C’était la rentrée. Je redoublais ma
terminale. Ce n’était franchement pas de gaîté de cœur. J’avais détesté toutes
les années précédentes et la perspective de devoir prolonger mon séjour dans cet
établissement sans charme me désolait.
Nous étions tous dans la cour pour chercher
notre nom sur les listes et trouver le numéro de la salle où nous devions nous
rendre.
"Beaucoup de têtes connues, quelques camarades,
peu en fait car j’étais un des seuls à avoir raté mon bac.Je n'en tirais pas grand mérite. Plutôt une profonde humiliation. Humiliation qui me conduisit à me désinvestir complètement, à ne rien faire que ce qui me permettait d'affirmer mon rôle de fumiste, de pseudo rebelle, absolument pas concerné par les échecs.
Très décontracté, parfaitement blasé,
absolument pas pressé de consulter les listes, j’avançais lentement vers l’affichage.
Et puis je l’ai vu. Seule, nouvelle, adorable.
Habillée différemment, avec un style personnel libre des influences de la mode.
J’ai finalement fait l’effort de chercher mon
nom. Dans l’escalier qui montait vers l’étage où se trouvaient les salles, je
discutais avec un camarade en lui demandant sa salle, sa « terminale »
et lui indiquait la mienne. Ce que j’ai
appris plus tard c’est que la charmante demoiselle m’avait remarquée elle aussi
et était derrière moi dans l’escalier. En entendant que nous étions dans la
même salle, elle en avait ressenti une certaine « joie ». C’était
sans conteste un coup de foudre réciproque.
Il m’a fallu plusieurs semaines pour avoir systématiquement ma
place à côté d’elle en cours. Je me souviens d’une fois où elle avait signifié
à un autre garçon que la place m’était réservée… quelle bonheur.
Bien que ne
faisant rien, ne rendant pas le travail demandé, nous nous sommes retrouvés
chez moi, assis côte à côte, pour faire des maths…
Au bout d’un moment qui a dû durer une
éternité tant je me posais de questions – ma spécialité les questions, ainsi
que l’incapacité complète à deviner les sentiments féminins – je lui ai demandé
si je pouvais lui embrasser la joue car j’en avais envie. Et je lui ai embrassé
la joue. Le monde était beau, la vie était belle…"
Et alors ? Qu'est-elle devenue ?
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