au temps.
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