mercredi 25 septembre 2013

Manque

J'aligne les nuits où je me réveille à 4h. Ce sont des nuits de 5h, je peux tenir comme ça, mais je n'ai pas la possibilité en ce moment de m'isoler sur un parking le midi pour "faire le vide" ou même dornir 20 minutes.

Je me suis conditionné pour ne pas me rendormir, c'est très clair. Je me réveille à 4h, je regarde l'heure est espérant qu'il soit au moins 5h et... mon cerveau se met en route.
Je commence par regarder mon téléphone pour voir si quelqu'un m'a écrit. Je ne parle pas de messages professionnelles, évidemment. Si c'est le cas, je suis content mais je ne m'endors pas pour autant. Si ce n'est pas le cas, je suis déçu. Et cela me conforte dans l'idée que je ne suis pas intéressant. Je ne suis pas une personne dont on recherche la compagnie.

Je n'imaginais que l'on puisse, à l'aube de ses 50 ans, en être encore à se juger, à s'observer. Je pensais que l'on se connaissait, que l'on était sûr de soi, que l'on avait atteint une sorte de sérénité. Il n'en est rien.

J'ai lu deux blogs tout à l'heure.
Un premier qui m'a fait envoyer un message à son auteur. Un message sincère. Ce qui était écrit m'a touché. ça ne m'était sans doute pas destiné, je ne suis le centre du monde pour personne - même si je suis dans sa périphérie immédiate pour mes enfants - mais je me suis retrouvé dans un passage assez critique.

J'en ai lu un autre. Je n'ai pas encore réagit. Mon expérience de la vie, car malgré tout j'en ai, m'a fait me rendre compte qu'une femme qui change physiquement - que ce soit par sa tenue ou sa silhouette - a changé mentalement. Elle a passé un cap. Elle est généralement prête a une rupture, dans un domaine ou un autre. En fait, elle est déjà en rupture. Je n'ai pas l'impression que ce soit la même chose pour les hommes.

J'ai lu un autre blog hier soir. Je ne suis pas intervenu non plus. C'est délicat. Je suis conscient de la chance merveilleuse d'avoir retrouvé une grande-ainée qui a repris un goût à la vie. Je voudrais qu'il en soit ainsi pour les autres parents qui ont un enfant "mal" dans sa vie. C'est un tel poids. Je crois qu'on ne peut pas l'imaginer sans l'avoir vécu. Je suis de tout cœur avec ces parents. ça ne change rien pour eux. Mais "je comprends".

Je parle de moi sans honte ou presque ici. Sans trop de concession non plus, du moins je le pense. Ce n'est pas une auto analyse non plus, je ne sais pas faire. Un regard et des tâtonnements. Je constate, je me questionne, je cherche une réponse, bien souvent dans les commentaires qui sont postés. Je me vante un peu, je parle de mes activités sportives mais je corrige vite en décrivant mes résultats. Je ne présente pas mes activités artistiques (ou si peu) car j'utilise un pseudo qui permettrait de remonter à ma véritable identité. Je tiens à mon anonymat qui est finalement très relatif. C'est la condition à la survie de ce blog : Avoir l'impression d'être anonyme.

Je tourne en rond. Je me sens seul. On m'a demandé plusieurs fois ce que je faisais avec une femme assez "froide". Une femme qui ne me complimente jamais. C'est une bonne question. J'éprouve de l'affection pour elle. Le mot semble un peu faible. Sans doute mais la passion disparait vite et quant à "l'amour" je serais bien ennuyé pour le décrire. L'affection est de l'amour ? L'amour est plus fort que l'affection ? ça ne veut rien dire. Je vois bien la différence entre la sympathie et l'affection. Mais la graduation dans l'affection m'échappe un peu en y réfléchissant.

Je copie la définition du Larousse pour "l'amour":
  • Mouvement de dévotion qui porte un être vers une divinité, vers une entité idéalisée ; adhésion à une idée, à un idéal : Amour de Dieu.
  • Intérêt, goût très vif manifesté par quelqu'un pour une catégorie de choses, pour telle source de plaisir ou de satisfaction : Amour des objets d'art. Son amour du jeu le perdra.
  • Affection ou tendresse entre les membres d'une famille : Amour paternel, filial.
  • Inclination d'une personne pour une autre, de caractère passionnel et/ou sexuel : Déclaration d'amour.
  • Liaison, aventure amoureuse, sentimentale, galante : Un amour de jeunesse.
  • Personne aimée (surtout dans des apostrophes) : Mon amour.
  • Représentation symbolique des désirs de l'amour par un très jeune enfant ou un petit cupidon.
"Inclinaison d'une personne pour une autre, de caractère passionnel et/ sexuel". Voilà donc. L'aspect passionnel a, il me semble, disparu pour nous deux. Le caractère sexuel existe mais, il tient plus du besoin de jouissance et de la certitude d'un respect et d'une garantie de succès dans ce domaine. Sommes-nous ensemble juste pour ça ? Non. Et nous nous voyons - rarement mais régulièrement - sans nous sauter l'un sur l'autre.

Voyons donc "l'affection", toujours selon la même source :
  • Sentiment d'amitié, de tendresse d'attachement pour quelqu'un : Gagner l'affection de quelqu'un.
  • Chez Aristote, qualité qui est une modification transitoire d'un sujet, provenant d'une cause externe ou interne.
"Tendresse et attachement pour quelqu'un". Nous y sommes. Et si nous ajoutons une attirance sexuelle, nous obtenons de l'amour. Bien que l'amour ne possède fort heureusement pas systématiquement ce caractère.

J'éprouve de la tendresse et de l'attachement. Je ne nous sens pas passionnés. Et nous avons des relations sexuelles. Sommes-nous "amoureux" pour autant ? Je ne lui demanderai pas. Je pense qu'elle est dans le même état d'esprit. Elle n'en parle pas, c'est difficile. je ne sais même pas ce qui lui plait en moi. Et c'est un comble car je cherche justement à savoir ce qui peut être apprécié ou appréciable chez moi.

Ce dernier point est important et résume bien la situation. Je suis à la recherche de compliments, d'explications, qui pourraient me permettre - au moins temporairement car je crois que ce n'est pas un problème passager, j'en ai besoin régulièrement - d'avoir une image positive de moi, de "trouver faveur à mes yeux", de me rassurer et je suis avec une femme qui ne laisse rien transparaitre et me dit juste que si elle est avec moi, c'est qu'elle m'apprécie d'une façon ou d'une autre.

J'en éprouve donc de la souffrance. Je devrais la quitter puisque nous en avons déjà parlé et que rien n'a changé. Et je ne le fais pas. D'où une autre question, pourquoi ? Parce que je l'aime, parce que je ne veux pas la perdre ou parce que j'ai peur de l'inconnu, de la solitude, de l'échec ?

Allez, à la douche et au café. Tout seul devant ma tasse, je regarderai mon téléphone pour voir si quelqu'un pense à moi.
Voilà une addiction qu'il va falloir que je combatte. Je ne fume plus depuis deux ans, je ne bois plus depuis deux ans (non, je n'étais pas alcoolique, j'ai déjà expliqué mon choix), il me reste à ne plus guetter les signes des autres... Lourde tâche.

8 commentaires:

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    1. Man : Rentre la langue ! Remarque, on ne voit plus les yeux, alors ça compense un peu... ;)

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  2. Tout à fait vrai : "C'est un tel poids. Je crois qu'on ne peut pas l'imaginer sans l'avoir vécu." Je "comprends" fait du bien, ce n'est pas toujours le cas....

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    1. Plume : Merci. Vous vous lasserez aussi de celui-ci. J'étale ma vie mais les événements et les réflexions tendent à se répéter plus rapidement ces derniers temps... Mais merci pour ce compliment. La lecture des blogs de femmes m'apprend aussi à découvrir "l'autre sexe". On se dévoile finalement plus sous cette illusion d'anonymat. Peut-être en ouvrirez-vous un aussi...

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  4. Je crois qu'on a tous besoin d'être rassurés, complimentés, à un moment ou à un autre. On a aussi besoin de savoir qu'on compte pour les autres... pour moi c'est un comportement tout à fait normal, et oui, je suis aussi très contente quand je reçois des sms de certaines personnes... :-)

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  5. Flo : Même si ne faisant pas partie des "certaines personnes", voilà un message personnel alors : "Bonne semaine et j'espère que la visite attendue apportera ce que vous en attendez :)"

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